Religieux de la Province de Lyon.
Une vocation tardive.
Amédée-Jean-Baptiste Joly est né à Roubaix (Nord), le 27 mars 1867. C’est à l’âge de 45 ans, après avoir perdu sa mère, Léonie née Debock, au service de laquelle il s’est jusque là entièrement dévoué, qu’il décide d’entrer dans la vie religieuse à l’Assomption. Pour gagner sa vie, il travaille tant à Roubaix qu’à Tourcoing comme imprimeur des journaux locaux et à la Revue Colombophile. A Roubaix, on lui connaît aussi d’autres emplois: magasinier, trieur de laines dans une industrie textile de la ville (1912). Il fait à son postulat à Louvain (novembre 1912-août 1913) sous la direction du P. François-Xavier Legrand et prend l’habit, sous le nom de Frère Amédée, le 21 novembre 1913, à Ismidt en Turquie.
Au service de l’Orient.
Le P. Herménégilde Gayraud est chargé de son accompagnement pendant le temps du noviciat, sur place à Ismidt. Le Frère Amédée rend les services de professeur et de surveillant à la petite école dirigée par les Religieux. Lorsque la guerre éclate en août 1914, il passe provisoirement à Eski-Chéïr jusqu’en novembre, puis, comme ses confrères français, doit quitter le pays et gagner le collège Saint-Augustin (novembre 1914-novembre 1915). La Bulgarie étant entrée en guerre aux côtés des Puissances centrales, les Religieux doivent encore prendre leur bâton de pèlerin. On connaît leur incroyable odyssée à travers la Russie et les pays nordiques pour regagner le sol français (décembre 1915-février 1916). Dégagé de toute obligation militaire, le Frère Amédée est alors provisoirement désigné pour enseigner, aider à l’économat et faire des surveillances au collège de Nîmes (Gard), de février 1916 à juillet 1918.
De là il passe au noviciat de Lumières (Vaucluse) où il complète sa formation religieuse un peu entravée par les événements politico-militaires de ces années de guerre. Après un passage à Toulouse (novembre 1918-août 1919), il peut regagner l’Orient, sa terre de prédilection. A Ismidt dès septembre 1919, il est enfin autorisé à prononcer ses premiers v?ux, le 19 mars 1921. De là il est envoyé à l’école-maîtrise de Kadi-Keuï où le P. Sévérien Salaville reçoit sa profession perpétuelle, le 30 novembre 1922. Son dévouement est partout très apprécié. Religieux sûr, sérieux, il participe joyeusement à la vie de la communauté, sachant à l’occasion taquiner ses confrères, mais aussi recevoir leurs remarques et leurs plaisanteries.
Dernières années.
A une date que nous ignorons, le Frère Amédée qui a fait choix de la Province de Lyon après 1923, rentre en France. Il est affecté dans les alumnats de l’Est, notamment Scherwiller (Bas- Rhin) où d’après la Répartition de 1930 il se trouve déjà. La déclaration de la seconde guerre mondiale oblige les supérieurs des maisons de l’Est (Scherwiller, Scy-Chazelles) à de nouveaux transferts. Le Frère Amédée Joly passe alors à Miribel-les-Echelles (Isère). C’est là que la mort le surprend le 16 mai 1944, d’après une correspondance du P. Marie-Germain Filliol, Supérieur de l’alumnat à cette date:
« Depuis Pâques, le Frère Amédée déclinait insensiblement et il s’est éteint le 16 mai, sans agonie, en pleine connaissance, offrant sa vie pour l’Assomption. De nombreuses générations garderont le souvenir de ce grand surveillant priant à longueur de journée, surtout pour les défunts ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Nouvelles de la Famille occupée,1944, n° 33, p. 1. Lettre du Frère Amédée Joly au P. Gervais Quenard, Kadi-Keuï, 16 juin 1923.