Religieux de la Province de Paris, secrétaire du P. Picard (1882-1903) et assistant général (1892- 1923).
Un Assomptionniste du Midi.
Jules-André-Marie Jaujou est né à Lunel (Hérault), le 1er juin 1859. Il est élève dans une école tenue par les Frères des Ecoles Chrétiennes avant de gagner les alumnats du Vigan (1875), de Nice (1876) et d’Alès (1876-1879) où, selon la coutume, d’élève il passe professeur-apprenti. Le 29 septembre 1879, il prend l’habit au noviciat de Nîmes avec 8 autres compagnons photographiés avec le P. d’Alzon. Lui est attribuée la charge de linger. Le 20 septembre 1880, il a la joie d’accueillir 4 postulants, Célestin Evêque, Philippe Paisant, Bonaventure Marin et Irénée Dauphiné, nouveau contingent du noviciat de première année. Le 29 septembre 1880, au terme de sa première année de noviciat, Jules, devenu Frère André, prononce ses premiers vœux. Le 30 octobre 1880, en raison des menaces d’expulsion, les novices sont dispersés dans des familles amies de Nîmes. Le Frère André gagne le logis de Mme Germer-Durand. Le 7 décembre, avec ses condisciples, il quitte Nîmes pour Osma en Espagne où il fait ses études de philosophie. En 1882, sous-diacre, il est choisi par le P. Picard comme secrétaire particulier, une fonction qu’il va remplir auprès du successeur du P. d’Alzon jusqu’en 1903. Profès perpétuel le 29 septembre 1881 à Osma, il est ordonné prêtre à Amélie-les-Bains, le 25 février 1884, par Mgr Carraguel. Il a l’occasion par après de compléter sa formation théologique à Paris (1882-1885).
L’ombre du P. Picard.
Le P. André ne quitte pas le P. Picard pendant vingt ans (1882-1903), l’accompagnant dans ses déplacements et visites aux maisons et aux oeuvres, classant ses papiers et dossiers,
écrivant de sa part aux supérieurs et participant à tous les grands actes de la vie de la Congrégation, lui rendant aussi dans l’intimité tous les services personnels dont le P. Picard, souvent malade et handicapé à cause de sa jambe, a besoin. Collaborateur direct du Général et son confident de tous les instants, le P. André met toute son énergie et ses grandes capacités de travail pour assister, conseiller et faire appliquer les directives et impulsions puisées à la source de l’autorité.
Au cœur de la vie de la Congrégation.
Elu assistant général-adjoint en 1892, le P. André est élu quatrième assistant général en 1903 dans la première équipe généralice du P. Emmanuel Bailly dont il a l’entière confiance. A la faveur des décès de cette Curie vieillissante, il devient successivement le troisième assistant (1906), puis le deuxième (1912) et enfin premier assistant pendant les cinq ans du vicariat du P. Joseph Maubon (1917-1923). On peut dire que pas une question de la Congrégation ne lui échappe depuis 1882 et qu’il connaît personnellement tous les dossiers de toutes les affaires et de tous les religieux. Depuis 1882, il réside à la communauté de la rue François 1er à Paris. Il est spécialement chargé du soin des congrégations féminines de l’Assomption et en tant que supérieur ecclésiastique, il s’active à faire reconnaître les Oblates de Paris. Le P. Picard lui a spécialement confié les destinées de sa dernière fondation, les Orantes, nées en 1896 et jetées dans le tourbillon des années de la dispersion après 1900. Au moment des expulsions, le P. André figure comme l’un des Douze au procès parisien. Il réside alors, sécularisé, au no 58 du boulevard de Latour-Maubourg. Censeur canonique des publications de la Bonne Presse, aumônier-confesseur des communautés Oblates, Petites Sœurs et Orantes de l’Assomption, il décède en son domicile parisien, le 19 septembre 1929, à 70 ans. Religieux très prudent, discret, simple, il exerce une véritable emprise sur les personnes. Très soucieux de l’apostolat par la presse, le théâtre et l’enseignement dans les pensionnats pour lesquels il a composé des programmes, il a fondé une école d’apprentissage pour les ateliers féminins auxquels la Bonne Presse doit un recrutement et une main-d’œuvre de qualité. Le P. André est inhumé au cimetière de Montparnasse.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion 1929, n° 321, p. 244-247; n° 323, p. 261-268; n° 327, p. 293-300; n° 329, p. 309-316; n° 335, p. 365-371. L’Assomption et ses Oeuvres, 1930, n° 345, p. 243-251. Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 452-453. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Du P. André Jaujou, dans les ACR, correspondances (1887-1929), notes sur l’histoire des Oblates, rapports sur les noviciats A.A., O.A., P.S.A. et Ora, notes de retraites prêchées et de cours donnés aux Oblates, poésies. Lettre du P. André Jaujou au P. E. Bailly, Constantinople, 16 sept. 1902.