Andreas (Hendrik) DOKMAN – 1917-1980

Changements non concertés?
«J’éprouve le besoin de vous écrire pour vous exprimer mon étonnement
concernant la situation dans laquelle je suis placé actuellement. Après 10
ans de séjour en France, j’ai travaillé ces 3 dernières
années à Sainte-Barbe à Toulouse. Je crois y avoir bien rempli ma tâche, de
l’aveu même des religieux. Quand
j’ai demandé au P. Izans la permission d’aller aider à la paroisse de
Caudéran, j’ai reçu la réponse que mon transfert triennal s’achevait et que
je pourrais être rappelé d’un instant à l’autre par le Provincial de
Hollande. Je semble être remercié, sans autre explication. Tous mes rêves
d’avenir sont brisés par cette lettre de caractère administratif. Mais
l’article
257 des Constitutions prévoit qu’il appartient au Supérieur général de
transférer les religieux, on n’y parle aucunement de triennat! Le P. Régis
Escoubas m’a dit encore l’année dernière qu’aucun papier n’avait fixé la
durée de mon transfert. Je m’excuse de vous importuner, mais je ne puis
m’empêcher de vous exprimer mon grand étonnement devant la situation où
l’on me place ».
P. Andreas, Toulouse, 7 juillet
1949.

Andreas (Hendrik) DOKMAN

1917-1980

Religieux de la Province de Hollande, en service en France.

Un religieux, affilié aux Provinces en France.

Hendrik Dokman naît le 24 janvier 1917 à Beesd, aux Pays-Bas (diocèse d’Utrecht), d’après sa fiche individuelle. Il étudie à l’école apostolique de Boxtel, de 1930 à 1936. Il prend l’habit religieux le 27 septembre 1936 à Taintegnies (Belgique), sous le nom de Frère Andreas. Il y prononce ses premiers vœux le 28 septembre 1937: « jeune religieux, intelligent, d’une grande aptitude pour le chant, de bon appétit malgré sa maigreur, sur lequel l’opinion a bien changé: du ‘petit bonhomme’ léger, dissipé d’antan, le voici devenu sérieux, pieux. Puisse-t-il aussi devenir docile », tels sont les termes de l’appréciation portée par son maître des novices, le P. Meuwissen. Le Frère Andreas suit les cours de philosophie à Saint-Gérard (1937-1939). Il accomplit ses années de théologie, en France, à Lormoy (Essonne), de 1939 à 1943: C’est là qu’il prononce ses vœux perpétuels le 28 septembre 1940: « joyeux, loyal, inconstant, le Frère Andreas reste un peu têtu, mais il est par ailleurs si dévoué » remarque le P. Athanase Sage, supérieur de la maison Saint-Augustin de Lormoy pendant cette difficile période de la guerre. Le Frère Andreas est ordonné prêtre le 26 juillet 1942. De par la situation faite aux jeunes religieux à cette époque qui bouleverse les frontières géographiques des Provinces, le Père Andreas est nommé surveillant et professeur au collège de l’Assomption, à Nîmes (1943-1946). Il passe ensuite au collège Sainte-Barbe à Toulouse (Haute-Garonne) où, d’après lui, après trois années de bons et loyaux services (1946-1949), on ne cherche pas à le retenir, mais à le rendre à sa Province d’origine. Son désir à lui est de rester en France, langue et mentalité qu’il a bien assimilées. A cette époque, la Province de Hollande, riche en jeunes religieux,

cherche à étendre la carte géographique de ses implantations apostoliques, trop limitées aux Pays-Bas. Il obtient de pouvoir être nommé curé à Harville, secteur paroissial dans la Meuse où il forme communauté avec deux autres confrères. En 1951, il est nommé supérieur de l’ensemble Saint-Hilaire-Harville, vaste regroupement de paroisses rurales qu’a prises en charge la Province de Hollande. En 1954, il part pour Thonnance-lès-joinville (Haute-Marne) et en 1936 pour Donjeux, dans le même département, près de Saint-Dizier. C’est là sa dernière affectation paroissiale, à caractère communautaire (1956-1958).

La longue vie d’un religieux ‘isolé’.

Pour des raisons qui nous échappent, le P. Andreas va se trouver, à partir de septembre 1958 jusqu’à sa mort, soit pendant 22 ans, dans la situation d’un religieux en service pastoral, mais très isolé de la vie de sa famille religieuse. L’évêque de Grenoble, Mgr. André Fougerat, nouvellement nommé à ce siège, ne fait aucune difficulté pour intégrer ce prêtre hollandais dans l’équipe pastorale de l’église Saint-Jacques à Grenoble où le P. Andreas fait fonction de vicaire. Il y reste jusqu’à sa mort, le 20 juin 1980. En raison de cette situation particulière, nous n’avons pas de renseignements sur ce qui fait la vie du P. Andreas pendant ces nombreuses années. On sait seulement que le 14 juin 1980, il doit être hospitalisé au grand hôpital des Sablons à la Tronche (Isère), immédiate banlieue Nord de Grenoble. C’est là qu’il meurt quelques jours après, le 20 juin 1980. Ses funérailles sont célébrées le 23 juin, présidées par un des évêques auxiliaires de Mgr. Gabriel Matagrin, François Bussini, regroupant dans la concélébration eucharistique quelque 20 prêtres, dont 3 Assomptionnistes hollandais. Le corps du P. Andreas repose au cimetière de la ville de Grenoble.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 97-98. In memoriam Andreas Dokman (Bulletin de la Province de Hollande,151/2): De Schakel, 1980. Rapports sur Saint-Hilaire-Harville (1951-1954). Lettre du P. Andreas Dokman au P. Gervais Quenard, 7 juillet 1949. Notices Biographiques