Arbogaste (Georges) NEUSCH – 1881-1976

Mouton noir.
« Une grosse peine m’afflige et m’humilie comme vous
pouvez le comprendre après la lettre que mon neveu, A. M.- Georges Neusch,
vous a envoyée le 3 juillet et dont il m’a fait parvenir une copie. Se
laisser tromper par un fou dont les extravagances font penser aux paroles
de Notre-Seigneur à propos des signes avant coureurs de la fin des temps!
Je lui ai écrit souvent, mais depuis l’an passé je ne l’atteignais plus
qu’à travers Mme Constantini qui était autrefois à Carnolès. Après deux
ans, c’est la première réponse à mes nombreuses lettres. Il est si épris de
ce fou qu’il m’a demandé de ne plus lui écrire si je n’étais pas à même
d’accepter la vérité au sujet de Clément XIV. Je crois que de ses frères
(ils sont 12)
il n’y a que deux qui doivent savoir où il se trouve et ces deux-là font
bande à part dans la famille. J’ai peur qu’il
cherche à influencer mes petits-neveux, les trois Assomptionnistes, et
qu’il ose se présenter aux fêtes d’ordination et de première messe. Mais il
s’est contenté d’envoyer un télégramme de Hasselt pour celle du P. Georges
l’an passé. Ici je cherche à rendre service encore au confessionnal et en
donnant des cours de religion
». 1963.

Notices Biographiques A.A

Religieux français de la Province de Lyon, transféré à la Province d’Amérique du Sud. Un Alsacien à l’étranger. Georges Neusch est né le 30 mai 1881 à Dambach, près de Niederbronn (Bas-Rhin). Il fait ses études secondaires à l’aluninat de Taintegnies où il doit d’abord apprendre le français (18901900), puis à celui de Clairmarais (Pas-de-Calais), de 1900 à 1901, avant de rejoindre encore une fois Taintegnies (1901-1902). Il prend l’habit le 4 octobre 1902 au noviciat de Louvain, sous le nom de Frère Arbogaste. Profès annuel l’année suivante, le 18 octobre, il prononce ses vœux perpétuels le 4 octobre 1904 à Louvain où il fait ses études de philosophie et de théologie (1904-1909). Il est ordonné prêtre le 11 juillet 1909. Les trois premières années de sa vie sacerdotale (1909-1912) se déroulent à Louvain où il est chargé des Frères coadjuteurs et de l’économat de la communauté. On fait appel à lui pour la fondation du noviciat de Limperstberg (1912-1913), puis il part missionnaire au Chili le 20 octobre 1913. Il est affecté d’abord à la maison de Rengo au service des jeunes qui le surnomment familièrement ‘Te Fregaste’. Il apprend à parler couramment l’espagnol. De 1916 à 1923, le P. Arbogaste est au service du sanctuaire de Lourdes à Santiago, particulièrement de la jeunesse: c’est là qu’il reprend son nom de baptême en lui donnant une forme locale, Jorge. De 1924 à 1945, le P. Jorge fait partie de la communauté du sanctuaire de Lourdes à Santos Lugares, en Argentine, comme supérieur, curé puis vicaire. C’est là qu’il déploie toutes ses possibilités pastorales et ce temps marque le sommet de sa vie. Doué d’une personnalité forte, jouant un rôle de leader, il est choisi également par ses supérieurs comme maître des novices en 1928. Homme efficace pour son organisation, il connaît aussi l’épreuve de tiraillements et de dissentiments internes. Page : 39/39 Après son temps de supériorat, il peut se consacrer aux différentes activités et oeuvres du sanctuaire, en particulier à l’achèvement de sa construction, à celle d’une résidence indépendante pour les religieux, à l’organisation d’une Fraternité de Lourdes, d’une école paroissiale et de toutes les activités annexes: cinéma, chorale, kermesse, pèlerinage… Le P. Zénobe Goffart qui apprécie le dynamisme apostolique entreprenant de ce religieux, croit plus sage de le transférer au Chili en 1945. Quand le jour de son départ en train est connu, une véritable foule envahit la voie du chemin de fer pour le retarder et prolonger les adieux. Il est nommé curé de la nouvelle paroisse à organiser à Santiago (1945-1947), dans un nouveau quartier de la capitale El Golf où l’Assomption chilienne se préoccupe de former la jeunesse étudiante assomptionniste, coupée de l’Europe à cause de la seconde guerre mondiale. Il a pour confrères de communauté les P.P. Jean de Dieu Danset et Justinien Henquinet. En 1947, le P. Jorge passe curé à Valparaiso pour de nombreuses années (1947-1959). Il s’adonne à une forte reprise paroissiale des activités et mouvements: chemins de croix vivants, fondation d’une école Saint-Pie X pour des enfants pauvres qui viennent peupler le cerro, développement du Tiers- Ordre augustinien, pratiques de dévotion à la grotte de la Vierge de Lourdes. Il doit quitter Valparaiso en 1959 pour intégrer la communauté du noviciat de Los Andes (février 1959). En mars 1959, il repasse la Cordillère des Andes pour participer à l’animation de la paroisse San Martin de Tours à Buenos Aires. Il y célèbre ses noces d’or sacerdotales. En 1960, il change de communauté et passe à Belgrano. Enfin le dernier champ apostolique du P. Jorge est le sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes de Santiago où l’appelle le P. Pablo Soares, en quête d’une équipe de confesseurs (septembre 1960). Il s’acquitte de ce ministère avec un zèle admirable, jusqu’au bout de ses forces, malgré son grand âge. Le P. Jorge Neusch meurt le 30 mars 1976, à 95 ans. Page : 40/40

Bibliographies

Bibliographie et documentation : Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 23. Asuncion Chile-Argentina, avril 1976, n° 17. Lyon-Assomption, octobre 1976, n’51, p. 18-20. Lettre du P. Georges (Arbogaste) Neusch au P. Wilfrid Dufault, Santiago, 29 juillet 1963. Dans les ACR, du P. Arbogaste Neusch, rapports sur Santos Lugares (1928-1929), sur le Chili et Valparaiso (1949-1958), correspondances (1906-1970). Notices Biographiques