Archange (Casimir) EMEREAU
1889-1937
Religieux de la Province de Paris.
Une figure d’intellectuel déraciné.
Casimir Emereau naît le 11 mai 1889 à Nueilles- Aubiers (Deux-Sèvres). Son premier parcours de formation est celui de l’alumniste-type: Le Breuil (Deux-Sèvres), de 1900 à 1903, Taintegnies en Belgique (1903-1905). Il commence sa vie religieuse à Louvain, sous le nom de Frère Archange, en prenant l’habit le 13 septembre 1903. Il prononce ses vœux perpétuels le 13 septembre 1907 à Louvain où il étudie la philosophie (1907-1910) et la théologie (1910-1913), terminée à Kadi-Keui en Turquie (1913- 1914). Il est ordonné prêtre le 25 mars 1914 à Constantinople. Helléniste distingué et byzantiniste délicat, polyglotte éprouvé, le P. Archange est favorisé par le climat intellectuel de cette maison d’études où tout le prédispose à collaborer aux Echos d’Orient. Mais la guerre l’éloigne des rives de la Marmara. Réformé à Châteauroux, de 1914 à 1918, il se partage entre Rome et Paris en qualité de secrétaire particulier du P. Général, le P. Emmanuel Bailly. Il ne reste qu’un an à Nîmes, 1918-1919, professeur de philosophie au collège de l’Assomption et pas davantage à Vinovo (1919-1920). Il réussit dans ses intervalles de temps libre à suivre des cours à la Sorbonne et à décrocher un doctorat d’Université (15 juillet 1919) avec la mention ‘très honorable’. Il redébarque à Constantinople en octobre 1920 pour faire partie de l’équipe prestigieuse des Echos d’Orient: ce sont là peut-être ses années les plus difficiles (1920-1924), en raison de difficultés familiales, d’un état de santé déficient et des nécessités de réorganisation de la Congrégation après 1923. Le P. Archange amasse quantité de notes et d’informations sur la topographie de l’ancienne Byzance et sur les hymnographes byzantins, qui seront par la suite utilisées par des confrères pour leurs publications.
De 1924 à 1927, arraché à ses savantes occupations, le P. Archange doit rejoindre la Curie généralice à Rome où il peut se livrer quand même à quelques études et travaux d’édition de textes et au guidage de pèlerinages.
La fondation assomptionniste à Florence.
Au P. Archange est confiée, à partir de 1926, la délicate fondation d’une communauté à Florence où il va rester sept ans en qualité de supérieur (1927-1934). La communauté est établie dans une partie de l’ancien couvent de Sainte Marie-Madeleine de Pazzi qui s’honore d’avoir vu passer Thérèse Martin de Lisieux (1873-1897), future sainte carmélite en route vers Rome pour arracher au pape Léon XIII l’autorisation d’entrer à 15 ans au Carmel. Ce séjour à Florence met le P. Archange en relation avec Mme Nisard, l’épouse de l’ancien ambassadeur français auprès du Saint-Siège. Cette femme laisse par testament un legs pour fonder une chaire de la Papauté à l’institut catholique de Paris. Le P. Emereau est chargé en juin 1928 d’en porter la somme au recteur, le cardinal Baudrillart lequel le nomme titulaire. Le P. Archarge commence en 1929 une série de dix conférences annuelles jusqu’à sa mort, en 1937. Le thème de ses cours concerne les relations du Saint-Siège avec l’Orient, principalement aux origines et au déclin du Moyen-Age (Vème et VIème siècles et concile de Ferrare-Florence). A partir de 1934, le P. Archange vient résider à Paris, soucieux de mettre au point pour l’édition ses études inachevées, l’un de ses rêves les plus chers. A la fin de l’année 1936, il doit subir une douloureuse opération chirurgicale pour une tumeur cancéreuse dont il souffre depuis longtemps. En 1937, il est envoyé à Châtenay (Hauts-de-Seine) comme aumônier des Oblates de l’Assomption, où il est également soigné avec sollicitude pour un mai qui n’est qu’enrayé. En novembre 1937, il doit rejoindre la maison de repos de Lorgues (Var) pour que lui soient ménagés les soins et le repos nécessaires, mais il y meurt prématurément à 48 ans, le 28 novembre suivant. Il est inhumé au cimetière de la ville de Lorgues.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1937, n° 731, p. 385-386; n° 732, p. 389-392; n° 735, p. 401-403; n° 736, p. 407-408. Missions des Augustins de l’Assomption, avril 1938, n° 427, p. 239- 240. Bulletin de 1 ‘Institut catholique de Paris, 25 déc. 1937 (nécrologie) . Catholicisme t. IV (1956), col. 43-44. Echos d’orient-, 1938, t. 37, p. 247-249. Documentation catholique, 1930, 1931 et 1936. Du P. Archange Emereau, dans les ACR, nombreuses correspondances (1905-1936) et rapports de Florence (1929-1933). on doit également au P. Emereau des articles dans la revue des Echos d’orient, un livre notice sur la maison de Florence (1936), des articles dans la revue de l’Assomption. Il est l’auteur d’une thèse de doctorat, 9. Ephrem le Syrien, son œuvre littéraire grecque, Paris, B.P., 1918. Le P. Archange a également collaboré à des dictionnaires savants comme le Dictionnaire de Théologie Catholique et à la Revue Archéologique.. Témoignage du P. Venance Grumel sur le P. Archange, Bucarest, 11 février 1938. Notices Biographiques