Arthur (Arthur Charles) DEPREZ
1868-1944
Religieux de la Province de Paris.
Un parcours de formation complet.
Arthur Deprez – et non Desprez comme écrit fautivement de façon habituelle – est né à Harnes (Pas-de-Calais) le 1er janvier 1868, dans une famille nombreuse mais très tôt privée des parents. Scolarité de 1881 à 1885 à l’alumnat de Clairmarais que lui a fait connaître son curé, l’abbé Dubois, le jeune Arthur décide de se faire religieux assomptionniste. Il prend l’habit à Osma (Espagne) le 15 août 1883 et y prononce ses vœux perpétuels le 15 août 1887, gardant comme prénom de religieux son prénom de baptême. On l’envoie au collège de Nîmes en qualité de surveillant (1887-1889), puis à l’alumnat de Clairmarais comme professeur des classes terminales (1889-1892). C’est à l’Université de la Minerve à Rome qu’il entreprend ses études de philosophie et de théologie (1892-1985): il y décroche en trois ans une licence en théologie et un doctorat en philosophie, il y perfectionne son apprentissage de trois langues: l’italien, l’anglais et l’espagnol. Doué sur le plan intellectuel, de caractère énergique et entreprenant un peu à la façon des ‘gens du Nord’, il est heureux de découvrir sans cesse de nouveaux horizons. Il est ordonné prêtre par Mgr Livinhac à Livry, le 15 août 1893.
Une existence sur les routes de l’Assomption.
Le parcours du P. Arthur commence dans l’enseignement: Nîmes, une seconde fois, de 1893 à 1898, Brian dans la Drôme de 1899 à 1899. Il se poursuit, aux jours de la dispersion, comme desservant de paroisse à Clairmarais et dans les environs, de 1899 à 1904. Vient l’heure du large: l’Angleterre de 1904 à 1906 où il se fait connaître pour un réel talent de prédicateur, Rome de 1906 à 1918 où, aux fonctions de professeur,
il joint celles de journaliste-publiciste pour la revue de la Bonne Presse ‘Rome’ et de supérieur à la communauté de l’Ara Coeli. Dispensé de service militaire en raison de la loi de 1872, il peut mener à bien des missions de fondation que la Congrégation confie à son génie de l’organisation: Saint-Maur (1916), Saint-Sigismond en Savoie (1917), Bordeaux en Gironde où de 1918 à 1923 il est supérieur de la communauté, sise au n° 55 de la rue Pasteur, à Caudéran, avant de trouver un pied-à-terre fixe et d’entreprendre la construction d’une résidence près de la ‘chapelle balaresque’, Nîmes pour la troisième fois de 1923 à 1932 où il a la joie, comme supérieur et directeur du collège, d’inaugurer les nouveaux bâtiments que fait achever le P. Delmas et de présider aux fêtes du cinquantenaire de la mort du P. d’Alzon (1930). Il est encore mandaté à Lille (Nord) comme supérieur, de 1932 à 1935, d’une résidence à créer et où il s’ingénie, non sans mal, à fonder un foyer pour étudiants (1). Grand voyageur, le P. Arthur fait partie du personnel d’encadrement religieux de nombreux pèlerinages ‘Notre-Dame de Salut’ tant à Rome qu’à Jérusalem ou Lourdes. Il anime également les groupes de Noëlistes, particulièrement vivants dans cette région. Esprit cultivé, disert, il sait observer et monnayer ses connaissances auprès des pèlerins avides de découvrir, par ses yeux, le passé et le présent architecturaux, touristiques et religieux des grands centres de l’histoire du christianisme. En 1935, il souhaite être déchargé du supériorat, charge qu’il a assumée, sans discontinuité, en différents lieux, depuis 1906! La seconde guerre mondiale le surprend et le tient reclus à Lille, lui l’habitué des routes du monde. Il profite de ce temps d’inaction forcée pour entreprendre la rédaction de ses mémoires et pour revisiter par la pensée tous les lieux qu’il a visités et aimés. En 1944, craignant les bombardements alliés que multiplient les raids de l’aviation anglo- américaine, le P. Arthur juge plus prudent de se réfugier à Saint-Maur, sur les bords de la Loire, maison à peine remise des accidents d’avril et mai 1940 qui y ont causé la mort de 25 personnes. En juin, le P. Arthur se sent tellement faible qu’il demande le sacrement des malades. Il meurt à Saint-Maur le 8 octobre 1944, sa résidence d’emprunt, et y est inhumé.
Bibliographies
Bibliographie et documentation. Nouvelles de la Famille occupée n° 38 (octobre 1944), p. 1. Correspondances, discours, notes, rapports, prédications du P. Arthur Déprez(1898-1941). P. Arthur Déprez, Notes et souvenirs de ma vie religieuse et familiale, Cahiers 1 à 20 (1941-1943). Copie photocopiée d’après l’original (1995-1996). (1) L’Assomption à Lille: cf L’Assomption et, les œuvres, 1960, n° 521, P. 6-7. Notices Biographiques