Assunto (Augusto Angelo) GIUGNI – 1898-1967

Mises en ordre.
« Je viens vous demander en esprit de soumission la permission de me rendre
à Locarno et à Cannero, pendant quelques semaines, pour les motifs
suivants: 1. Comme Officier ayant atteint la limite d’âge de 60 ans, je
suis tenu à la consigne de mes armes et bagages qu’en Suisse on tient à la
maison et qu’on doit rendre
à l’arsenal, à cet âge. Mon avocat, chargé de l’administration des biens
que j’ai encore à Locarno, et mon frère, le P. Henri, averti par le chef de
secteur, m’ont rappelé cette obligation.
2. A Cannero je voudrais avoir le temps et l’occasion de
régler, une fois pour toutes, la question toujours en suspens de fixer la
somme globale d’argent que j’ai portée là-bas pour que le P. Provincial
puisse me faire une déclaration de dette de la part de la Province de Lyon,
comme m’a conseillé de le faire le P. Bruno Linder à l’époque Provincial.
Cette question traîne et me donne
beaucoup de peine; je voudrais en finir.
3. Je n’ai pas encore pu faire un testament précis en due forme. Je veux
tout régler avec mon avocat et mon frère le P. Henri ».
Mars 1962, P. Assunto.

Assunto (Augusto Angelo) GIUGNI

1898-1967

Religieux suisse de la Province de Lyon.

Première trace à l’Assomption.

Augusto Giacomo Giovanni Angelo Giugni est né le 25 juillet 1898 à Locarno en Suisse, au diocèse de Lugano. Il fait ses études secondaires au collège San Carlo et à l’alumnat d’Ascona (1910-1916). Il prend l’habit le 26 juillet 1916 et prononce ses premiers vœux au noviciat de Notre-Dame de Lumières (Vaucluse), le 4 août 1917 sous le nom de Frère Angelo, le dernier de ses 4 prénoms. Ses études de philosophie se déroulent à Bourville (Seine-Maritime) de 1918 à 1919 et à Taintegnies en Belgique, de 1919 à 1920. Il quitte alors la Congrégation, principalement pour des raisons de famille, et va étudier la théologie au grand séminaire de Lugano dans le Tessin suisse (1920-1924) où il est ordonné prêtre le 14 juin 1924.

Prêtre diocésain.

Celui qui devient Don Augusto Giugni s’est lié pendant ses années d’études théologiques avec le savant mariologue, Mgr Campana, qui le pousse à l’enseignement et à la prédication, deux activités pour lesquelles il est doué. L’évêque du lieu, Mgr Bacciarini, lui confie la paroisse de Cadenazzo; mais se sentant comme un lion en cage, dans cette petite paroisse de campagne, Don Augusto peut gagner la paroisse de Gudo d’où en plus il enseigne au collège diocésain de Pollegio. Il se fait une solide renommée de coureur automobile, possédant une ‘Hamilcar’. Ayant le scrupule d’arriver toujours à l’heure, il nia pas par contre celui de toujours partir à temps! Après trois ans à Gudo, Don Augusto devient professeur au lycée cantonal de Lugano, enseigne la philosophie au séminaire, donne des conférences devant un public mixte de catholiques et de protestants dans l’église Saint-Roch de Lugano, devient un entraîneur remarquable. Pour l’année sainte 1933, il fait ériger une croix monumentale sur le Ghiridone,

montagne qui domine le bassin suisse du Lac Majeur. On doit acheminer à dos d’homme les différentes pièces de la croix pour les assembler sur place, à 2.000 m. d’altitude. Don Augusto passe encore par les paroisses d’Intragna et de Sorengo, développant ses passions sportives pour la montagne, le ski, l’aviation. Diplômé à Macolin, il est loué par le Directeur de l’Ecole fédérale, le colonel Kirth, pour ses qualités athlétiques et morales. Sa réputation de ‘prêtre téméraire’ pour ses ascensions périlleuses n’est pas usurpée, même s’il prépare soigneusement les escalades et sait s’entourer de vrais professionnels, des alpinistes de grand renom. De ses souvenirs de courses en montagnes, Don Augusto tire un livre En ski à travers la Suisse italienne, paru en 1939. Pendant la guerre 1939-1945, Don Augusto devient capitaine d’Etat- Major pour la section radio et capitaine-aumônier à la Radio Monteceneri. Ses émissions ‘Patrie et Famille’, très écoutées et appréciées, font de lui un personnage public. Il dira un jour, faisant référence à cette période de sa vie, que sa meilleure paroisse, ce fut celle de l’armée et des soldats. Très actif, communicateur, parfois cinglant dans ses propos mais toujours respectueux des convictions d’autrui, il montre un cœur d’or, généreux et loyal, dans ses relations avec un public large et mêlé.

Deuxième trace à l’Assomption.

Très désireux de retrouver un jour le chemin de sa vocation religieuse, Don Guigni fait le pas en octobre 1949. Il refait son noviciat à Nozeroy (Jura) avec le P. Christophore Figuet et prononce, sous le nom de Père Assunto, ses vœux au collège Papio d’Ascona, entre les mains de son frère, le P. Henri. Il essaie une fondation assomptionniste à Omagna (Italie) en 1950; de là va naître l’aventure de Cannero (1951). il y fait profession perpétuelle, le 11 octobre 1951, dans l’église paroissiale. En 1954, sa santé lui donnant déjà quelques inquiétudes, le P. Assunto est appelé en France-. Lyon-Debrousse (1954-1956), Marseille-Procure (1956-1957), Lorgues pour quelque temps de repos. En 1962, le P. Assunto est reçu à Florence, mais il ne peut y rester. Il demande alors de pouvoir se retirer à Locarno, à la maison des vieillards de San Carlo, ancien collège de l’Assomption qu’il a connue dans sa jeunesse. jusqu’à la fin il aide l’aumônier dans son ministère, toujours serviable et généreux, malgré les limites imposées par son état de santé. Il y meurt le 20 août 1967. Il est inhumé le 22 août dans le cimetière de Locarno, selon le désir de sa famille.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Témoignage et rétrospective du P. Gioacchino Romano sur le P. Assunto Giugni. Dans les ACR, du P. Assunto, une vingtaine de correspondances (1920-1962). Notices Biographiques