Religieux de la Province de Belgique-Sud, assistant général de 1946-1964.
Un homme attachant et cultivé.
Armand Colette est né à Leignon (Belgique) au diocèse de Namur le 7 août 1888. Présenté par le curé-doyen de Ciney, l’abbé Mottet, comme jeune pieux et très intelligent, Armand entre à l’alumnat de Bure (1901-1904) et de Taintegnies (1904-1906) où il se fait estimer de ses camarades et remarquer par son sérieux: une conversation l’intéresse plus que le jeu! D’allure distinguée, appliqué à son travail, il entre au noviciat de Louvain le 11 septembre 1906, prend l’habit sous le nom de Frère Aubain et prononce ses premiers vœux le Il septembre 1907. Les P. Benjamin Laurès et Antoine de Padoue Vidai l’estiment pour son ardeur intellectuelle, une maturité d’esprit précoce, mais lui ,reprochent sa propension au bavardages Profès perpétuel le 11 septembre 1908, le Frère Aubain s’entraîne aux études philosophiques à Louvain (1908-1911) et théologiques à Rome (1914-1918) où il est ordonné prêtre le 14 mai 1916. Dialecticien, doué pour l’expression, il aime la discussion, l’argumentation et se trouve comme chez lui dans ces domaines favoris de l’abstraction et du raisonnement. Pendant deux ans, le P. Pierre Fourier à Louvain lui confie la tâche d’enseigner la philosophie (1911-1913). Le Frère Aubain se fait aussi la main sur les jeunes alumnistes d’Ascona (Suisse) de 1913 à 1914. Enfin, il passe au degré supérieur en enseignant la morale et le droit canonique à Rome (1918-1919) avant de gagner le collège de Worcester (U.S.A.) où il est professeur de 1919 à 1922. Esprit clair et précis, il aime transmettre les connaissances et stimuler ses élèves. Professeur encore de 1922 à 1927, cette fois à Sart-les-Moines, il sait évoluer des sphères de la science à celles de la spiritualité,
Evocations. « Que de tours les étudiants de Louvain et de en devenant un directeur spirituel très apprécié.
Responsabilités dans la formation et l’animation de la Congrégation.
La confiance de ses Supérieurs conduit le P. Aubain à la charge de maître des novices et supérieur de scolasticat pendant plus de 25 ans: Taintegnies (1927-1929), Saint-Gérard (1929- 1934), Louvain (1934-1937), Sart-les-Moines (1937-1940), Saint-Gérard (1941-1946): il apprend à former le cœur de ses jeunes religieux dans un grand esprit de foi et un grand amour de leur famille religieuse. En lui, vit un véritable culte pour le P. d’Alzon qu’il aime faire découvrir et partager. En 1946, il est choisi par la Curie pour remplacer le P. Dieudonné Dautrebande démissionnaire de son poste d’assistant général. Lui-même, tout à la joie de cette nomination, associe toutes les maisons de la Province Belgique-Hollande à ce qu’il considère pour elle comme un honneur. « Heureux comme un enfant qui vient de recevoir Saint -Nicolas », le P. Aubain se dirige sur Rome où il va vivre plus de 24 ans: homme de jugement, de pondération, il est également retenu comme secrétaire général, postulateur de la cause du P. d’Alzon (1952-1970) et de celle du P. Clément Staub. La collection des écrits déposés forme 52 volumes pour le Fondateur, 53 pour le P. Vincent de Paul Bailly, 25 pour le P. Picard, 13 pour le P. Galabert (sans compter les l6 volumes de lettres pour M. Marie-Eugénie de Jésus, réalisés par les Religieuses), autant de ‘briques’ dactylographiées d’un travail immense commencé dès 1930. Energique malgré sa corpulence proverbiale, homme enflammé et parfois tenace, le P. Aubain ne s’offusque pas des petits travers de minutie et de précision qui laissent libre cours à une certaine impétuosité de caractère. Font barrage sa loyauté, sa sincérité, son dévouement et cette cordialité qui désarme même ses détracteurs. De bonne humeur, gai compagnon de détente, il dispute chaque jour des parties de belote qui font partie d’une certaine ‘liturgie’ et où sa verve déniche toujours quelques règles romaines qui désappointent l’adversaire. En 1970, il part en retraite en Belgique. Les ennuis de santé s’accumulent: prostate, phlébite, occlusion intestinale. Rentré de clinique le 17 août 1970, le P. Aubain meurt à Saint-Gérard. Ses obsèques, présidées par le P. Istace, sont célébrées le jeudi 10 décembre. Il est inhumé sur place.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Belgique-Sud-Assomption, n° spécial 52 (ler mai 1971). B.O.A. mars 1972, p. 186-187. L’Assomption, 1971, n° 567, p. 27. Notice nécrologique dans le journal de Charleroi, Rappel (déc. 1970). Les activités du P. Aubain comme assistant général et postulateur ont donné lieu à une énorme correspondance classée dans les ACR (1915-1966). Le P. Aubain a publié des numéros de Pages d’Archives (1958-1967), des opuscules et articles sur le P. d’Alzon et la spiritualité assomptionniste, notamment Ame et Horizons Assomptionistes, 1952; L’Ame du Père Emmanuel d’Alzon (pastulation, 1954), Le Serviteur de Dieu, E. d’Alzon, 1961.