Augustin (Norbert-O.-J.-G.) SCOYER – 1913-1981

Bourg-Léopold, 1936.
« Je suis arrivé au terme de mon service militaire. C’est sans regrets que
je quitte l’uniforme et la vie de soldat pour reprendre le costume
religieux et me remettre à la vie régulière d’étudiant. Je tiens à redire
toute ma vive reconnaissance pour m’avoir permis de recevoir les revues de
la Bonne Presse. Je dois dire que c’est précieux d’être ainsi favorisé et
beaucoup de mes compagnons m’enviaient. J’ai pu faire connaître davantage
la Bonne Presse de Paris tandis que celle de Bruxelles n’avait pas cet
avantage. Beaucoup d’ailleurs ignorent son existence. C’était l’occasion
aussi de faire connaître la Congrégation, car peu savent que ce sont les
Assomptionnistes qui s’occupent des oeuvres de presse et que celles de
Paris sont entre leurs mains. Pour moi comme pour eux ce fut une
révélation! La revue qui a le plus plu est A la

Religieux de la Province de Belgique-Sud. Résumé biographique. Norbert-Olivier-Joseph-Ghislain Scoyer est né le 2 mai 1913 à Auvelais dans la province de Namur en Belgique. Il commence ses études secondaires au petit séminaire de Floreffe (19251928) et les achève au prieuré Saint-Michel de Sart-les-Moines (1928- 1932). Il entre au noviciat de Taintegnies où il prend l’habit le 2 octobre 1932, sous le nom de Frère Augustin. Il est placé sous la responsabilité du P. Romanus Declercq, maître des novices. Il y prononce ses premiers vœux le 3 octobre 1933. C’est à Saint-Gérard qu’il étudie la philosophie (1933-1935). Après le temps du service militaire à Bourg-Léopold, il entreprend ses études de théologie à Louvain où il prononce ses vœux perpétuels le 2 octobre 1937 et où il est ordonné prêtre le 11 février 1940. Douze années durant, le P. Augustin remplit les fonctions d’économe à Sart- lesMoines (1940-1945), à Saint-Gérard et Hal (1945-1946) et de nouveau à Sart-les-Moines (1948- 1951). Trente autres années sont consacrées au ministère paroissial, d’abord comme vicaire à Jumet-Hamendes (1951-1971), puis comme curé à Thirimont et Bousignies-sur-Roc en France (Nord) de 1971 à 1981 (1). Le 9 février 1981, alors qu’il se prépare à célébrer un enterrement, le Père Augustin est pris d’un malaise. Le médecin, appelé d’urgence, constate une grave crise cardiaque et le fait aussitôt transporter à Auvelais, mais le P. Augustin décède dans l’ambulance. Ses obsèques sont célébrées le 12 février suivant à Auvelais. Evocation du P. Augustin par le P. Vincent Vandermeerschen. « Durant près de 18 ans, j’ai eu le privilège de vivre avec le P. Augustin, d’avoir été son intime. Alors j’ai le droit de vous dire ceci: Augustin a cru à l’intensité de la vie. Il aimait la vie. A.A Il avait horreur des scléroses, des ratatinements, du moisi, de tout ce qui est vidé de joie, de sens et de vie. Il aimait la vie parce qu’il aimait Jésus-Christ qui est la vie. Il a cru à l’efficacité du sacerdoce jusqu’au dernier jour, ce lundi 9 février où il mourut en l’espace de quelques heures, dans l’ambulance qui le transportait à l’hôpital, après un accroc cardiaque. Il avait 68 ans. C’est court une vie de 68 ans! Mais la sienne était riche de dévouements, du don de soi qu’il rayonnait à sa manière à lui, avec ses défauts., comme nous avons les nôtres, et avec ses immenses qualités. Fermons les yeux quelques instants et souvenons-nous: Augustin était entier, un homme tout d’une pièce, sans porte de sortie comme on dit, un homme qui allait au fond de ce qu’il avait mûri et loyalement décidé. Augustin ne laissait tomber personne, il n’avait pas d’oeillère, il n’excluait personne, croyant ou non. Un cœur d’or, du bon sens, une grande lucidité dans les situations pastorales qu’il devait affronter,, des Mures un peu abruptes parfois, mais pour cacher une très grande sensibilité. Il se montrait très reconnaissant pour les moindres prévenances. je ne l’ai jamais entendu se plaindre. Il donnait le change en blaguant, utilisant parfois un gros mot. Découragé parfois, comme il nous arrive à tous de l’être, il restait attentif à ne pas alourdir le fardeau d’autrui. Les quatre tests de la vraie fidélité sacerdotale et assomptionniste, je les retrouve chez le P. Augustin: il aimait Jésus-Christ, il aimait l’eucharistie, il aimait la Vierge Marie et il aimait l’Eglise. On peut dire qu’avec toute sa vitalité, il a porté sa vie à bout de bras, qu’il l’a donnée à bout de force, qu’il l’a rendue à bout de souffle. Il a porté deux grandes tâches durant ses 41 années de sacerdoce, la délicate charge du ministère paroissial et, de l’autre, la très lourde charge de l’économat, en un temps où c’était la guerre. Il ne parlait qu’en tant de ses acrobaties, de ses tours de force pour que les jeunes collégiens ou les étudiants ne souffrent pas trop de la faim. Il a maintenu contre vents et marées J’abbaye Saint-Gérard et la nouvelle maison de Hal. Durant des mois, il a fait la navette quotidienne de l’une à l’autre. De son ministère paroissial, à Jumet-Hamendes, de 1951 à 1971, lui et moi nous avons tout partagé, peines, joies, fatigues et loisirs … ». (1) Particularité géographique: Thirimont et Bousignies sont voisins, mais la frontière franco- belge les sépare.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (II) 1981-1983, p. 8-9. Belgique-Sud Assomption, février 1981, n° 118, p. 1720-1723. Lettre du Frère Augustin Scoyer , Bourg-Léopold, 2 septembre 1936. Dans les ACR, du P. Augustin Scoyer, rapports sur Hal (1947-1948), sur Jumet-HaMendes (1963). Notices Biographiques