Benedict (Anton) VAMVULESCU – 1919-1993

Présentation.

« Le Père Benedict est un religieux assomptionniste. D’origine orthodoxe,
il s’est converti au catholicisme latin à Bucarest. Il a pratiqué la
médecine. Veuf, il a été ordonné prêtre en 1962 par Mgr Marton et il a été
incardiné à Timisoara. Il a connu l’Assomption par le P.
Bernard Stef à Sebes. D’autre part, nommé docteur au laboratoire de Blaj,
il logeait près du P. Ilea. Il a fait sa connaissance en mai 1970, puis est
venu à Lascud s’entretenir avec le P. Bernard Stef. Le P. Benedict est très
documenté sur la vie
religieuse à l’Assomption et sur la vie spirituelle en général. Il possède
de
nombreuses fiches de lectures sur la mariologie particulièrement. C’est un
homme très humble qui entend se mettre à la disposition de la Congrégation
corps et âme. Il met scrupuleusement tout son argent à la disposition de la
communauté et demande toutes les permissions. Il a terminé son noviciat le
21 novembre 1971 et a fait sa première profession le 22 novembre 1972 ».

D’après le P. Judicaël Nicolas,
8 octobre 1972.

Religieux roumain de la Province de France. Une vocation sui generis. La fiche signalétique du P. Benedict Vamvulescu comporte un premier ‘trou’ de 41 ans (1919-1960) et un autre de onze ans (1960-1971). Une ligne ‘observations’ résume son parcours original: médecin, marié, veuf, prêtre, religieux. Un complément d’informations est donné par le P. Hervé Stéphan, daté du 7 octobre 1993, en provenance de la Roumanie, avec un curriculum non signé que nous reproduisons. Anton Vamvulescu est né le 29 novembre 1919 à Tirgu-jiu en Olténie, au sud-ouest de la Roumanie. Sa famille est orthodoxe et son père fonctionnaire. Anton fait ses études secondaires à Tirgiu-Jiu et à Falgaras (Transylvanie), puis fréquente la Faculté de Médecine de Bucarest, de 1940 à 1946. A cette époque, il embrasse la foi catholique et a pour directeur un futur évêque et confesseur de la foi qui mourra en prison. Le curriculum anonyme narre ainsi la suite: « Ses études finies, il se marie et occupe un poste de médecin dans le nord de la Transylvanie. Bientôt sa femme meurt, lui laissant en charge une fille qu’il fait adopter par une bonne famille catholique de Moldavie. De retour à Bucarest, il s’attache fortement à l’Eglise catholique et suit les cours de théologie au grand séminaire. Il se sent la vocation à la prêtrise. Vers 1955, il entre au séminaire d’Alba Julia en Transylvanie, le seul alors existant, puis à celui de Iasi en Moldavie lorsque ce dernier est rétabli. Ordonné prêtre le 2 juin 1960 (1), il est quelque temps vicaire dans des paroisses moldaves. Pressé par les autorités communistes, il prend un service de médecine à Turnu-Severin sur le Danube, à Sebes, puis à Blaj (2). Là il rencontre le P. Petru Ilea (19151982)’« ils collaborent comme de bons amis. Le P. Anton fouille toutes les bibliothèques, prend des notes sur tous les sujets religieux. Page :143/143 Il en est sorti des volumes dactylographiés par le P. Ilea, des fiches très précieuses, et la vocation assomptionniste du P. Anton. Mais sans sentimentalisme, il dit aux religieux. Ve ne sens aucun attrait sensible envers vous, mais une voix mystérieuse me presse d’entrer chez vous ‘ (3). Permissions obtenues, il commence son noviciat en 1968 et prend le nom de Benedict, en référence à saint Benoît Labre. Le 21 novembre 1971, il fait sa première profession et le 12 septembre 1976 sa profession perpétuelle, toujours dans la clandestinité. Son petit appartement de Blaj est devenu le lieu de rencontre des Assomptionnistes dispersés… Il prend sa retraite en 1981 et se retire au couvent Sainte-Agnès de Bucarest, chez les Sœurs de Sainte Marie, dites les Dames anglaises (4). Il leur donne des conférences spirituelles, confesse, écrit. On le visite de temps en temps. Depuis plus d’une année, il est entré dans une préoccupation très poussée de l’éternité. Il est malade, mais prend part aux services divins. Il a toujours sur lui, jour et nuit, la ceinture assomptionniste, tout abîmée comme une relique ». Le P. Benedict qui souffre du cœur et des bronches, est décédé au soir du jeudi 30 septembre 1993, au couvent Sainte-Agnès de Bucarest où il est vénéré. Le dimanche 3 octobre, ses obsèques sont célébrées en présence de 28 prêtres, dont les PP. Bernard Stef et Hervé Stéphan, et cent sœurs chantant comme des anges. Il repose au cimetière catholique de Bucarest, aux côtés des PP. Tiburce Donche, savoyard 1876-1941, et Stéfan Berinde, 1910-1978, religieux roumain qui a connu la prison pendant dix-sept ans. (1) Le 26 juin 1960, selon sa fiche; le 26 juillet selon la Répartition des religieux (1993). (2) Il travaille à Blaj de 1971 à 1980, dans un laboratoire bactériologique. (3) Le P. Benediet développe une dévotion à Marie extraordinaire. Il devint assomptionniste attiré par le nom marial plus que par la réalité, selon le P. Hervé Stéphan. (4) « Une grosse communauté qui a pu mystérieusement survivre pendant tout le temps communiste et qui rassemble aujourd’hui cent cinquante sœurs, novices, candidates, à dix kilomètres du centre » selon le P. Hervé Stéphan. Page :144/144

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 118-120. Assomption-France, Nécrologie années 1992-1993, p. 283-284. Extrait d’une lettre du P. Judicaël (Jean) NIcolas, Scy-Chazelles, 8 octobre 1972, présentant le Père Benedict Vamvulescu.