Religieux de la Province de France. Un tempérament montagnard. François-Ephrem Ract est né le 3 février 1909 au hameau du Chêne à MercurrGenùUy (Savoie). Il est le frère du futur P. Celse [Joseph]. François, à l’âge de 10 ans, entre à l’alumnat de Saint-Sigismond (Savoie), distant de quelques km du village de Mercury-Gemilly. Après les études de grammaire (1919-1923), il passe à l’alumnat d’humanités de Miribel-les-Echelles (Isère) où il étudie de 1923 à 1925. Le 31 octobre 1925, le P. Savinien Dewaele lui donne l’habit religieux au noviciat de Taintegnies en Belgique. Il prend le nom de Frère Bernard de Menthon (1). « Le Frère Bernard de Menthon a fait une bonne année de noviciat,,rnalgré une petite période de fléchissement attribuable à la légèreté de son âge. Je le voudrais plus pieux, plus énergique, mais je dois reconnaître que le bon Dieu lui a donné sur la vie religieuse et ses obligations des lumières qui seront sa force. C’est un esprit réfléchi, judicieux, capable ». Profès le ler novembre 1926, il reste en Belgique pour trois années de philosophie à Saint-Gérard (1926-1929). Il accomplit ensuite une année de philosophie universitaire à Scy-Chazelles (Moselle). On lui demande le service d’un temps d’enseignement à Saint-Sigismond, de 1930 à 1933, où il doit se soigner des suites d’une pneumonie. C’est là qu’il prononce ses vœux perpétuels le ler novembre 1932. Le P. Michel des Saints Cauliez, son supérieur, le recommande au P. Zéphyrin Sollier, Provincial de Lyon, n’omettant pas de signaler que le Frère Bernard de Menthon a un esprit assez porté à. la critique. C’est à Rome que le Frère Bernard va accomplir son parcours théologique, de 1933 à 1937. Il est ordonné prêtre à Lormoy (Essonne), le 21 février 1937. Voici la liste de ses états de service: de 1937 à 1938, il est nommé professeur au noviciat de Nozeroy (Jura). A.A De 1938 à 1942, il est aumônier d’un pensionnat à Marseille (Bouches-du-Rhône), avec une interruption pendant la période de mobilisation militaire de 1939 à 1940. De 1942 à 1947, le P. Bernard de Menthon est nommé professeur de philosophie au scolasticat de Layrac (Lot-et- Garonne); cependant les aléas de la période le font transiter à Cavalerie (Dordogne) entre 1944 et 1945 et à Scy-Chazelles, de 1946 à 1947. De 1947 à 1951, il est nommé supérieur de la communauté qui assure la direction du collège de Briey (Meurthe-et-Moselle). De 1951 à 1952, il passe, également comme supérieur, au collège de Mongré, à Villefranche-sur-Saône (Rhône). De 1952 à 1953, il enseigne la pathologie au scolasticat de Valpré (Rhône). De 1953 à 1957, il est aumônier et prédicateur, tout en ayant sa résidence à Lyon, Avenue Debrousse. De 1957 à 1962, il devient aumônier du mouvement Noëliste à Paris, résidant à la communauté de la rue François ler. De 1962 à 1972, il est aumônier à Nice (Alpes-Maritimes), tout en étant rattaché à la communauté de Menton-Carnolès. De 1972 à 1975, il est aumônier d’un foyer de personnes âgées à Anjou dans l’Isère. De 1975 à 1992, il est aumônier de l’Abbaye et de l’hôpital de Saint- Rambert-en-Bugey (Ain). L’Abbaye désigne à Saint-Rambert un Centre d’accueil, ex-orphelinat de filles tenu par des religieuses, sur l’emplacement de l’abbaye dont les origines remonteraient au Vème siècle, qui fut détruite en 1792-1793, à l’exception d’une crypte, d’un chauffoir et d’une écurie. il y vit en ermite, s’adonnant à sa double passion, la sculpture sur bois et l’étude, notamment les écrits de saint Ephrem. Entouré d’une foule de livres, le Père Bernard de Menthon qui a repris son prénom François, reste attentif aux problèmes religieux du monde moderne. Toujours passionné par le souci d’une foi vraie et par la vie de l’Eglise, il sauvegarde ainsi sa vitalité (2) que ses confrères ont pu trouver à l’occasion rugueuse. A 83 ans, il conserve une jeunesse que beaucoup lui envient. « D’un abord chaleureux malgré son franc-parler, il se fait beaucoup d’amis. Curieux de tout et passionné de recherches archéologiques et historiques. Il édite plusieurs fascicules sur l’abbaye, Saint-Rambert et Oncieu. Il prend en affection ce coin du Bugey » (3). Hospitalisé le 24 octobre 1992, suite à une crise cardiaque, le P. François meurt le lundi 26 octobre à Bourg-en Bresse. Ses obsèques sont célébrées à Saint-Sigismond le 28. Son corps repose au cimetière du Chiriac, à Albertville (Savoie). (1) Saint savoisien, fondateur des hospices du Grand et Petit Saint-Bernard (Xème siècle). (2) Du P. Michel Zabé, homélie du jour des obsèques. (3) Extrait d’un journal de l’Ain.
Bibliographies
Bibliographie et documentation : Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 72-73. Assomption-France, Nécrologie années 1992-1993, p. 257-258. Lettre du P. Bernard de Menthon au P. Wilfrid Dufault, Paris, 25 juillet 1962. Dans les ACR, du P. Bernard de Menthon Ract, articles publiés dans le Noël (1958-1960), rapports sur la revue Le Noël (1961), sur Briey (1947-1950), correspondances (1930-1962). Le P. Bernard de Menthon a d’autre part publié des notes sur la spiritualité mariale du P. d’Alzon, un article sur la mission du Fondateur (Studia AA, juin 1946), écrit un manuscrit dactylographié ‘Vers la vérité vivante’. Il existe à la maison Provinciale de Paris un inventaire du fonds qu’il a laissé. Notices Biographiques