Bonaventura (André Herman) BELDHUIS – 1931-1956

Portrait d’un condisciple.
« Au scolasticat comme au noviciat, le Fr. Bona, comme nous l’appelions
entre nous, conserva son entrain et sa bonne humeur. Il était l’ami de tout
le monde. Toujours prêt à rendre service, il savait aussi trouver le mot
d’encouragement pour aider un
confrère en peine. Nos anciens compagnons partis sous d’autres horizons
aimaient à rester en contact avec lui, et il trouvait lui-même, dans la
correspondance échangée, une issue à son zèle apostolique grandissant. Il
saisit le sens de la vie religieuse dont il s’applique à reproduire tous
les éléments dans un heureux équilibre. Il aime la prière et il donne la
première place aux exercices de piété. Grande est sa joie quand le 1er
novembre
1955, Mgr Cobben, S.C.J., évêque d’Helsinki, lui confère la première
tonsure. Il étudie et il travaille, mais il sait prendre aussi ses
récréations. Ardent aux jeux, il sait accepter une défaite.

Les quelques rares après-midis où il est libre, il prend avec plaisir sa
place de centre-avant au champ de football dans l’espoir d’entraîner son
équipe
à la victoire. C’est ainsi que nous avons connu le Fr. Bonaventura. ».

Religieux de la Province de Hollande.

Le frère de tous.

André Herman est né le 22 avril 1931 à Deurningen en Hollande, près d’Overijssel, au diocèse d’Utrecht et le jour même est baptisé. il est scolarisé d’abord dans son village, à l’école Saint Willibrord puis rejoint l’alumnat de Boxtel (1945-1951) où il retrouve son frère également alumniste. André entre au noviciat le 24 septembre 1951 où il reçoit l’habit des mains du P. Wiro Van den Dungen. C’est le P. Domitien Meuwissen, maître des novices, qui l’accompagne sur le chemin de la vie religieuse. Sous le nom de Fr. Bonaventura, André prononce ses premiers vœux le 25 septembre 1952 à Halsteren. Les rapports de l’époque le décrivent comme un novice fervent, aimant à rendre service, accomplissant sa charge de sacristain avec soin et goût. Si à Boxtel, ses éducateurs le trouvaient enclin à l’entêtement, à Halsteren, il est remarqué comme docile et obéissant.. Un de ses condisciples se souvient: André arriva au noviciat plein d’ardeur et il devint vite pour nous un fort appui. Il accomplissait ponctuellement les exercices de règle et s’appliquait à mener une vraie vie religieuse. Il avait en honneur la pauvreté, non sans quelque exagération à notre avis : comme sacristain par exemple, il ne mettait chaque matin qu’une seule allumette à notre disposition pour allumer les cierges. Conservant toujours sa belle humeur, il contribua beaucoup au bon esprit général. Fr. Bonaventura fait connaître son désir, à l’issue du noviciat, de partir volontaire pour la mission du Brésil.

Jeune religieux en maison d’études.

A Bergeijk, Fr. Bonaventura accomplit ses études de philosophie et commence sa théologie (1952-1956). Le régime des études ne lui crée pas de difficulté.

Ses cours préférés sont ceux de psychologie et d’histoire de l’Église. Mais, fils de paysan, il aime aussi pendant ses temps libres rendre service aux besoins de la ferme, aux champs, aux soins du verger. Le domestique préposé à cet office n’hésite jamais à s’adresser à lui, sachant trouver dans le Fr. Bonaventura un concours toujours disponible. Ayant marqué quelque hésitation, Fr. Bonaventura est différé pour l’admission aux vœux perpétuels prévus pour septembre 1955, tout en ayant la faculté de se préparer à la réception des ordres sacrés. Le 1er novembre 1953, il est tonsuré. ‘Le Fr. Bonaventura a besoin d’une bonne direction pour devenir plus solide et plus convaincu. Son caractère et sa conduite sont à app,rofondi,r davantage. Mais ses formateurs peuvent affirmer qu’il est sur la bonne route et que déjà il semble un religieux sérieux doué de bonne volonté. Ses capacités intellectuelles et morales sont bonnes, mais également son sens pratique. Il a terminé sa philosophie avec une note moyenne de 13/20’.

Le sacrifice d’une vie fauchée par la maladie.

Mardi 7 août 1956, Fr. Bonaventura s’alite, pris de violentes douleurs dans le dos. Le samedi 11, devant la persistance du mal, il est conduit à la clinique de Tilbourg. Le pronostic du médecin traitant est très vite confirmé: le malade est atteint de poliomyélite. Rien ne peut arrêter le progrès de la paralysie qui gagne rapidement tout le corps. Les parents désolés viennent par deux fois, de loin, pour le visiter à l’hôpital. Lundi 13 août, un coup de téléphone avertit le Supérieur de Bergeijk que l’état du malade a fortement empiré et qu’il serait plus prudent de prendre toutes dispositions à son sujet. Placé dans un poumon d’acier, le Fr. Bonaventura apprend de son Provincial, le P. Thomas de Leew, la gravité de son état. Le 14, le Frère peut encore parler mais ses propos deviennent confus. Au matin du jour de l’Assomption, 15 août, Fr. Bonaventura décède sur son lit d’hôpital, il vient à peine d’entrer dans sa 26ème année. Les funérailles sont célébrées le samedi 18 août 1956 à Bergeijk où il est inhumé.

Bibliographies

Bibliographie : B.O.A. décembre 1957, p. 219. Lettre à la Famille 1957, n’, 232, p. 82. De Schakel,septembre 1956, 14/5, p. 1-4.