Religieux bulgare de la Province de France.
Un bulgare contraint à l’émigration.
Né à Plovdiv le 16 octobre 1918, Nicolas Chtipcov fait ses études primaires à l’école Saint-André de Philippopoli-Plovdiv et ses études secondaires au collège Saint-Augustin de la ville (1931-1936). Il les poursuit en France à l’alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère) de 1936 à 1938. Le 2 octobre 1938, il prend l’habit au noviciat de Nozeroy (Jura) qu’il termine le 3 octobre 1939 par la profession des premiers vœux sous le nom de Frère Boris. Il doit ensuite rentrer en Bulgarie pour accomplir ses obligations militaires durant huit mois. Libéré, il enseigne au collège Saint-Augustin (1940- 1945), et y passe le baccalauréat . Le 18 mai 1944, il prononce ses vœux perpétuels à Plovdiv. En janvier 1946, après une demande de visa qui s’est fait attendre, il revient en France pour ses études ecclésiastiques: de janvier à juillet 1946, c’est Layrac (Lot-et-Garonne), puis de 1946 à 1947 la maison Saint-Jean de Scy- Chazelles (Moselle). Il ne sait pas qu’il a quitté pour toujours sa terre natale où il laisse un frère et une sœur qu’il ne reverra jamais. Il complète ses études de théologie à la faculté catholique de Lyon et est ordonné prêtre le 20 juin 1950 à Lyon.
Dans les collèges et alumnats.
En effet collèges et alumnats sont son premier champ d’apostolat. Professeur à, Mongré (Rhône) de 1951 à 1954, puis, après deux ans au noviciat de Nozeroy (1954-1956), professeur et chef du groupe assomptionniste au collège de La Villette près de Chambéry (1956-1958), il fait connaissance avec le soi algérien: de 1958 à 1962, il est professeur au collège Saint-Augustin de Bône. De là il passe à l’alumnat de Saint- Sigismond (Savoie) dont il devient supérieur en 1965. Nommé à Miribel-les-Echelles en 1967,
il a la tâche délicate de fermer cette vieille maison en juillet 1969. D’une personnalité forte et affirmée, le P. Boris sait s’attacher la confiance et l’estime aussi bien de ses confrères que des jeunes. Il est par nature bon, mais d’une bonté qui n’exclut pas l’exigence. Devant les difficultés ou les accrocs de la vie quotidienne, il sait intervenir sans dramatiser, reprendre sans juger et accueillir toutes les initiatives qui suscitent un élan et de l’entrain.
Le cœur et la main à Valpré.
Il arrive à Valpré à la rentrée scolaire 1969, le scolasticat y vit ses dernières heures. Il s’agit d’élaborer un nouveau projet apostolique pour la maison qui se transforme peu à peu, à partir de 1971, en Centre d’accueil: comme économe du Centre, il a fort à faire du matin au soir, entre les temps de prière, les courses, la cuisine, l’animation liturgique et les soirées d’échanges ou de formation. Il donne sens à de nouvelles formes de vie commune et à une plus grande qualité de vie fraternelle, il accueille la demande de participation des laïcs à la vie liturgique du Centre et n’hésite pas à rendre service à l’occasion pour des actes ministériels plus traditionnels. De sa personnalité affirmée mais très ouverte, jaillit un rayonnement qui lui permet d’entrer en contact et en vérité avec beaucoup. Beaucoup sauront dire la double image qu’incarne pour eux l’existence toute donnée du P. Boris, homme de Dieu, épris de son silence et fier d’en rendre compte par sa parole, et frère universel, bulgare expatrié, proche de tout homme apatride. En 1978, le P. Boris est heureux de décrocher un an et de pouvoir faire un stage de recyclage à l’Arbresle (Rhône). En juillet 1980, il part en Israël avec une trentaine de pèlerins dirigés par le P. Jean-Daniel Gullung. Il meurt subitement à 62 ans d’un infarctus dans un hôtel de Jérusalem le mercredi 30 juillet 1980, son compagnon de chambre le P. Albert Heckel ayant alerté des services médicaux et l’ambulance. L’antenne médicale de l’Etoile Rouge essaie en vain de le ranimer. Il est inhumé le jeudi 31 juillet vers 15 heures au caveau de Saint-Pierre en Galicante, en présence d’une vingtaine de personnes. Le prince a retrouvé son Roi.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (1) 1975-1980, p. 100-101. L’Assomption 1981, no 605, p. 20-21. Lyon-Assomption, no 66, novembre 1980, p. I-VIII. A Travers La Province (Paris), no 10, septembre 1980, p. 17-18. Les Archives romaines ne gardent que deux rapports autographes du P. Boris sur le groupe de La Ravoire (1957-1958) et une seule correspondance du Il janvier 1966, adressée au P. Wilfrid Dufault.