Ses jeunes années.
Bruno Bastiaens est né le 10 novembre 1913. à Veldwezelt Il fait partie d’une famille nombreuse de 11 enfants.( Son frère cadet, Marcel, le père Jozef Bastiaens, né en 1928 et décédé en 2000 a également été assomptionnist.) Il fait ses humanités Greco-Latines dans les alumnats de Zepperen (’26-’31) et de Kapelle-op-den-Bos (’31-’33) et entre dans la vie religieuse en prononçant ses premiers vœux à Taintignies le 2/10/1934. Il fait deux années de philosophie à St.- Gérard ( ’34 – ’36) et trois années de théologie à Leuven( ’37-’39)Au début de 1940 il a été fait prisonnier de guerre et déporté pour exécuter des travaux forcés en Allemagne.De ’41 – 42 à son retour du camp des travaux forcés, il fait sa 4me année de théologie à St.-Gérard et est ordonné prêtre à Namur en 1942.>
Un éducateur.
&nbps;De 1942 à 1946 le père Bruno est nommé professeur à l’alumnat de Kapelle-op-den-Bos. Sévère et discipliné pour lui-même, il l’était aussi pour les religieux et les élèves qui lui étaient confiés. Doué d’une mémoire extraordinaire il récitait par cœur des chapitres entiers des bucoliques de Virgile. Il avait une prédilection pour l’histoire, sa matière préférée. Il devient supérieur de l’alumnat de &nbps;1946 à 1952. Les élèves devaient se plier à une sorte de rendement de compte tous les quinze jours ; pour certains un supplice, pour d’autres une aide considérable dans leur éducation. Comme supérieur il aimait rendre visite aux parents d’élèves en difficultés. Comme le nombre d’élèves était restreint il exerçait en même temps la fonction d’économe.Dans le cadre de la réorganisation des maisons d’étude avant la séparation de la Province unitaire Belge en deux Provinces, le Nord et le Sud, le scolasticat de Hal fut fermé et le Provincial cherchait et trouvait une nouvelle maison d’étude pour les jeunes religieux de langue Néerlandaise. Et de &nbps;1952 à 1955 le père Bruno reçoit l’obédience d’être supérieur du nouveau scolasticat de philosophie crée à Putte- Stabroek. Ce scolasticat n’a pas eu longue vie, car en 1955 les assomptionnistes ont pu reconstruire le couvent de Leuven avec l’argent de dédommagement que la ville remboursait à la congrégation vu que l’ancien couvent avait été incendié par les bombardements au début de la guerre de &nbps;1940-’45. La maison de Leuven est réouverte et Putte-Stabroek fut fermé. Comme tout le monde le supérieur a du faire ses valises.
En 1955 le père Bruno est nommé curé d’une nouvelle paroisse crée à Menen. Cette paroisse ne nous a été confié que pendant un ans. Un nouveau départ s’annonce !
Transféré à la Province de Belgique-Sud.
De &nbps;1956 – 1965 le père Bruno est nommé maître des novices au noviciat de Taintignies. En &nbps;1960-‘61 quelques transformations ont été réalisés sous sa conduite. Le frère Ignatius Nelissen, ancien missionnaire au repos, fut chargé de construire un cloître et la chapelle subit des transformations notoires. En 1963 a eu lieu la division de la Province unique Belge en deux Provinces séparées : &nbps;le Nord et le Sud. Dès lors la maison de Taintignies appartient à la Province de Belgique-Sud. Mais le noviciat reste unitaire .Au père Bruno, maître des novices en fonction, est demandé d’être transféré à la Province de Belgique-Sud, puisque dorénavant il exerce un apostolat et habite dans une autre Province bien que le noviciat reste bilingue. Le père Bruno accepte de faire partie temporairement de la Province de Belgique-Sud
Lorsqu’en 1965 la maison du noviciat fut fermée le père Bruno, redevenu membre de la Province de Belgique-Nord, est nommé à Leuven dans la communauté de la rue du Canal, maison des universitaires. Il s’est voué pendant une année à guider des pèlerins de l’agence assomptionniste ICTAM.
Curé de paroisse.
De &nbps;1966 à 1974 il est nommé curé de la paroisse de Woluwe ( Kapelleveld.) Est-ce à cause de son expérience de vivre dans la communauté bilingue du noviciat que le Provincial lui confie la paroisse bilingue située à 1200 Bruxelles? Le fait est que la situation linguistique dans cette paroisse lui rend la pastorale très difficile. Le père en a gardé néanmoins de très beaux souvenirs, même émouvants. La doublure de tous les offices rendait le travail fatiguant et le mécontentement des paroissiens provoquait chez lui un sentiment de stress. A la fin le médecin lui conseillait de changer de travail. Dans la région Bruxelloise le diocèse commençait a expérimenter avec une pastorale autonome pour les francophones et les néerlandophones avec chacun leur responsable pastoral. Le père a profité de cette situation pour demander et obtenir sa démission comme curé de Woluwe.
A ma connaissance aucun religieux de notre Province a eu tant d’obédiences que le père Bruno. En 1974 il est nommé curé à Borsbeek dans la paroisse St.- Jacob.( sa septième nomination). Il retrouve d’emblée un nouveau souffle. Homme de grande précision, aimant ce qui plait, il commence à la rénovation de l’église paroissiale. Tenant compte du style rococo de l’autel il arrive à harmoniser le baroque avec les exigences post-conciliaires de rassembler les fidèles autour de l’autel. L’église est repeinte et les chaises sont renouvelées. La liturgie prend pour lui une place capitale dans la pastorale. L’annonce de la Parole lui tient à cœur et il est passionné par l’étude de l’histoire de la bible et accepte volontiers de donner des conférences bibliques. La ponctualité est une de ses traits typiques : l’heure c’est l’heure et chaque activité est précédé d’un coup d’œil sur sa montre. Pas étonnant qu’il considère la reconstruction du clocher, qui avait été incendié par deux fois et la remise en place de nouvelles cloches, les anciennes étant volé pendant la guerre par les Allemands, comme un des plus grands événements de son mandat de curé. Une de ses grandes phobies était la photographie. Pendant les réunions de province il circulait tout le temps dans la foule deux, trois cameras autour du coup, fier de pouvoir présenter un album de photos après les festivités.
Le temps de la retraite.
A l’âge de 76 ans il prend sa retraite. Il est resté curé de paroisse pendant quinze ans, mais reste encore autant d’années dans la paroisse comme aide pastoral auprès du nouveau curé , le père Filipe Deploige, comme s’il avait fait le vœu de stabilité après tous ses périples. Les faits les plus mémorables pour lui furent les fêtes organisées à l’occasion du jubilé d’or ( 1992) et du jubilé de diamant (2002) de son ordination sacerdotale. A sa demande la Province lui a offert pour l’église paroissiale une verrière représentant le bienheureux Jan van Ruusbroec, mystique Flamand du quatorzième siècle.
En 2003 la commune décide de rénover la cure et à l’âge de 90 ans il change pour la huitième fois d’habitation en faisant son entrée dans la communauté a.a. voisine de Borsbeek St.-Jan Berchmans. Au mois de mars 2004 il retourne dans la cure rénovée et quelques jours plus tard il fait une chute de l’escalier. Une opération s’avère nécessaire et à partir de ce moment il subit un vrai chemin de croix. En chaise roulante il est transporté dans la maison de repos et de soins de sa paroisse « Compostela »Il souffre de la jambe droite complètement infectée Il rentre de nouveau en clinique et y subit une amputation de la jambe droite. Quelques jours plus tard il fait une pneumonie. Le 10 novembre, jour de son 91me anniversaire, il reçoit la communion, prie entouré de ses frères et amis et réagit aux félicitations qu’on lui adresse. Dans la soirée il se sent mal à l’aise et le lendemain vers 9,15 il remet son âme à Dieu.
Les funérailles ont eu lieu le 17 novembre dans sa paroisse St.- Jacob à Borsbeek. Il est enterré au cimetière de Borsbeek dans la concession des religieux a.a.
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