Religieux de la Province de France.
Du Valais suisse au Saumurois et à l’Assomption.
Daniel est le deuxième enfant d’une famille de neuf enfants. Il est né et baptisé le 30 octobre 1911 à Evolène: « Mon pays natal se trouve au centre du Valais, au pied des montagnes et des glaciers, à l’extrémité sud du Val d’hérens. L’extrémité de cette vallée, dont les sommets forment la frontière avec l’Italie, est devenue paroisse grâce aux autorisations accordées par l’évêque de Sion, à la requête de 101 chefs de famille, parmi lesquels figurent les noms de mes ancêtres, tant du côté de mon père Jean Chevrier que du côté de ma mère (Marie Anzérui). C’était en 1446. De profondes racines m’attachent donc à ce coin de terre où j’ai reçu la vie et la foi. Cinquante ans à l’étranger ne les ont pas coupées ». Le revenu des terres familiales étant insuffisant pour faire vivre une famille nombreuse, il est nécessaire que les aînés s’expatrient. Les parents Chevrier décide donc en 1928 d’émigrer en France comme métayers d’abord dans l’Aude près de Saissac, puis dans les environs de Châteauroux (Indre). Le plus jeune des enfants étant devenu gravement malade, ils rentrent en Suisse en 1935 sur les conseils d’un médecin français. Vers 1932, Daniel travaille dans la région de Nevers, dans l’agriculture. Il envoie à ses parents une lettre manifestant son désir de devenir prêtre, décision prise dans des étables le 13 avril 1936. Le 2 novembre suivant il est accueilli chez les Assomptionnistes à la maison de vocations tardives à Blou (Maine-et-Loire). Il y passe trois années (1936-1939). Le 29 septembre 1939, il prend l’habit sous le nom de Frère Chevrier à Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime) où il fait profession le 30 septembre 1940. Il accomplit ensuite ses études ecclésiastiques à Lormoy (Essonne) pendant six ans et il est ordonné prêtre le 24 mars 1946.
Des ministères variés (1946-1982).
En septembre 1946, le P. Chevrier arrive à Saint-Maur (Maine-et-Loire) comme économe de l’alumnat.
« Les problèmes économiques et administratifs ont beau n’être pas premiers dans les établissements de ce genre, la bonne solution qu’on leur donne rend possible tout le reste. Et le Père, gestionnaire rigoureux, austère même quelquefois, y trouve une responsabilité à sa mesure » note avec bon sens le P. Albert Heckel, ancien économe provincial de Lyon. En 1933, le P. Chevrier est appelé à l’économat de la maison d’études de Layrac (Lot-et-Garonne). « Pendant 14 ans, il exerce cette responsabilité avec le sérieux dont il est coutumier. Et être économe dans un milieu étudiant n’est pas une sinécure. On a beau être religieux, à 20 ou 24 ans, on est étudiant au vrai sens du moi et on se comporte comme tel» ajoute le même P. Heckel en toute connaissance de cause. Le P. Chevrier qui reprend son prénom de Daniel souhaite un ministère en monde rural et s’y est déjà initié sur les bords de la Loire et ceux de la Garonne. En 1967, il est nommé dans le pays du foie gras, à Gimont (Gers) et fait partie de l’équipe de religieux qui animent sur le secteur une douzaine de paroisses. En 1974, il devient supérieur et aumônier du Foyer du Léman, ex-orphelinat de Douvaine (Haute-Savoie) sur les bords du Léman, devenu une maison d’enfants à caractère social. La communauté compte alors 4 religieux dont 2 Frères. Il faut gérer un grand domaine agricole en bordure du lac dont les eaux baignent les rives frontières entre la France et la Suisse. Lorsque deux ans plus tard, le Foyer change d’orientation, le P. Daniel est nommé responsable des religieux au repos à Saint- Sigismond (Savoie). En septembre 1977, les deux communautés, religieux actifs et religieux au repos, fusionnent et il est nommé supérieur de l’ensemble. Il y manifeste un grand souci d’animation spirituelle et liturgique, tout en s’occupant fraternellement des malades et des hospitalisés. Il garde un grand intérêt pour la vie de l’Eglise et des courants qui l’agitent aux lendemain du Concile de Vatican II. Son état de fatigue s’aggravant et exigeant plusieurs séjours à l’hôpital à Albertville ou à Lyon, il demande à être déchargé de toute responsabilité en 1982 et il va psasser ses dernières années dans le silence, la lecture et la prière. Il meurt brusquement le mercredi 19 avril 1989. Ses obsèques sont célébrées le vendredi 21 avril, présidées par Mgr Perrier, évêque auxiliaire de Chambéry. Son corps est inhumé au cimetière de Chiriac, à Albertville.
Bibliographies
Bibliographie et documentation : Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 53-54. Assomption France, Nécrologie 1989, p. 159-160. Le P. Daniel Chevrier est l’auteur d’un document de 257 pages, ‘Lettre à Paul VI’, transmis à la Secrétairerie d’Etat en juillet 1978.