Élève et jeune religieux.
Le Frère Clemens est par naissance un vrai “Volendammer”, né sur le bord du Zuiderzee, appelé plus tard Ijsselmeer. Les “Volendammers” sont connus pour leur tendance ‘naturelle’ à exagérer. Là où il se trouve, il règne le plus souvent une bonne ambiance. Le nom ‘Germ’, comme il est appelé d’ordinaire à l’Assomption, est dérivé du nom ‘Gerben’. Né le 3 mars 1928, il passe une première année au petit séminaire chez les Assomptionnistes à Boxtel, une seconde année chez les Salésiens à Ughelen. Ensuite, il reçoit une formation spéciale comme ajusteur mécanicien au lycée technique à Edam et à Boxtel et puis encore une formation comme maçon au lycée technique de Boxtel. Il aurait voulu devenir prêtre, mais après une commotion cérébrale négligée il doit abandonner ce plan et devient frère convers. Quoique d’abord ajusteur-mécanicien, forgeron et plombier, il se rend également utile sur d’autres terrains &nbps:: il maçonne, fait des vêtements, coupe les cheveux, jardine, remplit le rôle de sacristain&nbps : “douze métiers, treize malheurs”, comme il dit lui-même. Le 6 octobre 1948 il prend l’habit à Halsteren. Le 7 octobre 1949 il fait, également à Halsteren, sa première profession. Trois ans plus tard, le 7 octobre 1952, il prononce à Nimègue sa profession perpétuelle.
Nominations.
Il aurait voulu être envoyé à la mission lointaine. Mais devant subir une opération cardiaque, il doit renoncer à ce désir. Il est chargé de la distribution des tirelires dites des “petits pères” pour les bienfaiteurs et va voir les gens une fois par an pour vider ces tirelires. Le 11 janvier 1950 il part pour Nimègue où il est portier, accomplit des travaux domestiques, peint, et entretient le chauffage. Il s’y occupe aussi pendant plusieurs années de l’élevage de visons. Six ans plus tard il part pour la procure à Boxtel où, comme membre d’un groupe de construction, il maçonne, plâtre et pose des carreaux. Entre-temps il prend part plusieurs fois par an au pèlerinage de Beauraing. Il voyage aussi assez régulièrement à Tonnance en France où il travaille dans le presbytère du Père Kees Veerman. Après avoir subi à Londres une lourde opération, il doit aller doucement. Aussi met-il fin en 1981 à sa tâche de distribuer et de vider ses “petits pères” (tirelires pour les bienfaiteurs) et va s’occuper de l’administration de la faculté de médecine à l’Université de Nimègue. Il reste actif dans la paroisse jusqu’au moment où, à cause de sa santé, il est déclaré totalement inapte. En tant que membre de la communauté du Château il se présente régulièrement à Boxtel.
Kerkdriel.
En 1984 il se voit contraint, à cause de sa santé déclinante, d’abandonner toutes ses occupations. Il va s’installer chez madame Spoor à Kerkdriel. Ses nombreux hobbys&nbps: : faire des puzzles, lire, jouer de l’orgue, l’aident à passer son temps. Il aime chanter et est un membre actif du choeur mixte de Saint-Martin. S’il le faut il fait encore des travaux de peinture dans la maison. Sa dévotion envers la Sainte Vierge l’amène à construire dans le jardin, avec des pierres apportées de toutes les parties de l’Europe, une petite grotte dédiée à Marie. Il parle avec tout le monde, se montre très accueillant et est bien vu de tous. Il reste à Kerkdriel jusqu’au mois de mai 2001, quand il est transféré au centre de soins ‘Molenweide’ à Boxtel. Là, il passe encore, ensemble avec madame Spoor, quelques années agréables.
La personne de Germ.
Germ est un homme très croyant, religieux et priant. Il a le coeur tendre et témoigne, comme déjà dit, d’une grande vénération pour la Sainte Vierge. C’est la raison pourquoi en 1998 il va en pèlerinage à Fatima. Étant par nature plutôt conservateur – “il était un peu du côté antique” – il a de la difficulté à accepter les nombreux changements sur le terrain de la religion, de la foi et de l’Église. Il lui fait du mal que, faute de prêtres, il ne peut plus participer chaque jour à la messe dans l’église paroissiale. À titre d’alternative, il va prier dans la nouvelle petite chapelle de la Vierge, derrière l’église. Et plus tard, dans le sanctuaire construit par lui-même en son honneur dans son jardin.
Germ est un Assomptionniste corps et âme. Il prend soin, de son vivant, à Kerkdriel, de ne pas perdre le contact avec ses confrères. Il jouit visiblement d’un voyage à Nîmes en France, la ville où a vécu et travaillé notre Fondateur. De retour de ce voyage, il fait savoir qu’il peut maintenant mourir tranquillement, “car un de mes plus grands désirs a été réalisé”. Jusqu’à la fin il reste fidèle au “club”, le “club” des Assomptionnistes.
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La fin.
Germ passe les deux dernières années de sa vie au centre de soins ‘Molenweide’ à Boxtel. Là aussi il est bien vu, tant à cause de sa nature joyeuse que pour ses plaisanteries. Mais sa joie de vivre ne peut pas empêcher que souvent il se sent seul.
À cause de sérieux troubles respiratoires, la dernière phase de la vie du Frère Buijs est un vrai calvaire. “Je ne comprends pas pourquoi la Direction de là-haut ne peut pas se mettre d’accord. Il n’est pourtant pas nécessaire que cela dure tellement longtemps. Qu’ils viennent me chercher. Ils savent que je ne demande qu’à aller voir mon père et ma mère et mon frère décédé. Je pense que Pierre là-haut est en vacances et a emporté la clef”. Germ meurt le 28 août 2002, fête de Saint-Augustin. Il est enterré au cimetière du Château Stapelen.
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