Religieux de la Province de Lyon, économe provincial (1925-1931).
Formation.
Né le 29 août 1870 à Vicdessos (Ariège), Jean- Baptiste Laugé est d’abord scolarisé dans son village natal jusqu’en 1883, puis fait ses études secondaires dans les alumnats d’Alès (Gard) en 1885, puis de Roussas (Drôme (1885-1887) et de Nîmes (1887- 1890). Il entre au noviciat de l’Orient, à Phanaraki (Turquie) où va se dérouler une grande partie de sa vie missionnaire future. Sous le nom de Frère Clément, ayant pris l’habit le 25 janvier 1890, il prononce ses premiers v?ux l’année suivante, le 25 janvier 1891, et ses v?ux perpétuels le 9 juin 1892. Le P. Ernest Baudouy, son maître de novices, le présente ainsi: « Le Frère Clément a passé sa deuxième année de noviciat à Koum-Kapou où il a été employé à l’école. Il y a chez lui, en dehors de quelques lacunes, une bonne volonté et un désir sincère d’être religieux. Pendant tout son séjour à Phanaraki, il a toujours été régulier, ouvert à l’égard de son supérieur. Il paraît un religieux vertueux et sûr. Ses aptitudes pour les langues, le grec et le turc, méritent d’être employées ». De 1892 à 1892, le Frère Clément entreprend ses études de philosophie et de théologie à Phanaraki. Il est ordonné prêtre, le 18 août 1895, à Kadi-Keuï par Mgr Menini.
Au service de la Mission en Orient.
Très tôt pressenti pour la mission en Orient, le P. Clément Laugé y consacre de nombreuses années de son ministère sacerdotal, successivement, comme enseignant, à Konia (1895-1898), à Zongouldak sur les bords de la Mer Noire (1898-1899), à Ismidt (1899-1907), à Gallipoli (1907-1914) comme supérieur. Dispensé par la loi militaire de 1889, il n’est pas mobilisé en 1914, ce qui lui permet de rester sur place,
comme supérieur et curé, à Kadi-Keuï pendant les années difficiles de la première guerre mondiale (1914-1920). Nommé supérieur de la mission dans son ensemble dont la guerre a multiplié les ruines et amoindri les implantations, il assume également la charge du supériorat à Koum-Kapou, de 1920 à 1925, totalisant ainsi 35 années de présence et de service en Orient.
En France.
Rappelé en France en 1925 par le premier Provincial de Lyon, le P. Elie Bicquemard (1), il est choisi comme supérieur de la maison provinciale à Lyon et économe provincial, puis en 1934 premier assistant. En 1936, il est déplacé à Lorgues (Var) pour prendre la direction de la maison de repos (1936-1942) Il exerce aussi un ministère paroissial. Le 15 juin 1955, le P. Clément célèbre en compagnie du P. Casimir Romanet, missionnaire au Chili, ses noces de diamant sacerdotales. ‘Du lointain Orient à lExtrême-Occident, tel est le vaste champ d’un zèle dévorant. Il ne fallait rien moins à nos deux jubilaires, autres François-Xavier, que les deux hémisphères’. Travailleur acharné, d’une régularité sans faille, il doit surmonter avec les années le lourd handicap d’une surdité presque totale. Devenu le doyen d’âge de la Province de Lyon, il s’éteint le 23 août 1957, à 87 ans, après une longue vie de service remplie avec un esprit surnaturel admirable. Le P. Provincial en fin de mandat, le P. Bruno Linder (2) tient à accompagner à sa dernière demeure ce religieux méritant pour rappeler les principales étapes d’une longue et laborieuse existence. Le diocèse entend également remercier la Congrégation pour la contribution de ce religieux à la vie pastorale en se faisant représenter par le curé-doyen de Draguignan. Le P. Clément est inhumé à Lorgues.
(1) Rappelons que la Province de Lyon, comme ses s?urs de Bordeaux, de Paris et de Bruxelles, a été créée en 1923 et que tout y est à organiser, de la maison provinciale, aux finances et au réseau propre des maisons de formation (noviciat, scolasticats, recrutement). Le P. Elie Bicquemard est Provincial de Lyon de 1923 à 1929. Il est remplacé par le P. Zéphyrin Sollier, de 1929 à 1938, auquel succède le P. Maximilien Malvy (1938-1946).
(2) Le P. Bruno Linder est Provincial de Lyon de 1952 à juillet 1957. Il a succédé au P. Marie- Germain Filliot (mai 1946-juin 1952) et il est relayé en 1957 par le P. Celse Ract (juillet 1957- mai 1963) que relève le P. Noél Bugnard (mai 1963-juillet 1969).
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. octobre 1958, p. 30. Lettre à la Famille, 1957, n° 240, p. 148. Lettre à la Dispersion, 1923, n° 56, p. 421-427. Du P. Clément Laugé, dans les ACR, rapports sur Konia (1898), sur Gallipoli (1906-1914), sur Koum-Kapou (1921), sur Lyon (1931-1933), sur Lorgues (1936- 1942), correspondances (1888-1940).