Constantin (Const.-Georguiev) GELIASKOV
1915-1992
Religieux bulgare de la Province de France.
Un fils du Danube.
Constantin-Georguiev Geliaskov (1) naît le 11 avril 1915 à Kraumovo, dans le département de Bourgas, à l’est de la Bulgarie. Il appartient à une famille modeste et courageuse. Son curé l’oriente en 1927 vers l’alumnat de Karagatch en Turquie d’Europe, près d’Andrinople, où il apprend le français. Agé de 19 ans (1934), décidé à être frère coadjuteur il s’embarque à Istanbul et débarque à Marseille, sans se douter qu’il ne reverra jamais plus sa chère patrie. Il prend l’habit, sous le nom de Frère Constantin, à Nozeroy (Jura), le 30 septembre 1934. Il y fait sa première profession le 1er octobre 1935. Le P. Gausbert Broha note, laconique: « Très bon sujet ». Il prononce ses vœux perpétuels également à Nozeroy le 4 octobre 1938. Le P. Alix Gruffat remarque: « Pour autant que je le connaisse, le Frère Constantin est un bon -religieux, fidèle à son travail, calme, d’une ferveur ordinaire, à stimuler ». Dans les différentes communautés où il passe, il est chargé du service matériel de la maison, en particulier de la cuisine et du ravitaillement. Il remplit sa fonction avec conscience, dévouement et beaucoup de réussite.
Jalons du curriculum.
Sont répertoriées ainsi les étapes de la vie religieuse du Frère Constantin
1934-1951. Nozeroy (Jura), 1951-1952: Marseille, paroisse du Rouet, 1952-1955: Lyon-Debrousse, 1955-1958: Tunis, foyer des étudiants (fermé en 1958), 1958-1966: collège Notre-Dame d’Afrique à Abidjan (Côte d’Ivoire),
1966-1967: Strasbourg, Boulevard de l’Orangerie, 1967-1987: Paroisse de Menton-Carnolès (Alpes-Maritimes), 1987-1992: Lorgues (Var), maison de repos. Les infirmités ont contraint le Frère Constantin à quitter Carnolès. Elles s’aggravent à Lorgues, jusqu’à la paralysie complète. Une opération à Marseille lui permet de retrouver l’usage de la parole et des mains. Mais les membres inférieurs restent handicapés. Alors qu’il commence à faire quelques pas tout seul, il tombe, se fracturant l’épaule et le col du fémur. A l’hôpital de Draguignan une opération de la dernière chance est tentée, sans succès. Il meurt le 7 novembre 1992. Son corps repose à Lorgues. Témoignages personnels.
J’ai vécu ces 18 dernières années avec le Frère Constantin. Une profonde amitié nous unissait. Je garde de lui le souvenir d’un homme plein de bon sens et de bon conseil, serviable et dévoué, d’un religieux jusqu’au bout fidèle à sa vocation (2).
Le 19 octobre 1943, le Frère Constantin m’a offert, lors de mon entrée à l’alumnat de Nozeroy, son sourire de religieux. C’est ce qui m’a le plus marqué dans ma vie. Toujours accommodant, toujours serviable dans sa cuisine, il a su, à sa façon, offrir l’environnement humain au développement des jeunes vocations que nous étions. Il a contribué, en grande partie, à me faire comprendre ce quêtait l’esprit de famille à l’Assomption. Je me souviens davantage de sa manière d’être que des paroles qu’on a pu me dire à cette époque. C’est toujours le même homme que j’ai retrouvé lors de mon noviciat. Sa gentillesse a été pour moi comme un sourire de Dieu sur la terre (3). (1) Fantaisies des transcriptions pour ce nom bulgare, donc cyrillique, attesté de la manière suivante: par l’intéressé lui-même, Zelez-coff ou jelezkov, de façon habituelle Geliaskoff ou Jeleskov, de façon originelle ‘correcte’ d’après A.T.L.P. Jeliaskov. Nous nous en tenons à l’orthographe: Geliaskov.
(2) D’après le P. Léon Pellicier, supérieur de Lorgues, le jour des obsèques.
(3) D’après le P. Michel Zabé.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (V) 1991-1993, p. 75-77. Assomption France, Nécrologie années 1992-1993, p. 258-259. Notices Biographiques