David (Léon-Louis) LATHOUD – 1892-1958

Rubis d’amour.

La coupole nocturne est l’auberge enchantée
dont les hôtes, couchés à même le gazon,
voient sans cesse tourner, féérique, la maison,
et des globes nouveaux paraître à leur portée.

J’ai, moi, pour embellir ma lucide nuitée,
ton corps de gloire, ô Christ, mon unique horizon,
ton corps que les rubis constellent à foison comme des archipels de pourpre
veloutée.

Je vis sous ses rayons, dans son climat béni;
il est mon dôme aux feux bénis, mon Infini
plus beau que l’Autre, avec ses flamboyantes î1es.

Quand les astres éteints, s’entrechoquant dans l’air, n’ôteront plus
l’horreur des espaces stériles,
mon firmament à moi scintillera plus clair.

Sonnet: ‘De blessure en blessure’

P. David.

Religieux de la Province de Lyon.

Curriculum vitae.

Né le 21 avril 1892 à Aussois dans le canton de Modane (Savoie), Léon-Louis Lathoud est alumniste à Mongreno au Piémont (1904-1906), à Vinovo, près de Turin (1906-1907) et Taintegnies en Belgique (1907-1908). Il prend l’habit au noviciat de Gempe, le 1er novembre 1909, sous le nom de Frère David et y prononce ses premiers v?ux, le 1er novembre 1910. Il reste à Gempe jusqu’en 1911, enseigne au Bizet (1911-1912) où il est admis à la profession perpétuelle, le 4 novembre 1911, doit prendre du repos à San Remo (1912- 1913). Après avoir regagné Gempe, il est envoyé à l’alumnat d’Ascona en Suisse (1913-1914). Il commence à Rome ses études de philosophie (1916- 1916) et de théologie (1916-1919), achevées à Louvain où il est ordonné prêtre, le 1er août 1920. jeune prêtre, il fait deux années de professorat à l’alumnat de Vinovo et une troisième au collège de Koum-Kapou à Istanbul. En 1923, il vient renforcer le groupe des religieux attachés à la rédaction des Echos d’orient et de l’Union des Eglises, à Kadi- Keuï. C’est d’ailleurs à la cause de l’unité chrétienne, dans la perspective étroite de l’unionisme, qu’il va consacrer le meilleur de son activité à Kadi-Keuï, à Lyon, à Rome et Paris.

Kadi-Keuï.

Pendant deux années, le P. David fournit sa contribution aux revues publiées par les religieux de Kadi-Keuï. Sa spécialité est l’archéologie chrétienne, mais aussi l’art chrétien, l’iconographie byzantine. A partir de 1926, c’est à l’Union des Eglises dont il est le secrétaire de rédaction, qu’il réserve son travail. Fondée en 1922, cette revue est un bulletin d’information et d’apostolat dont le but est de faire mieux connaître les Eglises chrétiennes d’Orient

et de recruter des apôtres convaincus de la réconciliation nécessaire entre l’Orient et l’Occident. trimestrielle, elle paraît tous les deux mois avec le P. David. En 1927, il accompagne Mgr Roncalli, délégué apostolique à Sofia, à travers les souvenirs chrétiens d’Istanbul et s’en va donner des conférences, illustrées par un film, de Prague à Paris, en passant par la Belgique et la Suisse.

Lyon (1927-1948). Le P. David ne retourne pas en Orient. Il vient résider à Lyon et y établit son secrétariat. En 1928, il élargit son programme pour en faire l’organe du mouvement pour le retour des dissidents à l’unité catholique. L’Union des Eglises devient en 1930 l’Unité de l’Eglise. Le P. David multiplie conférences et sermons à travers toute la France. En 1932, il doit prendre quelques mois de repos à Lorgues (Var) et Florence (Italie). Il rentre à Lyon et se met à composer des ouvrages biographiques de saints.

Rome (1948-1953). Après un nouveau séjour prolongé à Lorgues, le P. David revient à son premier apostolat, l’unité de l’Église, mais toujours dans la perspective de l’unionisme. Pour répondre à la demande du P. Boyer, jésuite, qui a créé en 1956 la revue Unitas, le P. Gervais Quenard pousse le P. David à accepter le secrétariat de cette revue qui paraît en trois langues. Le P. David est plus spécialement chargé de l’édition française de la revue qui devient l’organe de l’Archiconfrérie de Notre-Dame de l’Assomption dont l’icône figure sur la couverture. Pendant, 5 ans, le P. David seconde ainsi le P. Boyer, traduit et compose. Il anime des émissions de prière à Radio-Vatican dont la responsabilité de la partie francophone revient au P. Robinne, jésuite. Il continue à écrire des monographies, se charge de l’aumônerie des Oblates ‘au Villino’, la maison actuelle des O.A. de la via Andrea Doria.

Paris (1953-1958). Désireux de plus d’indépendance dans sa charge, le P. David obtient de transférer le secrétariat de l’édition française d’Unitas à Paris (1953). Il accepte un surcroit de travail dans la prédication pour la Propagation de la foi. En communauté, le P. David est un confrère agréable, enjoué, doué d’une excellente mémoire, toujours prêt à composer quelque poésie ou pièce de circonstance. Travailleur et généreux, il abuse sans doute de ses forces et se soigne de façon empirique. Il meurt à l’occasion d’un déplacement pour ministère à Soisy-sur-Seine (Essonne). Parti de Paris dans l’après-midi du 9 août 1958, il est découvert le lendemain matin, 10 août, mort dans son lit à Soisy, dans sa 67ème année. Il est inhumé dans le caveau des prêtres au cimetière de Soisy-sur-Seine.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1959, p. 54. Revue des Etudes byzantines, XVII, 308-309 ( ograp e et bibliographie des articles). Lettre à la Famille 1959, n° 273, p. 235-236. Dictionnaire biographique de la Savoie, 1996, p. 265. Revue des Etudes byzantines, t. XVII, p. 308-309. Le P. David Lathoud a écrit des ouvrages de poésie, des biographies, des articles dans les revues diverses Unitas, Union des Eglises, l’Assomption, Echos d’Orient et Revue française des Etudes byzantines . Rappelons quelques titres de publication. une vie de Pauline Jaricot (1937), Ste Jeanne Aynard (1937), une autre sur Saint Jean Bosco, entraîneur des jeunes (1938), une biographie sur Pierre le Grand (1946), une biographie de Pie X (1951), un ouvrage sur la division des Eglises chrétiennes, Histoire des années saintes (1950), Ce sang sur nous (1951), Avec le pape au Vatican (1955), La grande déchirure du XIème siècle (1955). Correspondances du P. David Lathoud dans les ACR (1913-1958).