Edmond DARCHE – 1917-1996

Une décision mûrie.

« Lors de la visite canonique d’il y a deux ans, au lendemain de la mort de
mon frère Paul, décédé à Bure le 4 mars 1940 à l’âge de 14 ans, vous m’avez
demandé si je pensais au Congo.
Les circonstances d’alors, spécialement la douleur où je voyais mes
parents, m’avaient fait mettre quelque sourdine à mon « oui ». Le temps a
passé, je rétracte toute restriction, et
je viens vous soumettre mon désir de partir aussi tôt que possible.
Cette évolution de mes désirs s’est faite surtout pendant et après les
dernières vacances. J’ai encore vu mourir une
petite cousine, âgée de 12 ans, et je crois avoir mieux
compris à cette occasion combien la seule chose qui importe est de faire la
volonté de Dieu. Or j’ai toujours entendu l’appel des missions. J’en ai
peur parfois, mais je partirais actuellement avec calme et joie profonde ».

P. Edmond au P. Dieudonné Dautrebande, Supérieur Provincial de Belgique,

Louvain, le 4 mai 1942.

Edmond DARCHE

1917-1996

Religieux de la Province de Belgique-Sud.

Un jeune homme droit et disponible.

Edmond est né le 5 mai 1917 à Louette-Saint-Pierre, petit village des Ardennes belges. Il est l’aîné d’une famille de 10 enfants dont les parents sont cultivateurs. Toute sa vie, Edmond restera très attaché à cet horizon natal et à ses racines familiales. Il suit le parcours classique de l’alumniste: années de grammaire à Bure (1928-1931) et d’humanités à Sart- les-Moines (1931-1933). Il entre à l’Assomption en prenant l’habit à Taintegnies le 1er octobre 1933 et il y prononce ses premiers vœux l’année suivante, le 2 octobre. Il va étudier la philosophie à Saint-Gérard (1934-1936). Il est appelé à exercer le professorat en 3ème latine à Sart-les-Moines (1936-1937). Exempté du service militaire, il peut reprendre le cours de ses études: théologie à Louvain (1937-1940) où il s’engage définitivement dans la Congrégation par la profession des vœux perpétuels le 8 mai 1938. Le scolasticiat de Louvain est déserté à cause de la guerre et des bombardements. Le Frère Edmond va terminer sa théologie à Saint-Gérard où il est ordonné prêtre le 2 mars 1941. Des épreuves de famille ne l’épargnent pas. Il accepte de devenir missionnaire au Congo, mais va d’abord suivre des cours de philologie classique à l’Université catholique de Louvain (1942- 1944). Au printemps 1944, il se trouve à Malines lors des premiers bombardements qui sont le prélude du débarquement allié en Normandie. Ses premières ‘armes apostoliques’ se déroulent sur le sol belge, Sart-les-Moines, où il est professeur puis supérieur (1946-1948).

Missionnaire au Congo.

Ce religieux, attentif à répondre aux appels intérieurs, de caractère très fraternel malgré quelques aspects extérieurs un peu réservés,

a fait part à ses Supérieurs de son désir de rejoindre la mission du Congo. Pendant plus de vingt ans il va s’y montrer sous son véritable jour, ‘veilleur de Dieu et serviteur des hommes’. En 1949-1950, il enseigne à l’Ecole Normale de Mulo, puis, à la demande du Gouvernement, il fonde à Butembo l’E.A.A., l’Ecole d’Assistants Agricoles qui devient en 1958 l’E.T.S.A.V., l’Ecole Technique Supérieure Agricole et Vétérinaire. Il dirige cet établissement de 1931 à 1967, tout en y assumant la fonction d’économe. Il a la lourde tâche d’assumer des fonctions de direction au moment de l’indépendance du pays, mais également au temps des troubles mulelistes qui désolent la région (1964).

Retour en famille et solidarité religieuse.

C’est alors que le P. Edmond rentre en Belgique: il vient s’installer à Bierges où il prend en charge ses parents vieillissants et où il est nommé vicaire le 13 avril 1968. Il n’en oublie pas pour autant le service de sa Congrégation: le 30 janvier 1973, il est nommé second assistant provincial, poste qu’il occupe jusqu’en 1977. En 1981, devant la santé déficiente du curé, il va seconder celui-ci à Saint-Antoine, paroisse de Wavre dont il devient curé en 1982, et assure également différentes aumôneries: Home de La Closière, hôpital Index V. Homme modeste, de grande discrétion, il sait garder un intérêt constant pour la mission du Congo qu’il continue à aider. il se montre très proche de tout ce qui anime la Province de Belgique durant ces années parfois difficiles, l’attention fidèle aux vocations, les temps de rassemblements et de retraites et le bien des services généraux. De 1979 à 1992, il lui est demandé d’assurer la charge de l’économat provincial. Il s’en acquitte avec bonheur et esprit de collaboration, même si l’ordre n’est pas sa qualité première.

L’Au-revoir fraternel.

Le P. Edmond ignore la maladie. Il est pourtant terrassé par une rupture d’anévrisme. Une opération d’urgence ne peut que prolonger d’un mois sa vie toute donnée. Il meurt à la clinique d’Ottignies le 1er décembre 1996. Le P. Jean-Marie Denis préside la cérémonie des obsèques qui a lieu à l’église décanale Saint-Jean-Baptiste de Wavre. La dépouille mortelle du P. Edmond est inhumée le 5 décembre au cimetière de Louette-Saint-Pierre, là où reposent ses parents.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (VII) 1996-1997, p. 47-49. Belgique-Sud-Assomption, 1997, n° 255, p. 3286-3291. Les Archives romaines gardent quelques correspondances du P. Edmmond (1946-1964). Notices Biographiques