Religieux français, profès in articulo mortes. Un religieux de la seconde génération. Edouard Patt est né le 23 octobre 1845 à Occoches, petit village de la Somme, dans le canton de Bernaville. Il prend l’habit le ler juillet 1869 au noviciat du Vigan, conduit par le P. Hippolyte Saugrain (1). Comment le P. d’Alzon peut-il déjà le présenter au P. Emmanuel Bailly en août 1869 comme « un bon garçon, faible comme professeur, ne le mettez-pas au-dessus de la septième » sinon parce qu’il a sans doute fait office de remplaçant au collège de Nîmes (2)? Comment se déroule l’année de noviciat pour ce jeune religieux que du Vigan, le 13 août 1869, le P. d’Alzon annonce au P. Bailly: « Moi, je vous offre d’ici le Frère Edouard, un excellent garçon, avec assez de moyens mal dirigés, mais capable de faire la septième ou là cinquième » (3)? Autant de questions que nous pouvons résoudre selon le régime d’urgence que le P. d’Alzon fait connaître à des novices-professeurs, utilisés dès leur temps de formation comme enseignants. Ce qui est certain, d’après un petit carton de l’écriture du P. Emmanuel Bailly dressant l’organisation des cours de philosophie, année 1870-1871 pour les religieux- étudiants à Nîmes, c’est que le Frère Edouard, novice de deuxième année, y est inscrit comme participant à la deuxième année. Il prononce ses voeux sur son lit de malade, le 27 novembre 1870 (4). Nous ne possédons en fait comme renseignements biographiques sur le Frère Edouard Patt que les détails fournis par la notice du Père Paul Favatier du 30 novembre 1870, parus dans l’Assomption de Nîmes en 1879: « Le Frère Edouard Patt est entré au Vigan vers Pâques de l’année 1869, avait pris l’habit le 2 juillet de la même année (sic), et, en octobre, il avait été appelé à faire la classe de cinquième au collège de Nîmes. Il était d’Occoches, près Doullens, dans le département de la Somme, A.A et c’était à la suite de ses relations avec les Pères de la maison d’Arras qu’il s’était décidé à entrer dans notre Congrégation. Il avait fait deux ou trois ans de séminaire et avait déjà reçu les ordres mineurs. On pouvait espérer qu’il serait longtemps parmi nous un des plus ardents pour étendre le règne de Jésus-Christ dans les âmes, car il s’était dévoué à cette cause avec la plus grande générosité. Sa piété était exemplaire et n’était égalée que par sa docilité, sa simplicité, sa douceur et son humilité. Son caractère était excellent et le faisait aimer de tous ses frères. Il remplissait ses devoirs avec un zèle consciencieux, et par sa bonne volonté, par sa docilité à suivre les conseils qu’on lui donnait pour sa classe, il arrivait à des résultats inespérés. Mais ce qui faisait surtout l’édification de ses frères, c’était sa parfaite résignation devant toutes les peines ou contrariétés qui pouvaient se présenter. Jamais on n’eut à lui reprocher l’ombre d’une réclamation, d’un mécontent ou d’un murmure. Il savait se faire oublier et s’attirer la sympathie et l’affection de tous ceux qui l’entouraient. Sa maladie a été courte: le 23 novembre il se plaignit d’un fort mal de tête dont il avait souffert sans rien dire depuis trois ou quatre jours. Une fièvre violente s’ensuivit, puis dans la nuit du 26 au 27, une hémorragie dont le médecin ne put conjurer les effets. Il est mort le lundi 28 novembre épuisé par la perte de sang. Le dimanche soir, il fit sa profession entre les mains du P. Emmanuel. Il est inhumé le mardi 29 au cimetière Saint-Baudile, dans la tombe de l’Assomption ». (1) C’est ce qu’indique très nettement le Registre des prises d’habit et des professions. la note du P. Désiré Deraedt, dans Lettres d’Alzon, t. VIII, p. 533, n.1 pourrait laisser croire qu’il s’agit du 2 juillet 1870. (2) C’est ce que nous lisons, Lettres d’Alzon, t. VII, p. 398. (3) Selon Lettres d’Alzon, t. VU, p. 381. Le Registre du personnel du collège de Nîmes enregistre bel et bien pour l’année scolaire 1869-1870 Edouard Patt, ecclésiastique, professeur de cinquième. (4) En juillet 1870, le P. d’Alzon est à Rome pour le Concile de Vatican 1, le P. Saugrain d’après sa correspondance est parti en cure, le P. Picard est à Paris. Nous avons parcouru la correspondance de cette époque du P. Emmanuel Bally, sur place à Nîmes. pas un mot sur une éventuelle profession du Frère Edouard.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: L’Assomption de Nîmes, 1879, p. 364-366. L’Assomption et ses OEuvres, 1905, n° 103, p. 120-121. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettres d’Alzon, 1993, T.VIII, p. 532 (lettre citée n° 4212, adressée par le P. d’Alzon au P. Vincent de Paul Bailly, – aumônier volontaire à l’armée, et tome xiii, 996, p. 467. [Le P. Vincent de Paul Bailly, alors à Mayence, accompagne volontairement, de même que le P. Pernet, les militaires français faits prisonniers à Metz par les Allemands après la capitulation de Bazaine]. Notices Biographiques