Religieux français.
Un enfant du Pas-de-Calais.
Paul-Emile est né le 11 avril 1855 à Arras (Pas- de-Calais) d’Emile Caffène – parfois orthographié Caffenne – et de Zélie Mercier. Il fait ses études au collège d’Arras avant de connaître l’Assomption et de choisir cette forme de vie religieuse et sacerdotale. Il garde d’ailleurs pour sa région une affection que l’éloignement ne fait qu’accroître et avec un brin de chauvinisme, il se fait le chantre des beautés monumentales de sa ville natale, de son antique abbaye, de son beffroi et de ses vieilles rues de style espagnol. En 1877, il commence à Paris- Sèvres son noviciat, sous l’égide du P. Picard, et prend le nom d’Emilien. Ce dernier, plutôt dubitatif sur cette vocation, envoie le Frère Emilien enseigner à l’alumnat de Clairmarais (Pas-de-Calais): 1878-1882. Le P. Joseph Maubon se porte garant de lui et facilite son acceptation à la profession perpétuelle (17 décembre 1879). Le Frère Emilien transite ensuite par quelques alumnats où il continue à enseigner et étudier, malgré son désir exprimé de partir en mission lointaine: Nîmes (1882- 1885) où il étudie la théologie, Notre-Dame des Châteaux (1883-1887), collège de Nîmes (1887- 1888), Le Breuil (1888-1889) où il parfait son parcours d’études ecclésiastiques, collège de Nîmes (1889-1894», alumnat de Taintegnies en Belgique (1894-1895), alumnat des Châteaux (1893-1896), collège de Hyères dans le Var (1896-1898), avant de fixer sa tente définitivement à Miribel-les-Echelles (Isère). Emilien est ordonné prêtre le 15 juin 1889 à Poitiers, à 34 ans.
Un pilier de l’alumnat de Notre-Dame du Rosaire.
et le destin de l’alumnat de Miribel-les-Echelles: il y seconde le supérieur, le P. Alype Pétrement, et l’économe, le P. Paul Curioz. Pendant 14 ans, il se dévoue corps et âme à cette œuvre sacerdotale, établie sous la protection de Notre-Dame du Rosaire. Quand la persécution légale en novembre 1899 vient perquisitionner l’établissement et préparer l’expulsion des religieux, sa réputation n’est plus à faire: il sait allier une bonhomie professorale ravissante et une sévérité proverbiale. Ce travail de la formation des prêtres est le travail de toute sa vie: nombreux sont les religieux, les missionnaires, les prêtres séculiers qui passent par ses mains et reçoivent de lui à la fois leur culture intellectuelle et leur éducation morale. Toute sa vie, il garde la passion de cet apostolat et il continue à faire classe avec l’entrain d’un professeur de vingt ans. De tempérament nerveux, il a la vivacité prompte et le pittoresque de ses remarques fouette avec sel les élèves nonchalants. Travailleur acharné, il passe sa vie en compagnie de ses chers auteurs et ne connaît pas d’autre distraction. Après 1900, l’alumnat de Miribel est fictivement sécularisé. Deux abbés diocésains, les abbés Charrat, dirigent l’institution que le P. Alype a sauvée de l’expropriation. Procédurier, il sait mettre en avant la faute du procureur de la République à Grenoble lequel, pressé de mettre les religieux à la porte, commet l’imprudence d’antidater un document de justice. L’affaire évoquée à la Chambre est étouffée: Miribel, au prix de la sécularisation, échappe à la tourmente.
Une mort rapide, à âge de 57 ans.
Depuis 1907, le P. Emilien, devenu pour le public M. l’abbé Caffène, est atteint d’une maladie du foie, ce qui lui donne une allure squelettique. En 1911, il est opéré à Grenoble d’un phlegmon dangereux qui fait craindre pour sa vie. Toujours plus amaigri, il reprend le travail en septembre 1911 ‘avec acharnement. Son entourage l’invite à prendre un repos prolongé. Mais il veut aller jusqu’au bout de ses forces. Le 25 juin 1912, il fait encore classe. Le 27, il est obligé de garder la chambre et le 30 il rend le dernier soupir, après seize heures d’agonie. Son corps repose au cimetière de Miribel.
Bibliographies
Bibliographie et documentation; Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 439. L’Assomption 1912, n° 189, p. 148-149. Le Petit Alumniste (bulletin de Miribel-les-Echelles), août 1912. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Les ACR gardent la trace de trois correspondances du P. Emilien (1878-1879).