Religieux de la Province de France.
D’une vocation à une autre.
Emmanuel-Louis-Pierre-Marie Magnien voit le jour à Montpellier (Hérault), le 25 août 1882. Une sœur aînée le précède dans la vie religieuse à l’Assomption, chez les Oblates. Emmanuel entre à l’alumnat de Sainghin (Nord) où il reste deux ans, mais il doit interrompre ses études. Nous en ignorons la véritable raison. D’après sa fiche de renseignements personnels, il a passé quelque temps à l’alumnat de Laubat et de Saujon en Charente- Maritime. Quand il exprime sa demande ferme d’entrer à l’Assomption, c’est pour être frère convers, malgré son désir antérieur de devenir prêtre. Nous lisons en effet dans la lettre de présentation au noviciat, écrite par le P. Ernest Baudouy, à Jérusalem, le 30 mai 1901: « Le Frère Emmanuel Magnien est postulant convers depuis deux ans et demi. Je l’ai eu à Livry pendant un an. Il a eu alors quelques difficultés avec le P. Michaël D’Hondt, à cause de quelques caprices d’enfant et d’un peu de mauvaise tête. On pourrait demander au P. Jean-Marie quelques renseignements sur le séjour du Frère à Laubat. Pour moi, je ne vois aucun obstacle à son admission pour la prise d’habit. Le pèlerinage nous l’a amené à Jérusalem où il se plaît beaucoup ». C’est donc après un temps de postulat allongé (Livry, Laubat, Jérusalem) que le Frère Emmanuel est admis à faire son noviciat à la maison des étudiants de Notre-Dame de France à Jérusalem. Enfin le 21 décembre 1901, le P. Alfred Mariage lui donne l’habit: .le Frère Emmanuel garde son premier prénom de baptême. Après une année sur place, il est envoyé comme professeur dans les écoles de la mission d’Orient. à lsmidt, de janvier 1902 à novembre 1914, il enseigne le français et l’histoire dans les diverses classes. C’est à Ismidt qu’il prononce ses premiers vœux, le 21 décembre 1904,
après les trois ans d’usage du temps de noviciat. Il ne prononce sa profession perpétuelle, à lsmidt, que le 8 décembre 1911, à 29 ans.
Une vie en mission.
Le Frère Emmanuel déploie son activité pendant une cinquantaine d’années dans l’enseignement. C’est un religieux très soigneux, consciencieux et même méticuleux dans son travail. En communauté, il est d’un commerce agréable. Ses carnets de chansons fournissent une distraction à tous aux heures de promenade et de détente. Un de ses confrères en Orient avant la première guerre, le P. Lefebvre Bornand (1889-1980), témoigne ainsi de sa présence: C’estenl9O8, à Ismidt l’ancienne Nicomédie que j’ai rencontré pour la première fois le Frère Emmanuel. Il s’y trouvait depuis plusieurs années comme professeur, mais fatigué, il ne pouvait toujours faire classe. C’était l’époque où la petite communauté d’Ismidt, constituée de deux Pères, de trois frères de chœur et un Frère convers, vivait dans la plus parfaite union, sous l’autorité du P. Herménégilde Gayraud. Des six religieux, il ne reste aujourd’hui plus qu’un seul, celui qui écrit ces lignes ». A la fin de la guerre 1914-1918 durant laquelle le Frère Emmanuel a été mobilisé (de février 1916 à octobre 1917), il est nommé à Saint-Sigismond (Savoie). Plusieurs années durant, il est chargé d’une petite école primaire que le chanoine Garin a fait édifier dans l’enclos de la propriété, près du portail d’entrée, pour les enfants du quartier auxquels se joignent quelques alumnistes insuffisamment préparés pour commencer le latin. Les Frères des Ecoles Chrétiennes ayant ouvert une école à Albertville, celle du Frère Emmanuel n’a plus d’élèves. Le Frère est alors envoyé à Plovdiv (1925). Le collège Saint- Augustin doit fermer ses portes en 1948 par suite du changement de régime politique en 1948. Le Frère Emmanuel revient alors à Saint-Sigismond où il est employé pendant plusieurs années à la rédaction du courrier des bienfaiteurs. Ses forces s’affaiblissent. Le 30 juin 1958, il est admis à la maison de Lorgues (Var). Il y meurt sans souffrances le 4 août 1961, à 79 ans. Il y est inhumé.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. octobre 1962, p. 1071. Lettre à la Famille, 1962, n° 342, P. 320. Lettre du Frère Emmanuel Magnien, Saint-Sigismond, 1er novembre 1917. Dans les ACR, du Frère Emmanuel Magnien, correspondances (1903-1917).