Ennemond (Jean) GENEST – 1865-1884

Année scolaire 1883-1584 à
Alès.
D’après le Registre du
Personnel de l’alumnat d’Alès
(1878-1885), voici quelle est la composition du corps enseignant en
1883-1884:

* Brun, Jean-Pierre Henri né en 1821 à Langogne (Lozère), directeur,

* Emmanuel-Justin Grelet, né en 1851 à Arlay (Jura), préfet des études

* Célestin Evêque né le 24
février 1863 à Lyon
(Rhône),surveillant général et professeur,

* Raymond Viguier, né le 1er novembre 1863 à Voix
(Basses-Alpes), professeur et surveillant,

* Benjamin-Joseph Saunier, né le 12 janvier 1863 à Vesseaux (Ardèche),
professeur et surveillant,

* Jean Genest, né le 25 septembre 1865 à Saint- Etienne (Loire),
surveillant et professeur suppléant,

* Louis Prouvèze, né le 1er avril 1815 à Nîmes, surveillant de
l’infirmerie.

Ennemond (Jean) GENEST

1865-1884

Religieux français, profès in articulo mortis.

Un profès rnort à la fleur de l’âge.

Jean Genest est né le 25 septembre 1865 à Saint- Etienne (Loire), alors dans le diocèse de Lyon (Rhône). Il fait ses études secondaires à l’alumnat de Notre-Dame des Châteaux (Savoie). Le 10 septembre 1882, il rejoint le noviciat de l’Assomption à Osma de Burgos en Espagne où il prend l’habit sous le nom de Frère Ennemond. Il prononce ses premiers vœux le 21 novembre 1882. Il est envoyé à l’alumnat d’Alès (Gard) au mois de juin 1883 comme jeune enseignant. Depuis longtemps déjà, le Frère Ennemond se trouve dans un état de fatigue anormal et inquiétant, mais il surmonte ces difficultés, n’aimant pas que l’on se préoccupe de sa santé, par esprit de modestie et d’abnégation. Cependant le 29 août 1884, il se sent si fatigué que le P. Henri Brun, supérieur provisoire de l’alumnat, croit opportun de le préparer à toute éventualité. On lui fait prendre quelques potions d’eau de Lourdes pour étancher sa soif. Le P. Justin Grelet, supérieur en titre, prévoyant l’issue fatale, demande au P. Picard l’autorisation de recevoir les vœux perpétuels du Frère Ennemond. Le vendredi 12 septembre, la cérémonie se déroule dans la chambre du malade en présence des religieux, pendant que les alumnistes sont en prière à la chapelle. Très surnaturel, le Frère ne cesse de prier, non pour obtenir sa guérison, mais pour demander l’accomplissement de la volonté du Seigneur: « Acceptez ma vie ô Dieu; à vous je vais joyeux; puisque vous me rappelez, soyez-moi indulgence et miséricorde ». La tuberculose l’emporte à 19 ans, le lundi 15 septembre 1884. Il est inhumé à Alès, le lendemain à 17h30. Cette mort a lieu au moment même où de nombreux frères commencent leur année de noviciat à Paris. La même année, à Alès, le Frère Louis Prouvèze meurt le 24 décembre.

L’alumnat dont les bâtiments sont expropriés par la ville d’Alès en 1885 est transféré, à Nîmes, rue Sainte Perpétue.

Quelques notes d’histoire sur l’alumnat d’Alès: antécédents et continuités.

L’alumnat d’humanités Saint-Augustin à Alès (Gard) peut être considéré comme le fruit de ceux de Nice et du Vigan. Sa fondation (1), dans un local appartenant à la ville, remonte au 26 septembre 1876. Le premier supérieur qui en prend la direction est le P. Alexis Dumazer, de 1876 à 1880. Cet alumnat (2), du fait des événements politiques, subit une éclipse à la fin de l’année 1880 et la maison peut devenir en 1881 alumnat de grammaire, recevant les élèves de l’alumnat Saint-Clément du Vigan, la maison natale du P. d’Alzon ayant été achetée par la Comtesse d’Ursel, future fondatrice des Orantes de l’Assomption. Mais la maison d’Alès, moyennant une faible indemnité, est reprise par la ville. En vertu d’une procédure d’expropriation rapide, le bâtiment est démoli en janvier 1885: le terrain va servir à la construction d’un lycée de garçons. Les alumnistes de grammaire sont répartis en 1885 entre les Châteaux, Nice, Mauville, Roussas. Un alumnat Saint-Augustin se reconstitue en 1885 à Nîmes, à la place d’une tannerie Souchon, rue Sainte Perpétue, non foin du patronage. Cet alumnat, béni par Mgr Besson en octobre 1885, est transféré à Brian en 1890 en raison d’une grave épidémie. Le local est confisqué par l’Etat après 1901.

(1) On trouve dans les lettres du Fondateur des références à l’alumnat d’Alès qu’il est allé visiter le 12 décembre 1876: cf Correspondance d’Alzon t. XI p. 521: « Cette lettre, écrit-il au P. Picard, a été interrompue par une course à Alais où je suis allé visiter l’alumnat d’humanités. Il y a là 20 enfants extrêmement bien. On peut dire que Dieu nous bénit par ce côté.. ». La ville d’Alès s’orthographie Alais aux XIXème siècle. (2) Cet alumnat a édité un journal, L’Apôtre, entre 1876 et 1881. Le P. Alexis Dumazer est remplacé comme supérieur par le P. Edouard Bachelier (1881-1883), puis parle P. Justin Grelet qui en fait la fermeture.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Souvenirs 1884, n° 34, p. 183; n° 35, p. 187-189. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Notices Biographiques