Eugène (Henri Eugène Joseph) DELEFORGE
1880-1958
Religieux de la Province de Paris.
Un Rédemptoriste qui passe à l’Assomption.
Henri Deleforge est né le 6 février 1880 à Rosendael, près de Dunkerque (Nord). « Enfant, il se fait remarquer par la vivacité de son intelligence et de son caractère et par une fort jolie voix qui lui obtient quelques succès sur les planc.hes du patronage paroissial ». Il fait ses études secondaires au collège Notre-Dame des Dunes de Dunkerque et entre au noviciat des Rédemptoristes où il est reçu comme profès et où il étudie la théologie jusqu’à la prêtrise. A cause de la loi de 1901 qui atteint toutes les congrégations en France, il part missionnaire au Chili, à Santiago où il est ordonné prêtre le 24 septembre 1904 par Mgr. Casanova. Il y prêche des missions selon l’optique de la vie apostolique des Rédemptoristes. En 1909 il obtient un induit de sécularisation et rentre en France en France pour aider ses vieux parents. Il passe une année au collège Saint- Jude d’Armentières (Nord) et il est nommé vicaire à Halluin (1910-1914). Mobilisé pendant la grande guerre, il sert comme caporal-infirmier et il fait à Dunkerque la connaissance du P. Savinien Dewaele: « Les événements se précipitent, nous devons partir en toute hâte avec les jeunes recrues pour Sarlat en Dordogne puis pour Magnec-Laval en Haute-Vienne. Là nous habitons une grande ferme avec défense d’aller à l’église. Nous avons par bonheur un autel portatif et chaque matin nous nous ingénions à trouver un coin pour dire la messe. La vie est monotone, l’abbé Deleforge est tout dévoué à la petite Thérèse de Lisieux. Nous sommes ensuite affectés dans la Somme pour créer un hôpital de typhiques dans l’ancien petit séminaire Saint-Riquier ». Démobilisé en 1919, l’abbé Deleforge retrouve son poste de vicaire à Halluin (Nord). A la mort de ses parents, nostalgique de la vie religieuse, il demande à entrer à l’Assomption. Il prend l’habit sous le nom de Père Eugène le 31 octobre 1923 à l’abbaye de Saint- Gérard, sous la direction du P. Savinien Dewaele, maître des novices,
qui l’accueille comme un frère d’armes. Le Père Eugène prononce ses premiers vœux de religieux assomptionniste le 1er novembre 1924 à Taintegnies. Comme il sait l’espagnol, les supérieurs jugent plus opportun de l’affecter à la toute nouvelle Province de Bordeaux où il se rend (Cauderan:1924-1926) puis à l’alumnat du Bizet (Belgique) où il va seconder le P. Eustache Pruvost en train de préparer la fondation de Lille (1926-1928). La paroisse Notre- Dame de la Guadelupe ayant demandé un religieux hispanophone, le P. Eugène est envoyé d’urgence à New York (1928-1929).
Une vocation continue de prédicateur.
Ardent propagateur du culte de Sainte Thérèse de Lisieux qui est le thème principal, sinon unique de ses prédications le P. Eugène revient en Europe, en communauté à Montpellier. Quand il part prêcher une retraite, il envoie un télégramme précisant: « Arrivons deux ». Il débarque en gare généralement avec une statue de sainte Thérèse! Pour régulariser sa situation, le P. Eugène obtient en 1925 d’être affilié à la Province de Paris. Pendant 17 ans, il s’adonne à un ministère très actif de prédication qui permet au P. Régis Serine d’envisager la construction d’une monumentale église dédiée à Sainte Thérèse à Montpellier. En 1947, le P. Eugène est nommé à Lille qui va être la dernière étape de son existence. Toujours gai et actif, il se dit resté à l’âge de 58 ans. Pourtant à 68 ans, il continue d’avaler des km. en vélo-solex pour répondre à toutes les demandes de prédication. Il demande seulement à la sainte Vierge de lui permettre de vivre jusqu’au centenaire des apparitions de Lourdes. Cependant, précisément quelque temps après les célébrations du 11 février 1958, le Père Eugène souffre d’un ictère qui ne l’empêche pas de participer au ‘tour de France des apparitions’. A son retour, il doit consulter un médecin, le Dr Grimbelle lequel ne tarde pas à diagnostiquer un cancer au pancréas. Le 11 août, le P. Eugène est hospitalisé dans une clinique lilloise où il meurt le mercredi 27 août. Les obsèques sont célébrées dans l’église lilloise du Sacré-Cœur le 29 août. Son corps repose au cimetière d’Emmerin, près de Lille, dans le caveau familial, selon la demande exprimée.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1959, p. 55. Paris-Assomption, novembre 1958, n° 62 (cahier spécial). La Semeuse de roses, 1958, n° 226, p. 5578. Lettre à la Famille, 1959, n° 261, p. 143-144. Le P. Eugène Deleforge a écrit plusieurs articles clans la revue de Montpellier, ‘La Semeuse de roses’ (1936-1939). N’est conservée dans les ACR qu’une correspondance du P. Eugène Deleforge au P. Maubon (1922). Notices Biographiques