Ferdinand (François-Pavlov) STANEV – 1919-1941

Portrait.
« Je veux dire aussi quelques mots de la vie intérieure du frère Ferdinand.
Il avait de belles vertus naturelles qu’il sut, dans le court intervalle de
sa vie religieuse, développer admirablement à l’école des saints. Il aimait
à étudier la vie spirituelle, non pas dans les traités, mais dans la vie
des saints. Il était encore alumniste lorsque, à la suite d’une retraite
mensuelle sur sainte Thérèse de l’Enfant-
Jésus prêchée par le P. Ausone
Dampérat, il choisit cette sainte pour modèle. Il conçut pour elle une très
grande dévotion et s’appliqua à étudier sa vie afin de l’imiter.
Comme elle, le Frère avait pris pour devise:’Sourire toujours. Il mit si
bien en pratique cette résolution qu’il mérita au noviciat d’être appelé
‘Le président du sourire’. Comme elle encore, le Frère, pendant ses deux
années de vie religieuse, s’appliqua particulièrement à cultiver la
vie commune. Il avait envers tous une amabilité exquise et savait
s’intéresser aux autres, ce qui rendait sa compagnie agréable. Lorsqu’il
fut malade, il répondait à ses confrères:
‘Vous voulez que je guérisse? Moi, je ne désire qu’une chose, faire la
volonté de Dieu ».
Pavel Djidjov.

Notices Biographiques A.A

Religieux bulgare de la Province de Lyon. Des débuts prometteurs. François-Pavlov Stanev est né le 12 octobre 1919 à Jitnitza, village pavlican situé à 25 km au nord de Plovdiv, en Bulgarie. La vie religieuse du village, l’exemple de la piété profonde de ses parents, la conduite exemplaire d’un prêtre séculier et de sa sœur, Marie-Tobie, religieuse Oblate décédée en avril 1940, forment l’âme du jeune François-Pavlov dès son plus jeune âge à la piété et font naître en lui le désir de devenir prêtre. En 1930, il entre dans le petit séminaire alumnat de Yamboli où ses penchants pour la musique sacrée peuvent être satisfaits par l’emploi de la liturgie latine et de la liturgie byzantino-slave. Sacristain, il aime orner les autels de bouquets de lys et de roses, symboles de son innocence et de sa charité. Très doué pour l’apprentissage des langues et la littérature, il éprouve plus de difficultés pour tout ce qui est matière scientifique, mathématiques, chimie, physique, disciplines pour lesquelles ü n’a pas d’attrait et dont il ne perçoit pas les applications pratiques. En 1933, il remporte le prix de langue française, dans un concours organisé par le gouvernement français pour toutes les écoles françaises à l’étranger. De 1933 à 1938, il est scolarisé au collège Saint-Augustin de Plovdiv. Il passe brillamment son baccalauréat avec la mention Bien. Les vacances scolaires ne lui permettent guère de jouir de la présence familiale, tant il doit aller et venir du village à Plovdiv pour obtenir son passeport. Il est surtout préoccupé des dépenses que cela occasionne pour ses parents, son frère Ivan (2) devant lui-aussi partir pour la France, en direction de l’alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère). Le 2 octobre 1938, il prend l’habit, sous le nom de Frère Ferdinand à Nozeroy (Jura). Il y prononce ses premiers vœux l’année suivante, le 3 octobre 1939. A.A Après sa profession, il est envoyé à Lormoy (Essonne) pour les études de philosophie. Mais au mois de janvier 1940, sévit une mauvaise grippe, lui donnant maux de tête et fièvre persistants. Son supérieur, le P. Athanase Sage, lui rend de fréquentes visites dans sa chambre pour le distraire. Pendant toute cette période de maladie, le Frère Ferdinand garde à son chevet son précieux livre de chant de mélodies byzantines et slaves qu’il aime fredonner ou faire chanter par d’autres. Le docteur diagnostique une congestion intestinale. Après un temps de repos, le malade semble aller mieux et peut se lever, mais très vite maux de tête et fièvre reparaissent. Il est conseillé au Frère Ferdinand d’abandonner toute forme d’étude. En fait, sa santé robuste, son tempérament fort cachent le véritable mal qui l’assiège, une tuberculose au poumon droit. Sa dernière sortie est pour sa sœur Oblate, Marie-Tobie (1), qui est inhumée le 15 avril 1940, après avoir été soignée au sanatorium de Villepinte (Seine-Saint-Denis). Le 11 juin 1940, dans le contexte de ces jours de débâcle pour l’armée française et d’exode pour les populations civiles, le Frère Ferdinand est évacué jusqu’à l’alumnat de Saint-Maur (Maine-et-Loire) dans un train archi-bondé. Il peut quand même renouveler sa profession religieuse, le 3 octobre 1940. À la fin du mois de décembre suivant, il peut être acheminé jusqu’à la maison de Lorgues (Var), accompagné par le Frère Joseph Hurtevent. Il n’est plus qu’un squelette courbé en deux. Le P. Clément Laugé qui l’accueille dans la maison témoigne de l’état pitoyable à son arrivée, un état qui ne va pas s’améliorer. Le Frère Ferdinand Stanev meurt à Lorgues le 18 mai 1941. Il y est inhumé. (1) Pages d’oblation, Paris, tome 111, p. 24-28. Des religieux, bavards et mal informés, ont parlé à propos de la maladie du Frère Ferdinand et de sa Sœur, Marie-Tobie, d’une sorte de maladie de famille. Le Frère Pavel Djidjov qui connaît bien les parents, a fait savoir que ces rumeurs étaient totalement infondées. La tuberculose leur est inconnue, les membres de la parenté, tous agriculteurs, sont sains. Sœur Marie-Tobie Staneva, décédée le 10 avril 1940, est inhumée à Villepinte le 12. (2) Ivan Stanev, religieux assomptionniste, est actuellement toujours curé desservant à Pokrovan. Il est né en 1921, a fait profession en 1942 et a été ordonné prêtre en 1948.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1941, n° 836, p. 216; nO 840, p. 265-266. Témoignage fraternel sur le Frère Ferdinand Stanev par le Frère Pavel Djidjov, Lormoy, 12 juin 1941 (ibidem). Notices Biographiques