Religieux de la Province de Bordeaux.
Années de formation.
Joseph-Marie Le Jéloux est né le 18 mars 1895 à Noyai-Pontivy (Morbihan). Il entre à l’alumnat de Zepperen en Belgique (1907-1911). En 1911, il se rend sur les bords du lac Majeur, à Ascona en Suisse pour ses classes d’humanités. Le 14 août 1913, il prend l’habit, sous le nom de Frère Fidèle au noviciat de Limpertsberg (Luxembourg). La guerre n’interrompt pas son noviciat en 1914: il commence sur place des études de philosophie. Mais en 1916, par suite de difficultés de ravitaillement, les étudiants abandonnent cahiers et livres et sont répartis entre trois fermes à exploiter par eux-mêmes. Mobilisé quelques mois à Vannes (Morbihan) en 1919, il peut enfin prononcer ses premiers v?ux à Taintegnies, le 10 novembre 1919 et gagner Louvain pour les études de théologie. (1920-1923). Profès perpétuel le 6 janvier 1923, il doit prendre quelque temps de repos à Saint-Maur. Il est ordonné prêtre à Angers (Maine-et-Loire), le 22 décembre 1923.
Professeur et supérieur, puis en ministère parois- sial.
C’est à Saint-Maur que le P. Fidèle inaugure son apostolat sacerdotal, comme professeur de 5ème. En 1928, il est envoyé au collège Saint-Caprais en Agen (Lot-et-Garonne) renforcer la petite équipe qui a pris en charge cette institution. Il revient à Saint-Maur en qualité de supérieur (1932-1935). Religieux foncièrement bon, très accueillant, prévenant et toujours prêt à rendre service, il préfère absoudre que punir. En 1933, le P. Fidèle est nommé curé de Laleu-La Pallice (Charente- Maritime). Il porte une préférence pour les petits et les humbles, ne rebutant personne même ceux qui abusent de sa bonté. Mobilisé pour quelques mois en septembre 1939, il est rendu après l’armistice à ses paroissiens.
Le voisinage du port de La Pallice avec sa base sous-marine attire les avions alliés. Beaucoup d’habitants quittent les parages, mais le P. Fidèle reste auprès de ceux qui ne peuvent fuir. Il a la chance de se trouver un jour à table avec ses confrères de Laleu quand son presbytère est bombardé. La cave seule est restée intacte, mais elle est souvent visitée par les maraudeurs, si bien qu’il finit par mettre une pancarte portant ces mots: Il n’y a plus rien à voler! L’église à son tour est détruite par un bombardement. Les offices sont transférés dans une salle de cinéma en attendant des jours meilleurs. Un jour, réfugié dans une cave-abri, souffrant de l’inaction ou de la promiscuité, il sort dans la rue, malgré les bombes: l’une d’entre elles tombe sur la cave, tuant tous les occupants. A la libération, un baraquement est établi sur un terrain qui verra s’élever la future église tandis qu’une maison de 6 pièces est acquise en guise de presbytère en attendant mieux. En 1948, le P. Fidèle, épuisé, peut prendre un peu de repos à Kerbernès (Finistère).
Econome.
Le P. Fidèle est chargé de l’économat au collège Saint-Caprais d’Agen: il y reste trois ans (1949-1952), s’acquittant de ses fonctions avec son dévouement ordinaire. Il remplit la même tâche à l’alumnat de Melle (Deux-Sèvres), pendant 10 ans (1952-1962). Il fait électrifier le bâtiment, installer un chauffage, meubler et repeindre la maison. Il rend aussi quelques services de ministère dans les environs, notamment à l’aumônerie de scouts. En septembre 1962, il est nommé aumônier au pensionnat des Oblates à Segré (Maine-et-Loire), à 67 ans. Il profite de ses temps libres pour faire des lectures et des courses avec une 2CV d’occasion. Victime de troubles cardiaques, le 10 février 1964, il subit une opération dans une clinique d’Angers. On détecte une tumeur maligne à l’aorte et à la plèvre. Le P. Fidèle est convoyé jusqu’à Lorgues (Var) le 6 juin, il y arrive dans un grand état de fatigue. Le 27 août, il est administré et il meurt le 31 août, à 70 ans. Les obsèques sont célébrées le 1er septembre, présidées par le P. Henri- Gabriel Guillemin. Il est inhumé à Lorgues.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1965, p. 75. Lettre à la Famille, 1964, no 382, p. 653-654. Echo de Saint-Maur, 1964, no 40, P. 14-16. A Travers la Province (Bordeaux), 1964, no 123, p. 4-8. Les Miettes (Melle), 1964, no 57, p. 15-17. La Rochelle par le P. Fidèle dans Lettre à la Dispersion, 1941, no 840, p. 254. Du P. Fidèle Le Jéloux, dans les ACR, rapports sur Agen (1928-1932), sur Saint-Maur (1932- 1935), rapport sur Segré (1963), correspondances (1919-1950).