Religieux de la Province de Lyon.
Un long postulat.
Florent Julien Maurel est né à Fours (Alpes de Haute-Provence), le 25 avril 1887. Il est l’aîné d’une famille qui comptera 17 enfants, dont l’un deviendra prêtre séculier d’Estoublon. A l’âge de 12 ans, le jeune Florent entre à l’alumnat de Notre-Dame des Châteaux (Savoie). Bien intelligent, muni du certificat d’études, il éprouve cependant des difficultés pour suivre de longues études et le P. Eugène Monsterlet, supérieur, lui conseille de devenir Frère convers. On a besoin d’un boulanger: Florent, jeune et fort, fait le pain pour l’alumnat avec un courage et un esprit de sacrifice certains qui ne peuvent cependant lui faire oublier son désir d’une vie sacerdotale. En 1903, il doit quitter les Châteaux, au temps de l’expulsion. Il suit les alumnistes transférés à Mongreno (Italie) où la pauvreté n’a rien à envier aux Châteaux. Florent, postulant, aide au ravitaillement de la maison et à chercher à la Piccola Casa de Cottolengo à Turin les surplus réservés à l’alumnat nécessiteux (1903- 1905). En 1906, il peut enfin entrer au noviciat à Louvain (Belgique) où il prend l’habit le 7 mars. Il prononce ses premiers vœux après deux années de service militaire, le 17 décembre 1911; mais par suite des circonstances et de la guerre, c’est seulement le 3 décembre 1923 qu’il prononce ses vœux perpétuels. En 1912 il a la joie d’aller en pèlerinage en Terre Sainte sur le bateau L’Etoile, ayant été choisi pour accompagner une bienfaitrice âgée. La guerre de 1914-1918 le surprend au noviciat de Luxembourg. Le 3 août, avec dix Frères, il réussit à passer la frontière belge et à rejoindre la France. Il fait toute la guerre dans l’infanterie, en première ligne. Il connaît les attaques de la Marne, de Verdun. En 1916, il est envoyé au front d’Orient. Il fait preuve d’un courage remarquable
qui est récompensé par la médaille militaire et la croix de guerre. Quand il parle de ses campagnes, il lui arrive de se demander comment il est encore en vie. Il reçoit un jour sur l’épaule une petite mine qui glisse mais n’éclate pas. Blessé deux fois, il est guéri et renvoyé au front.
Scy-Chazelles et Douvaine.
Au retour de la guerre, le Frère Florent est affecté à l’alumnat de Scy-Chazelles (Moselle) que le P. Marie-André Pruvost est en train de fonder. Homme à tout faire, le Frère Florent rend d’immenses services pour l’organisation de la maison. Il s’y occupe du potager et des arbres fruitiers; il multiplie les rnirabelliers, richesse de la région, dont il vend les fruits sur le marché de Metz. En 1925, la Congrégation prend en charge l’orphelinat de Douvaine. Le P. Marie- André Pruvost, nommé premier supérieur, insiste pour avoir à ses côtés le Frère Florent dont il a apprécié les qualités à Scy. Ainsi arrive-il à Douvaine en 1928. Il y reste les 35 dernières années de sa vie. Il a en charge les apprentis agricoles, jeunes gens de 14 à 18 ans, qui travaillent à la ferme avant d’être placés. Ce petit monde n’est pas toujours facile à diriger, mais le Frère Florent a un grand ascendant sur eux par son exemple, son sérieux et son travail. A la mort du jardinier de l’orphelinat, il se voit confier le jardin dont il va s’occuper pendant plus de 25 ans, à la satisfaction de tous. Tous les jours, à heure fixe, il accomplit sa besogne seul ou en compagnie de quelques apprentis. Il leur apprend son métier qu’il aime beaucoup, il leur enseigne la taille des arbres fruitiers et, en automne, les caves se remplissent de fruits et de légumes. A 18 heures, il quitte le jardin pour s’adonner à ses exercices religieux qu’il a soin de ne pas négliger. Usé par ce lourd travail quotidien qui le fatigue davantage avec le poids des ans, le Frère Florent meurt le 28 juillet 1963, dans sa 77ème année. Le Frère Florent est inhumé au cimetière de la paroisse où l’ont précédé dans l’attente de la résurrection les PP. Philippe Paisant (1943), Léonce Hannebique (1949) et Frédéric Marcellin (1953).
Bibliographies
Bibliographie et documentation-. B.O.A. mars 1964, p. 233. Lettre à la Famille, 1963, n° 364, p. 503-504. Rhin-Guinée, novembre 1963, n° 48, P. 6-7. L’Echo de la Maison Saint François (bulletin de Douvaine), 1963, n° 547, p. 13. Dans les ACR, du Frère Plorent Maurel, correspondances (1909-1918).