Religieux de la Province de France. Débuts. Paul Schnée est né le 6 mars 1908 à Illkirch- Graffenstaden (Bas-Rhin) dans l’Alsace, alors annexée par les Allemands. Au terme de ses études secondaires dans les alumnats de Scherwiller (Bas- Rhin), de 1921 à 1924, et de Miribel-les-Echelles (Isère), de 1924 à 1926, il commence son noviciat à Saint-Gérard en Belgique où il prend l’habit le 31 octobre 1926 sous le nom de Frère Florent, poursuit ce temps de probation à Taintegnies sous la conduite du P. Savinien Dewaele et l’achève enfin à Scy-Chazelles (Moselle) où il prononce ses premiers vœux, le 6 novembre 1927. Il retourne ensuite en Belgique pour la philosophie, à Saint- Gérard (19271929). Exempté du service militaire, il enseigne pendant un an à l’alumnat de Scy- Chazelles (Moselle) et y fait sa profession perpétuelle le 6 novembre 1930. Les années de théologie se déroulent principalement à Louvain (1930-1933), sauf la dernière année qu’il passe au scolasticat de Lormoy (Essonne) ouvert en 1934. Il y est ordonné prêtre le 25 décembre 1934, cent ans après le P. d’Mzon. En 1935, plusieurs de ses compagnons partent fonder la nùssion en Mandchourie. Il a, lui, depuis longtemps, fait le choix de l’Afrique. En novembre 1935, il débarque au Congo belge et il va y rester 41 ans. Au Congo, de 1935 à 1976. Dans la mission fondée en 1929, tout est à faire, évangéliser, baptiser, construire. Le P. Schnée, Alsacien enthousiaste, est un véritable pionnier. Les postes où il oeuvre sont tous situés au Kivu, sur l’Équateur, à la frontière de l’Ouganda: Mulo (1935- 1938), Kyondo (1938-1952), ButemboKitatumba (1953-1961), Mutwanga (19611964) et Mavoya (1964-1976). En 1938, avec le P. Leenaers, il fonde le poste de Kyondo, A.A à 2.600 mètres d’altitude. Il n’y a pas de bois, on ne peut donc cuire des briques. On construit donc en pierre, sans ciment ni chaux, mais le comble c’est que l’ensemble tient! C’est à Kyondo également où la terre est bonne et où le climat le permet, qu’il commence les plantations de légumes et de fruits, grâce à quoi la coopérative agricole peut commencer. Pendant la guerre, comme dans toutes les missions de montagne, il reçoit les missionnaires d’autres Congrégations qui, ne pouvant retourner en Europe, viennent se refaire une santé Dans une lettre venue d’Isangi en 1948, on lit. ‘Des hommes comme le P. Conrad, le P. Florent, le P. Guibert et tant d’autres sont des géants de la charité. Dans les autres missions, il est le missionnaire classique et fidèle. Au dire de ses collègues, il est un prêtre plein de bon sens, de droiture, de calme et de joie. Il est aussi, pour la petite histoire, grand arracheur de dents, ce qui rend bien service aux autochtones (1). En 1952, le P. Florent reçoit du roi des Belges la Médaille d’or de l’Ordre royal du Lion. On l’ignorerait si le parchemin n’avait été retrouvé dans ses papiers. De même le compte des baptêmes qu’il administre de 1967 à 1974, en moyenne 1500 par an! De quoi faire rêver les prêtres de la banlieue parisienne et de tous les pays occidentaux. Ne parlons pas des confessions, des milliers pour les fêtes! Au Mesnil-Saint-Denis, de 1976 à 1985. Agé de 69 ans, le Père Florent rentre du Zaïre pour raison de santé. Dans la communauté des Oblates et dans les environs, on apprécie sa bonté, son accueil souriant, sa bienveillance et sa discrétion comme son dévouement. Il est toujours disponible quand on lui demande un service. Sa grande piété, assomptionniste, centrée sur ]Eucharistie, a une note mariale. Le soin avec lequel il prépare ses homélies, est remarquable. On n’y entend jamais un jugement défavorable sur le prochain. C’est un homme pacifié et pacifiant, très aimé dans la communauté des Sœurs aînées. Sa santé est précaire et l’on s’attend à un ‘accident La pensée de la mort lui est familière. Le jour de son 77ème anniversaire, le 6 mars 1985, il meurt au Chesnais où il est hospitalisé d’urgence depuis quelques jours. Ses obsèques sont célébrées le 8 mars. Le P. Noël Bugnard évoque la vie du P. Florent. Le P. Henri Guillemin prononce l’homélie, sur les vierges sages et les vierges folles. Le P. Florent repose dans le cimetière des Oblates au Mesnil-Saint-Denis, auprès des restes du P. Possidius Dauby, autre aumônier des Sœurs, décédé en 1975. (1) D’après une note du P. jean Thomas, ancien missionnaire au Zaïre, procureur de la rue d’Itterbeek à Bruxelles en 1985. Cf l’article du P. Claude Maréchal dans Chrétiens Ensemble, 1983.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1986, p. 61-62. Assomption-France, Nécrologie n° 4, année 1985, p. 66-68. Marc Champion, Province du Zaire, religieux défunts 1929-1994, Butembo, 1994, p. 59-60. Lettre du P. Plorent Schnée au P. Wilfrid Dufault, Butembo, Il janvier 1958. Dans les ACR, du P. Florent schnée, correspondances (1947-1964), note sur Kyondc, (1949), rapport sur Mavoya (1965). Le P. Plorent Schnée a publié quelques articles sur la vie au Congo, parus dans L’Afrique Ardente, Les Missions des Augustins de l’Assomption, La Lettre à la Famille. il a publié en 1959, chez Salvator, à Mulhouse, un recueil de sermons dominicaux, intitulé: Docete omnes gentes. Notices Biographiques