Géry (Louis Géry) DELALLEAU
1844-1895
Religieux français.
Un professeur à l’Assomption.
Louis Géry Delalleau est né le 22 août 1844 à Busnes dans le Pas-de-Calais. Toute sa formation cléricale se déroule dans le cadre du diocèse d’Arras: études secondaires au petit séminaire d’Arras, philosophie et théologie à Saint-Bertin. Il est ordonné prêtre le 19 septembre 1868 à Arras. Il est ensuite affecté à l’enseignement au collège Saint-Bertin à Saint-Omer. Il connaît l’Assomption par l’intermédiaire des PP. Henri Halluin, Joseph Maubon et Vincent de Paul Bailly, mais également par le canai de la Revue de l’enseignement chrétien à laquelle il s’intéresse et donne des articles. Le 11 novembre 1875, l’abbé Delaileau prend l’habit assomptionniste à la communauté parisienne de François 1er sous le nom de Père Géry. La proximité des œuvres de La Bonne Presse et ses dispositions le font collaborer aux revues naissantes de la rue Bayard (1876-1878). Le P. Géry prononce ses vœux perpétuels à Paris le 11 novembre 1877, après ses deux années de noviciat fort studieuses et fort occupées. C’est tout naturellement que ses Supérieurs lui demandent le service de l’enseignement à l’alumnat de Clairmarais (Pas-de- Calais) de 1878 à 1880: sa connaissance du clergé d’Arras facilite le développement de l’œuvre. De nombreux curés de ce diocèse envoient des jeunes se former à l’Assomption avec liberté laissée d’opter en fin d’études pour la vie diocésaine ou pour la vie religieuse. On lui demande également de participer à la formation des jeunes religieux à Sèvres, à l’Ouest de Paris (1879-1880). En décembre 1880, le P. Géry a trente-six ans: il part avec les novices en Espagne à Osma enseigner la théologie scolastique (1881-1883). En 1883, il est rappelé à Clairmarais (1883-1886). On compte alors sur sa connaissance de l’espagnol pour développer,
à la place du noviciat transféré en France à Livry-Gargan, une petite école-collège à Osma mais l’essai n’a pas de suite (1886-1888). C’est encore à lui que l’on fait appel pour prendre en main la fondation et la direction d’une maison d’études au Breuil (Deux-Sèvres) de 1888 à 1890. Mais après quelque temps d’essai, cette fondation est alignée sur le régime des alumnats. Le Père Géry passe trois mois au noviciat de Livry (1890) et fait partie du premier contingent de religieux volontaires pour la fondation d’une mission au Chili.
Religieux fondateur au Chili.
En 1890, le P. Géry s’acclimate avec ses compagnons à la mission lointaine au Chili (Mendoza 1891, Santiago 1892-1895) qui commence par l’organisation de retraites et de prédications. Il se plaint d’une gorge capricieuse qui parfois le laisse complètement aphone. Les médecins du pays, dont le Dr Albarracine, lui conseille l’usage d’eaux minérales et même de véritables cures à Cauquenes et des doses de strontium. Il en ressent un bienfait général pour sa santé, mais pas d’amélioration particulière pour la gorge. A la fin du mois de janvier 1895, il prêche une retraite à des Carmélites de Sainte-Thérèse, congrégation religieuse récente à laquelle il s’intéresse particulièrement. Mais il commet une imprudence le jour même de l’ouverture de prendre un bain froid chez les Augustins et de commencer sa prédication dans une pièce fraîche. Il peut achever cette retraite de cinq jour: « C’est curieux, dit-il en arrivant à la communauté, quand la gorge va bien, ce sont les jambes qui ne vont plus. Aujourd’hui j’ai une voix superbe, j’aurais pu prêcher dans une cathédrale! ». Dans la nuit du 7 au 8 février il se sent indisposé, éprouvant de la difficulté à respirer. Il est obligé de passer une partie de la nuit sur une chaise. Il meurt ce même jour, 8 février, d’une pneumonie foudroyante. Il est ainsi le premier religieux assomptionniste à être enseveli en terre chilienne et à inaugurer le caveau des religieux à Santiago. Enseignant fervent de Saint Thomas, prédicateur et confesseur apprécié, il laisse le souvenir d’un religieux humble, aussi à l’aise dans ses prédications thérésiennes qu’au contact des milieux populaires.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Souvenirs 1895 n° 209, P. 97-103; n° 210, p. 108-109. Circulaire du P. Picard sur la mort du P. Géry, mars 1895, n° 81 (édit. t. 2, B.P., p. 70-72). Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 443. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Lettre au P. Vincent de Paul Bailly, Arras, Il janvier 1874. Le P. Géry Delalleau a publié des articles dans la Revue de l’Enseignement chré tien (2ème série), des pièces poétiques dans le bulletin interne de la Congrégation (Souvenirs) les Vies des Saints du Pèlerin. Il a écrit des mémoires sur l’enseignement dans les alumnats. Sa correspondance conservée couvre la période 1873 à 1894. Notices Biographiques