Gilbert (Jules) DELESALLE
1888-1950
Religieux de la Province de Paris.
Le parcours initial.
Jules Delesalle naît le 21 avril 1888 à Dunkerque où il a le malheur de perdre sa mère en 1895 et son père en 1896. Il garde deux sœurs dont l’ une deviendra religieuse. La maison du P. Halluin reçoit ce jeune orphelin à Arras (Pas-de-Calais) en 1896. De l’orphelinat, il passe à l’alumnat jusqu’en 1901, date à laquelle les maisons de la Congrégation doivent se replier hors des frontières de l’Hexagone. Jules poursuit ses études dans les alumnats de Taintegnies et de Bure (1901-1905). Il choisit d’entrer à l’Assomption et prend l’habit religieux sous le nom de Frère Gilbert au noviciat de Louvain, le 13 septembre 1905. Il y prononce ses premiers vœux le 13 septembre 1906 et ses vœux perpétuels le 13 septembre 1907. « Le Frère Gilbert est attaché à sa famille religieuse et à son esprit religieux, il est intelligent, travailleur, bricoleur, mais il manque d’initiative et est trop douillet. Son caractère est encore très violent et colérique, rêveur, sombre, porté au mécontentement et à la grossièreté ». Avant de cornmencer ses études cléricales, il est envoyé enseigner à Vinovo (Piémont) de 1907 à 1909. Il revient à Louvain pour la philosophie (1909-1912). De là il part à Notre-Dame de France à Jérusalem pour les études de théologie (1912-1915), complétées à Rome (1915-1916) où il est ordonné prêtre le 3 mai 1915 par le cardinal Pompili. A Jérusalem, comme d’autres de ses confrères, il est arrêté par les Turcs, déporté et abandonné. Sur le plan militaire, d’abord considéré comme insoumis, il est finalement exempté. Il peut alors entrer en France et il est envoyé à Montpellier (1916-1919) pour s’occuper du patronage de la rue Bonnard. Mais l’enseignement a ses faveurs préférées et en 1919 il peut gagner le collège de l’Assomption à Nîmes.
Une longue ‘carrière’ enseignante à Nîmes (1919-1950).
Le collège de l’Assomption à Nîmes est alors réfugié avenue de la République. Le P. Gilbert enseigne d’abord dans la classe de 5ème (1919-1924), fait un an à l’orphelinat d’Arras (1924- 1925) et trois ans au collège Saint-Edme à Sens (1925-1928) avant de revenir définitivement à Nîmes où il prend en charge également la surveillance. Ce timide fait trembler les élèves: son extérieur rude et sévère, sa voix forte et grave, son regard vigilant, une autorité qui ne souffre ni réplique ni explication et un respect minutieux du règlement écrit en imposent. Méthodique et exact, il enseigne surtout en classe de 4ème les lettres classiques et l’histoire, sa matière préférée. Bibliothécaire et archiviste, il a le goût du classement et note avec soin faits et dates de la vie du P. d’Alzon ainsi que ceux du collège, pendant la dure période de la seconde guerre mondiale. Sa chambre-atelier sert aussi d’imprimerie avec casses et machine pour images, prières, bulletins de note… Homme précieux et pratique, peu porté à la confidence, mais régulier et sérieux, il compte de nombreuses cordes à son arc et l’on peut compter sur lui, aussi bien sur le plan intellectuel que sur le plan pratique. Religieux fidèle, ses confrères le savent attaché de cœur aux exercices de sa vie spirituelle. Sur sa table de chevet, à côté de son chapelet, un livre de la Bonne Presse, Voire grand ami. Jésus et Marie, lui tient compagnie jusqu’à ses derniers jours. Le collège de Nîmes, transféré dans ses nouveaux locaux en 1930, lui doit beaucoup. En dépit des apparences, la santé du P. Gilbert reste délicate. En 1942, il est atteint d’une angine de poitrine . Le 1er novembre 1950, avec les religieux du collège, il écoute avec joie à la radio le pape Pie XII définir le dogme de l’Assomption. Le soir de ce même jour, il est découvert dans sa chambre, inanimé, ayant succombé à une crise cardiaque. Le vendredi 3 novembre, ses obsèques sont célébrées dans la chapelle du collège et son corps est inhumé dans le cimetière Saint-Baudile, rejoignant ainsi les dépouilles de deux de ses confrères, les PP. Isaïe Favier et Delmas avec lesquels il avait eu la joie de fêter ses noces d’argent sacerdotales en 1940.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille 1950 n° 107, p. 91-92. Maison de l’Assomption (bulletin du collège de Nîmes), 1951, n° 1, p. 2-6. Paris-Assomption 1951, n° 4 p. 11. Le P. Gilbert Delesalle a écrit dans la ‘Maison de l’Assomption (bulletin de Nimes) des articles sur les éphémérides de la vie du collège de Nîmes pendant la seconde guerre mondiale. Il reste dans les ACR un peu de correspondance personnelle du P. Gilbert Delesalle (1907- 1950). Notices Biographiques