Godfried (Joseph Henri) MULDERS – 1938-1962

Cérémonies des obsèques.

« Les funérailles du Frère Godfried ont lieu le lundi 18 juin.

Vers 9 heures, le cercueil est apporté d’Eindhoven.

A 10 heures, la communauté de Bergeyk chante les laudes, puis le Père
Supérieur, Johannes Sibum, célèbre la messe, assisté des PP. Paul Sporken,
lui aussi originaire de Nieuwenhagen, et
Adelbertus Kopman, nouveau prêtre. En dehors des membres de la famille, on
remarque
dans les rangs de l’assistance le P. Provincial [P. Marius Van Den
Boogaard], des religieux de toutes les maisons de la Province, un grand
nombre d’habitants de Bergeyk, des étudiants Augustins, Montfortains,
Oblates de Saint-François de Sales.

La disparition de ce jeune religieux d’avenir est une lourde perte pour la
Province de Hollande et pour la Congrégation. Notre consolation est que
l’Assomption a un intercesseur de plus au ciel ».

Cité d’après De Schakel, juillet
1962.

Religieux de la Province de Hollande.

Débuts.

Joseph Henri Mulders naît le 4 février 1938 à Nieuwenhagen, dans le Limbourg hollandais. Après ses études primaires et une année d’école secondaire dans son pays natal, il entre, en septembre 1952 à l’école apostolique de Boxtel. Cinq ans plus tard, le 24 septembre 1957, il prend l’habit, sous le nom de Frère Godfried, au noviciat de Steenbergen. Après sa première profession, le 25 septembre 1958, il vient à Bergeyk où il fait sa philosophie (1858- 1961) et commence ensuite sa théologie. Il reçoit la tonsure des mains de Mgr Horsthuis le 12 novembre 1961, dans la chapelle du scolasticat.

Vie religieuse et spirituelle.

Silencieux et recueilli par tempérament, le Frère Godfried s’est très peu fait remarquer au cours de son temps de noviciat et de ses années d’études. Il n’est pas cependant une figure vague et indéfinie. Au contraire, avec une grande sensibilité pour le bien et le beau, il est doué d’une belle intelligence et d’un rare bon sens qui l’aident à distinguer rapidement le vrai du faux, l’essentiel de l’accidentel. Avare de paroles, il sait, avec sa voix de basse, en traits fins, teintés d’un humour bienveillant, caractériser une situation ou résoudre un problème. Dans ses rapports avec ses confrères, il est assez réservé et compte peu d’amis intimes. Mais pour tous, il est un compagnon serviable et toujours délicat qui, avec un geste amical ou quelques paroles encourageantes, s’ingénie à fortifier un confrère en difficulté. Ami de la solitude, il se plait à se promener seul dans le bois du scolasticat pour y écouter le chant des oiseaux et y admirer la nature, mais il saisit pourtant en toute sa profondeur le sens de la vie commune. Il en apprécie cette espèce d’amitié spirituelle qui unit les religieux en vue du bien commun.

Comme étudiant, il s’intéresse principalement à la philosophie. Plus qu’une matière à apprendre et à réciter, elle signifie pour lui une doctrine de vie. Par la lecture de ses écrivains favoris dont Gabriel Marcel, il approfondit sa vie spirituelle en y découvrant une orientation nouvelle, plus religieuse, pour sa vie personnelle ainsi qu’un chemin vers Dieu son créateur. Il porte un grand intérêt au problème de la vie religieuse, comme le montre sa participation à un groupe d’étude ayant pour but une connaissance plus approfondie de la vie monastique. Il sait qu’il n’est pas encore arrivé au bout de sa recherche, mais il est fermement convaincu d’être sur le bon chemin et c’est dans cet esprit qu’il se prépare intensément à sa profession perpétuelle.

Baignade mortelle.

Le jeudi 14 juin 1962, le Frère Godfried se rend à vélo avec plusieurs confrères pour prendre un bain dans un étang situé à une douzaine de km du scolasticat. C’est un étang assez étendu, peu profond, sauf en quelques endroits où le clergé du doyenné de Valkensward a l’habitude de se baigner à l’abri des regards indiscrets. Vers 16 heures, on décide de prendre un dernier bain avant de rentrer à la maison. Un peu plus lent que les autres, le Frère Godfried descend le dernier dans l’eau. À un moment donné, ceux qui ont regagné le bord entendent derrière eux un bruit insolite. c’est le Frère Godfried qui disparaît sous la surface de l’eau. On se précipite à son secours et on le tire sur le rivage. On pratique la respiration artificielle avec espoir de le sauver, bien que le pouls demeure insensible. Un vicaire de Valkensward qui est présent lui donne l’absolution et s’en va en motocyclette alerter un médecin. Arrivé sur les lieux, le médecin laisse peu d’espoir. Il commande néanmoins une ambulance et commence lui-même un massage cardiaque. L’ambulance arrive un peu avant 17 heures, on applique l’oxygène, puis on le transporte à toute vitesse à. la clinique Saint-Joseph d’Eindhoven. A la clinique, les infirmiers s’efforcent en vain de le ramener à la vie avant de constater le décès.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. juin 1963, p. 204. Lettre à la Famille 1963, n° 345, p. 340-341. De Schakel, juillet 1962, p. 1-6.