Religieux français, assistant général (1906- 1911).
Sur les routes de la vie.
Né le 30 mai 1858 à Courson dans l’Yonne, Henry Couillaux commence sa scolarisation dans un petit séminaire d’Auxerre avant de connaître la vie des premiers alumnats en formation: il est de la petite équipe qui en deux ans est déplacée, sous la direction du P. Alexis Dumazer, de Nîmes (1875) :à l’Espérou (mai- septembre 1875), au Vigan et à Nice (1875- 1876) d’où il rejoint le noviciat de Paris le 22 avril 1876, sous la conduite du P. Picard. Il y prononce ses vœux perpétuels le 22 avril 1878, à l’issue de la deuxième année de noviciat employée surtout à l’étude de la philosophie. De là il gagne Mauville dans le Pas-de-Calais, alumnat que vient de fonder le P. Rémy Commun. Il y enseigne une année (1879-1880) avant de gagner Osma en Espagne, après avoir fait halte à Nîmes dans les mois mouvementés de novembre-décembre 1880. Pendant deux années scolaires, il poursuit ses études de théologie sous la direction du P. Géry Delalleau (1881-1882). Osma abrite dans un vieux monastère de Carmes plus ou moins abandonné la double communauté de frères novices et de frères étudiants, sous l’énergique direction du P. Emmanuel Bailly. C’est la solution trouvée à la première menace d’expulsion des Congrégations enseignantes par le gouvernement de Jules Ferry. On sait que ce ne fut qu’une vague passagère, dirigée seulement contre certaines Congrégations masculines les plus en vue. En 1886, le noviciat reprend pied sur le sol français à l’abbaye de Livry. C’est à Arras (Pas-de- Calais) que le P. Henry est ordonné prêtre le 23 décembre 1882. Dès sa jeunesse, il a été comme habitué à de nombreux transferts, dans l’inconfort des implantations improvisées: préparation qui va lui être bien utile pour vivre d’autres événements difficiles et d’autres exodes plus ou moins volontaires.
L’homme des alumnats.
Toute la vie du P. Henry est consacrée à l’œuvre naissante des alumnats qu’il va aider à structurer, de façon pratique par des fondations, mais aussi de façon plus formelle par la rédaction de textes législatifs et de coutumes. De 1882 à 1886, il retrouve Mauville où il inaugure en 1883 ses fonctions de supérieur. En 1887-1888, on l’envoie à Osma tenter une transformation de la maison qu’a quittée le noviciat. Il est sollicité pour l’alumnat du Breuil où il ne reste guère (1888-1889), puis pour celui de Nîmes qu’en 1890 il faut fermer précipitamment à cause d’une redoutable contagion de choléra (1889-1890). Il connaît enfin un peu de répit à Brian (Drôme) où il est nommé supérieur (1891-1903) où il peut donner toute la mesure de son cœur et de son esprit. Religieux simple et plutôt effacé, mais de caractère joyeux et plein d’entrain, il n’aime ni le bruit ni le clinquant factices. La vie dans ce petit vallon solitaire où il peut organiser l’existence presque monacale de ses élèves, l’enchante et convient parfaitement à son tempérament. Les réjouissances liturgiques s’accompagnent volontiers de festivités théâtrales: un inspecteur d’Académie survient même un jour lors d’une séance improvisée de guignol, représentant le siège de Troie. Le P. Benoît-Joseph Sarcher joue en vieux troubadour, accompagné de la guitare. Après les perquisitions de 1899, il comparaît devant le tribunal. Obligé à l’exode (1903), il gagne le refuge de Mongreno au Piémont (1904- 1906), transféré à Vinovo près de Turin (1907). Au chapitre général de Louvain de 1906, il est nommé assistant général adjoint, ce qui provoque son déplacement à la communauté de l’Ara Coeli à Rome (1907-1911).
Nunc Dimittis.
Depuis longtemps, le P. Henry souffre d’asthme et de pénibles hernies pour lesquelles il hésite longtemps à faire pratiquer une opération. Celle qu’il subit en février 1911 à l’hôpital romain des Frères de Saint-Jean de Dieu lui est fatale. Il meurt le jeudi 23 février 1911. Les funérailles sont célébrées dans l’église Saint Venance, le samedi 24. Le P. Henry est inhumé dans le caveau des Augustins à Campo Verano (jusqu’en 1936).
Bibliographies
Bibliographie et documentation:
Lettre à la Dispersion 1911, n° 109, p. 433-434; n° 112, p. 447-451; n° 113, p. 453-456. Polyeucte Guissard, Portraits Assomptionistes, p. 144-154. L’Assomption 1911, n° 171, p. 35-42. Lettres d’Alzon, t. XIII (1996), p. 442. Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Circulaires du P. E. Bailly, n° 52 et 53 février 1911. Le P. Henry est l’auteur de plusieurs Projets de Coutumier pour les Alumnats (1898, 1891, 1908), de nombreux rapports sur la vie des alumnats: Mauville (1886), Brian (1892, 1898), Mongreno (1906), de notes sur l’histoire des alumnats (1871-1900, de nombreux articles parus dans les Souvenirs. il a laissé un lot important de correspondances aux ACR (1878- 1910). Il a été également le rédacteur du Correspondant des Alumnats.