Religieux français.
De bonnes dispositions naturelles.
Alain Marie Madec est né le 10 janvier 1893 à Ty- Poul-en Guimiliau (Finistère), au diocèse de Quimper. Son père exerce la profession de maréchal ferrant. Le jeune Alain, remarqué pour sa vive piété, reçoit quelques rudiments de latin au presbytère de son village, sous la conduite de l’abbé Pouliguen. En 1906, il entre à l’alumnat du Bizet, sur la frontière franco-belge. D’un caractère très timide, sous des dehors un peu froids, c’est un jeune homme au cœur d’or, très apprécié de ses professeurs, qui se montre excellent camarade pour ses confrères. Ses études de grammaire achevées (1906-1909), il commence ses humanités sur place au Bizet (19091910) et, l’année suivante, il va faire sa rhétorique à Ascona, dans le Tessin suisse (1910-1911). Ses belles qualités sont toujours appréciées de ses condisciples qui sont unanimes à reconnaître que nul ne l’égale en sérieux et en vie de foi. Joyeux et doux, affable et aimable, un peu espiègle aussi avec l’âge, il se montre régulier, humble et énergique. Nul ne s’étonne de sa demande d’entrer au noviciat de l’Assomption. Il reçoit l’habit religieux à Gempe, en Belgique, le 14 août 1911, sous le nom de Frère Hervé. Il se met sans tarder à vivre de la vie régulière du noviciat, avec le calme sérieux et consciencieux qui le caractérise. Mais sa santé qui n’a jamais été bonne, est déjà compromise et on doit lui imposer quelques ménagements par obéissance. En avril 1912, il suit le noviciat transféré de Gempe à Limpertsberg, au Grand-Duché de Luxembourg. En dépit de sa santé précaire, il continue le travail de noviciat avec l’énergie et l’esprit surnaturel qu’on lui connaît depuis sa jeunesse. Admis à la profession perpétuelle le 15 août 1912, il prononce ses vœux dans la chapelle du noviciat, et, quelques semaines plus tard, selon la coutume,
il se rend à Louvain pour y commencer ses études de philosophie. Il ne peut suivre les cours que durant quelques jours. La maladie l’oblige au repos. En janvier 1914, son état est tel que l’on songe à l’envoyer se soigner sur la Côte d’Azur à Menton-Carnolès (Alpes-Maritimes). Il est déjà trop tard, la tuberculose progresse à une vitesse foudroyante. Le 31 janvier, il reçoit le sacrement de l’Extrême-Onction, avec le calme joyeux dont il ne se départ pas. Il meurt à l’âge de 21 ans, le 14 février 1914. Son corps est inhumé au cimetière de l’abbaye de Parc, à Louvain.
Chronique de Louvain.
« Vendredi 13 février 1914: aujourd’hui on commence la repasse des examens. En l’honneur du passage du P. François Mathis, supérieur de la mission d’Angleterre, on a ‘Deo gratias’ au repas du soir. A l’obéissance, on nous recommande avec beaucoup d’instance notre cher malade, le Frère Hervé. Il a une crise très violente et on craint queue ne l’emporte pendant la nuit. Samedi 14 février. A la fin de la messe de communauté, on nous avertit que le Frère Hervé a rendu le dernier soupir vers 6h10. Il a communié à 5h.30. Une heure après il nous quittait, assisté par les Pères Léonide et Hilaire. Ses derniers moments ont été très cannes, sans aucun signe de souffrance. A 8h., on transporte son corps au parloir et on organise la veillée de prière. A 8 h. 30, on récite l’office des morts au chœur et le P. Léonide chante la messe de Requiem. Le P. Possidius donne l’absoute au parloir. Le dimanche 15 février, le soir, son corps est mis en bière. Le lundi 16 février, messe de Requiem, après l’office des morts. On procède ensuite à la levée du corps au parloir. Nous apprêtons nos chapeaux et nos parapluies pour suivre le corbillard, pour le cimetière de Parc, selon l’itinéraire des rues ordinaires. Après la dernière absoute, on procède à l’enterrement. A midi, nous sommes de retour à la maison. A 14h., selon le règlement habituel, nous prions Vêpres et Complies ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: L’Assomption, 1914, no 209, p. 87-91; na 210, p. 101-103. Notes de retraite: texte cité d’après L’Assomption, no 209. Archives de Louvain (ACR, H 11). Notice biographique par le P. Marie-Alexis Gaudefroy.