µ<p>Le P. Hervé Yven s’en est allé, ce samedi 13 mai 2006.</p>
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<p>Il y a deux ans, en mai 2004, le P. Hervé avait subi une opération du cancer au colon. Tout s’était bien passé. Revenu à la maison, il retrouva son équilibre et reprit les activités qu’il avait, animation d’un groupe biblique d’une douzaine de personnes, assurant les homélies du dimanche à son tour.</p>
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<p>Depuis trois mois environ, il se plaignait de nouveau de douleurs abdominales. Le scanner confirma la récidive du cancer. Il entra à l’hôpital d’Albertville le 24 avril pour une première cure de chimiothérapie de 3 jours. Il semblait supporter assez bien ces soins. Le 9 mai dernier, il fit, comme convenu, sa deuxième cure de trois jours. Le médecin cependant m’avait prévenu de la gravité et du développement de métastases aux poumons et au foie, ajoutant que cela pouvait aller très vite, mais sans plus. Dans la nuit de vendredi à samedi, nous avons constaté l’évolution très rapide de la maladie. Il décède, en fin de matinée, dans notre communauté au milieu de ses frères, après avoir reçu l’onction des malades. Il était dans sa 83ème année.<p>
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<p>Hervé Yven est né à Lanhouarneau, dans le Finistère, le 19 mars 1924, dans une famille de 4 enfants. Il entre à l’alumnat de grammaire de Saint Maur en 1936, puis fait ses humanités à l’alumnat de Blou, de 1939 à 1942..</p>
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<p>Il choisit la vie religieuse assomptionniste et il fait son noviciat à Pont L’Abbé d’Arnoud et prononce ses premiers vœux le 28 avril 1944.</p>
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<p>Il est exempté du service militaire et il commence aussitôt ses études de philosophie à Cavalerie d’abord, en 1944-1945, puis à Layrac, 1945-1946. Il fait ensuite une année d’œuvre au Collège Sainte Barbe, à Toulouse, de 1946 à 1947. Il fait ensuite sa théologie à Layrac de 1947 à 1951. C’est là qu’il est ordonné prêtre, le 17 février 1951, avec 16 autres confrères assomptionnistes, par Mgr Beck, évêque assomptionniste en grande Bretagne. Une belle et grande ordination qui a fait la fierté de la Province de Bordeaux.</p>
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<p>Sa première affectation, 1951 – 1952, fut l’alumnat de Cahuzac, comme professeur en même temps qu’il préparait sa propédeutique. En 1952, il est nommé à nouveau au Collège Sainte Barbe de Toulouse, comme professeur de lettres, tout en préparant sa licence de lettres, et en assurant la Direction du Primaire au sein du Collège, qui avait une excellente réputation.</p>
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<Il y restera 17 années. Il dira lui-même, 17 belles années d’enseignement qui lui laisseront de très bons souvenirs, malgré le travail important à fournir quand on est professeur de collège. Quand on a une vraie vocation d’enseignant et qu’on aime les jeunes, c’est une joie d’être professeur.</p>
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<p>En 1969 il est envoyé à PARIS pour une année de formation permanente, tout en étant vicaire à la paroisse des Lilas.</p>
<p>De : 1970 à 1977, il est affecté à nouveau comme professeur de français au Lycée agricole de Kerbernes, en assurant également des cours de culture générale.</p>
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<p>En 1977, il connaît une grosse épreuve de santé, il fait une polynévrite qui va conditionner en partie tout son avenir. Il marchait difficilement, son état exigeait souvent le recours aux cannes anglaises pour tout déplacement, même peu important. Cela ne fera que s’accentuer avec le poids des ans.</p>
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<p>En septembre 1977, on lui confie une responsabilité qui demande moins de mouvements, il est nommé secrétaire provincial à. Bordeaux-Lacanau, et en septembre 1978, il est nommé secrétaire du Conseil Provincial à Paris, puis secrétaire provincial, une fois l’unification. des provinces françaises réalisée.. Il assurera cette charge de 1981 à 1990.</p>
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<p>En 1991, il est affecté à la Communauté de Vincennes. Il assure un ministère de confession dans la paroisse voisine et il rend encore de nombreux services à la Maison Provinciale, notamment pour la rédaction des notices nécrologiques et pour les archives de la Province</p>
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<p>En 1992, il accompagne à Valpré (Rhône) les jeunes bulgares qui viennent d’arriver pour apprendre le français. En 1994, ses supérieurs projettent de l’envoyer à Plovdiv, en Bulgarie. Hélas, son médecin le déconseille pour raison de santé : problème d’asthme. Il reste à Vincennes jusqu’en 2000.</p>
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<p>Il demande alors de rejoindre notre maison de repos à Albertville, qu’il connaissait déjà parce qu’il y était venu plusieurs fois en vacances et qu’il appréciait la région et la communauté.</p>
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<p>Il vécut ainsi 5 années, continuant de lire beaucoup : littérature, philosophie, théologie, spiritualité, s’intéressant beaucoup à la nature, aux arbres, aux fleurs, aux plantes, aux oiseaux.</p>
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<p>Durant plusieurs années il accompagna un groupe biblique qui appréciait beaucoup ses exposés sur les thèmes demandés par le groupe. Il était toujours prêt à assurer une homélie quand je le lui demandais et même l’animation d’une récollection en communauté. Il avait le don de la clarté, de la concision, et le culte du sens des mots.</p>
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<p>En communauté, il ne faisait pas beaucoup de bruit. Il était fraternel avec tous, parfois pince sans rire. Très volontaire, il n’acceptait d’être aidé ou servi que lorsque vraiment il ne pouvait pas assurer ce service lui-même.</p>
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<p>Son départ, ce samedi matin, nous a tous surpris. Ce fut comme un choc pour plusieurs d’entre nous, même si nous savions que son cancer le rongeait parfois douloureusement.</p>
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<p>Il laisse le souvenir d’un frère qui aimait les études, qui n’aimait pas se plaindre, qui ne cherchait pas à se faire remarquer, qui rendait volontiers le service qu’il pouvait rendre autour de lui.</p>
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<p>Courageux dans la maladie, il est parti dans la sérénité d’un croyant qui se savait fragilisé et qui s’est abandonné au Seigneur dans les derniers moments de lucidité qu’il a pu avoir avant d’entrer dans le coma et de s’éteindre sans la moindre douleur apparente.</p>
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<p>Que le Seigneur lui donne maintenant la récompense qu’il accorde aux bons serviteurs.</p>
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<p>C’est avec lui et pour lui que nous célébrons maintenant cette eucharistie.</p>
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