Religieux de la Province de Paris.
Le long cheminement d’une vocation.
Eugène Clabecq naît à Lille le 23 avril 1908, benjamin et unique garçon d’une famille de sept enfants. Après ses études primaires à l’école Michelet (1913-1920), il suit les cours de l’Ecole primaire supérieur (1920-1923), puis, tenté par la carrière d’architecte, ceux de l’Ecole des Beaux-Arts (1923). A l’âge de 10 ans, il s’est ouvert à sa mère de son désir de vie religieuse et sacerdotale chez les Capucins, mais en 1918 la région lilloise vit à l’heure des réquisitions allemandes et de la désorganisation des institutions religieuses. En 1928, il quitte clandestinement la maison familiale pour gagner la Trappe du Mont-des-Cats (Nord) où il n’est accepté qu’en qualité de frère convers. Il s’initïe à la vie monacale entre l’abbaye du Mont-des- Cats et Soligny entre 1926 et 1933. Insatisfait, il recherche du côté de la Grande-Chartreuse, à Montrieux (Var) où il fait sa donation en juin 1935. A la guerre de 1939-1940, mobilisé, il sert dans l’armée du Levant et, rendu à la vie civile, il peut prononcer sa première profession le 1er mai 1942. En décembre 1945, il rejoint la Chartreuse de Mougères (Hétault) où lui sont confiées les charges de portier et de cuisinier. Son directeur spirituel décèle en lui une aspiration insatisfaite pour la vie apostolique et l’aiguille vers la communauté assomptionniste de Montpellier où il est reçu en octobre 1946 par le P. Régis Sérine. En novembre 1946, il est accueilli à la maison de vocations tardives de Montéchor (Pas-de-Calais). Pendant deux ans (1946-1948), il s’adonne aux humanités classiques. Il fait son noviciat aux Essarts (Seine-Maritime) en 1948, prend le nom de Frère Hugues-Marie et prononce ses premiers vœux le 29 septembre 1949. De 1949 à 1955, il suit à Lormoy (Essonne) le cycle des études de philosophie et de théologie.
Il peut prononcer ses vœux perpétuels le 3 octobre 1952 et être ordonné prêtre, à 46 ans, à Chevilly-Larue (Val de Marne) le 13 juin 1954 par Mgr Biéchy.
Une vie apostolique, mouvementée et éprouvée.
En juillet 1955, le P. Hugues-Marie est nommé supérieur de Montéchor où il prend à cœur sa responsabilité de formateur, avec une rigidité non dénuée de timidité. En septembre 1957, faute d’effectifs, la maison ferme et le P. Clabecq est alors désigné pour animer la maison de retraites de Lormoy où il a de la peine à trouver sa place. Astreint à une fonction de gestionnaire plus qu’ à celle d’animateur, il part pour Davézieux (Ardèche) comme curé de la paroisse en 1958. Mais son état de santé ne lui permet pas de durer. Il souffre d’arthrose lombaire et part se reposer, sur avis médical, aux Essarts. En décembre 1959, il peut se charger de l’aumônerie des Oblates au MesnilSaint-Denis (Yvelines). De nouveau il doit décrocher: de décembre 1960 à janvier 1961, il est transféré ;à la maison provinciale de Paris pour soins à l’hôpital Cochin. Opéré en mai, il est dirigé vers les Corbières (1), au dessus d’Aix-les-Bains (Savoie) où il peut s’occuper de l’aumônerie d’un orphelinat, dans des locaux occupés en 1930 par Mme Gallice et l’abbé Portal, apôtre de l’unité. Mais en septembre 1970, les Sœurs de Saint-Joseph de Chambéry quittent et ferment l’établissement et le P. Hugues-Marie est conduit à la maison de Chanac (Lozère). Il fait encore un essai à l’aumônerie de l’annexe de l’orphelinat Halluin à Rumaucourt (Pas-de-Calais) en juillet 1972. Le 8 août 1972, la santé se détériorant, le P. Hugues-Marie regagne Chanac et rend quelques services. Il s’intéresse aux recherches géologiques du P. Eloi Pastre et constitue même un petit musée lapidaire. En septembre 1975, revenu très amaigri d’un séjour en famille dans le Nord, le P. Hugues-Marie est contraint à des analyses médicales à Mende. Le professeur Vidal décèle en février 1976 une affection cancéreuse. il est transporté le 20 avril 1976 à la clinique Saint-Eloi de Montpellier. Il meurt dans l’ambulance qui le ramène sur Mende le jeudi 29 avril 1976. Les obsèques, présidées par le P. Maurice Laurent, assistant provincial, sont célébrées à Chanac le 1er mai et le Père est inhumé au cimetière de Vals.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I) 1975-1980, p. 25-26. Biographie du P. Clabecq par le P. Manuel Vandepitte (1976), 4 pages. Comme supérieur de Montéchor, le P. Clabecq a laissé plusieurs rapports sur la communauté (1955-1957). On lui doit également un rapport-bilan personnel en 1963. (1) La crypte de la chapelle des Corbières conserve les restes de Mme Gallice et de l’abbé Portal, Lazariste ap8tre de l’unité auquel Régis Ladous a consacré sa thèse en 1972: cf la brochure préfacée par Sr Georgette-Marie, Supérieure Générale des O.A., Madame Gallice et: Père Portal Institution Sainte-Elisabeth, 1974. A proximité, sur cette pente du Mont Revard, Pugny-Chatenod abrite aujourd’hui un monastère de la Fraternité des Sœurs de Bethléem et de l’Assomption de la ,Sainte Vierge. Par Mme Gallice, ces lieux font partie de l’histoire des oblates.