Jacob (Christiaan-Albert) JACOBS – 1915-1989

Manizalès, 1951.
« Je passe quelques jours de vacances à Manizalès et j’en profite pour vous
écrire quelques mots. Vous avez assisté à la pose de la première pierre le
24 octobre 1948 et vous vous êtes intéressé à notre travail en faveur des
ces nègres si sympathiques et primitifs. Vous en parlez dans votre livre
L’Amérique à vol d’oiseau avec beaucoup d’éloge. Nous avons commencé ce
travail avec une somme minime de 520 pesos! La chapelle a coûté 38.500
pesos, soit 750.000 francs belges. Cela nous a coûté aussi beaucoup de
sueur, mais la récompense n’en a été que plus grande. Dans ces pays
tropicaux, cohabitent la pire misère et la richesse la plus fabuleuse. Nous
reconnaissons au peuple colombien un grand esprit religieux, une grande
serviabilité. Bien des personnes
sont toujours prêtes à nous aider et à nous voler! L’Eglise construite à
Cali n’est pas très grande: 26 m. de long sur 12 de large; mais nous avons
une
statue de la Vierge de 2m.! Le P. Sylvère Piriot a été nommé professeur de
sociologie l’Université de Cali. Les Petites Sœurs de l’Assomption font ici
des merveilles: on les regarde comme les religieuses les plus sociales, il
y a des vocations colombiennes ».

Religieux de la Province de Belgique-Nord.

Temps de formation.

Né à Gruitrode (Belgique) dans le Limbourg, le 22 novembre 1915, Christiaan-Albert Jacobs est l’aîné d’une famille de huit enfants. Il commence sa scolarité secondaire au collège de Turnhout chez les jésuites (1931-1933), puis les poursuit à l’alumnat de Kapelle-op-den-Bos (1933-1937). Il entre au noviciat de Taintegnies le 26 septembre 1937 et y prononce ses premiers vœux le 29 septembre 1938, sous le nom de Frère Jacob: « De caractère gai et d’humeur égale, le Frère Jacob est estimé pour sa régularité, sa fidélité à ses devoirs et sa docilité. Il est parfois lent et maladroit. Durant tout son temps de noviciat, il s’est montré comme un religieux d’esprit surnaturel et constamment préoccupé de sa sanctification». Le Frère Jacob entreprend ses études de philosophie à Saint-Gérard (1938-1940). En raison de la guerre, il fait ses études de théologie à Saint-Gérard, le scolasticat de Louvain ayant été détruit lors de l’invasion allemande. C’est également à Saint-Gérard qu’il fait ses études de théologie. On sait qu’il est reçu profès perpétuel le 27 septembre 1941 à SaintGérard et qu’il est ordonné prêtre le 18 décembre 1943 à Namur.

Responsabilités et ministères.

Le Père Jacob est économe à Louvain, de 1944 à 1947. Il rêve depuis toujours d’être missionnaire au Congo, mais c’est en Colombie qu’il est envoyé. Il y arrive en 1947. Il est nommé curé à Cali de 1947 à 1954. Il construit deux églises paroissiales. Durant ses vacances en 1954, il doit subir une intervention chirurgicale qui met fin à tous ses espoirs de retour en Colombie. Après un temps de convalescence en Suisse, le Père Jacob est nommé au noviciat de Taintegnies comme aide au maître des novices. En 1956, il est nommé supérieur à Menin.

En 1957, il est envoyé à Kapelle-op-den-Bos comme responsable de la construction du nouveau collège. Malgré des moyens financiers modiques, il réussit à réaliser une oeuvre magnifique. En 1964, on l’appelle à Borsbeek (1) où durant 25 ans il déploie son activité au bénéfice de la communauté et de la paroisse. Toute jeune, celle-ci n’a ni église ni presbytère ni centre pastoral. Une fois encore, le P. Jacob se fait constructeur. Simultanément, il est aumônier des scouts, fonction qu’il va garder longtemps. Durant 17 ans, il enseigne la religion et exerce les fonctions de responsable pour la pastorale à l’école technique communale de Mortsel. C’est une tâche difficile, mais sa foi profonde, sa serviabilité, son attention aux jeunes et aux parents en difficulté ou même marginaux, lui permettent d’être bien perçu par ses élèves et de faire passer le message de la Bonne Nouvelle. En 1981, il est mis en congé comme professeur, mais, comme prêtre, il peut continuer son travail pastoral. Ainsi le voit-on dans de nombreuses paroisses flamandes prêcher durant les week-end pour ‘l’Aide aux pays de l’Est’. Il peut ainsi rassembler des sommes d’argent pour subvenir aux besoins de ces églises en détresse. Petit à petit, les forces du Père diminuent. Il craint de devenir un poids trop lourd pour ses confrères. Il meurt à Borsbeeck le dimanche 3 septembre 1989, au milieu de ses frères, paisiblement, et de façon presque inaperçue. Les obsèques du P. Jacob sont célébrées à Borsbeeck le samedi 9 septembre, suivies de l’inhumation sur place. Une seconde célébration eucharistique est également assurée dans son village natal de Gruitrode, le 16 septembre suivant.

(1) Il existe deux paroisses A.A. à Borsbeek de nos jours-. Sint Jan Berchmans et Sint jacobus. D’après les adresses, c’est à la première que le P. Jacob a été affecté en 1964. Le 25 mars 1972, est inaugurée la nouvelle église de Borsbeek par Mgr Daems, évêque d’Anvers. Borsbeek est un gros centre de la banlieu d’Anvers. En 1974, les religieux se préoccupent debâtir un plus grand presbytère, notamment pour y accueillir aussi bien tous les religieux de ce secteur d’Anvers que des missionnaires rentrant du Congo-Zaire.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (IV) 1987-1990, p. 67-68. Onder-Ons, oktober 1989, p. 13-15. Lettre du P. Jacob (Jaime) Jacobs au P. Gervais Quenard, Manizalès, 1er mars 1951. Dans les ACR, rapports du P. Jacob Jacobs sur Menin (1956), correspondances (1951-1959). Le P. Jacob Jacobs a écrit quelques articles sur la Colombie (L’Assomption, 1949 et Missions des Augustins de l’Assomption, 1949-1951).