Religieux français.
De Notre-Dame des Châteaux à Notre-Dame.
Jean-Marie-Alexandre Hybord est un savoyard de Tarentaise, né à Cevins le 26 décembre 1861. Il est présenté au P. d’Alzon en visite à Moûtiers en 1871. Accepté comme alumniste aux Châteaux (Savoie), puis à Alès (Gard), il choisit la vie religieuse assomptionniste en prenant l’habit au noviciat de Nîmes (Gard), le 29 septembre 1879, sous le nom de Frère Jacques. Profès annuel l’année suivante- dernière promotion que connaît le P. d’Alzon, sans compter les 4 postulants qui à Nîmes prennent l’habit le 29 septembre 1880-il part pour l’Espagne accomplir sa deuxième année de noviciat en décembre 1880. Il prononce à Osma ses vœux perpétuels, le 29 septembre 1881, il commence sur place ses études de philosophie et achève sa formation ecclésiastique à Rome (1882-1886) où il est ordonné prêtre le 28 février 1885 et d’où il revient avec le titre de docteur. Malade, atteint par la tuberculose, il vient mourir à Notre-Dame des Châteaux, au berceau de sa vocation, le 6 août 1886, à 25 ans. Il est inhumé le lundi 9 août suivant en contrebas, au pied de la tour ronde où sa tombe est encore visible (1).
Personnalité et cérémonie funèbre.
Le P. Jacques Hybord est une intelligence hors ligne et une âme prédestinée, à la façon des Louis de Gonzague et des Jean Berchmans. Revenu de Rome où il a brillamment conquis le doctorat en théologie, le P. Jacques Hybord semble destiné à remplir une longue et fructueuse carrière, mais il n’a que le temps de passer quelques jours au berceau de sa vie religieuse. Ses funérailles ressemblent plutôt à un triomphe qu’à un deuil. Dix-neuf prêtres, un grand nombre de religieux de l’Assomption, les alumnistes de Notre-Dame des Châteaux,
des parents du défunt et plusieurs personnes venues de tous les points du canton de Beaufort- sur-Doron et même du canton d’Albertville, forment un cortège imposant qui s’est déroulé sur les flancs de la montagne. Des larmes, des chants, des prières et, sur le bord de la tombe, quelques paroles graves et émues du P. Rémy Commun, Supérieur de Notre-Dame des Châteaux, qu’il tire de son cœur à la louange du cher défunt et pour l’édification des assistants, c’est tout, mais quelle grandeur dans cette scène. L’œuvre de Notre-Dame des Châteaux possède maintenant un protecteur au ciel. Du tombeau des saints une vertu se dégage toujours. Courage donc et confiance dans l’avenir. L’exemple du P. Jacques Hybord sera fécond».
Un de ses anciens condisciples composa une chanson à la mémoire du jeune disparu: 0 toi que nous aimions! ô Jacques! petit Père, au front si pur, au visage vermeil, souriant, mais austère, aux yeux d’azur: Quoi! déjà la moisson, quand la fleur vient d’éclore, déjà mourir! Faut-il donc que le soir soit si près de l’aurore pour l’obscurcir! Il était né là-haut dans les Alpes si belles où le Mont-Blanc couronne son vieux front de neiges éternelles, et sur son flanc rattache de glaciers une robe ondulée, où des grands monts le soleil et l’air pur viennent dans la vallée sur les moissons. La Vierge l’abrita comme une tendre mère sous son manteau….
(1) Le P. Marie-Bernard Kientz a bien voulu retranscrire l’inscription latine gravée sur la tombe du P. Jacques, que le temps n’a pas encore fait disparaître: ‘Ossa et ceneres R.P. Jacobi HYBORD sacerdotis et egregii Doctoris Professi in Congreg.ne August.rurn ab Asssumptione. Natus Cevins DICXXVI Xbris 1861. Praemature migravit ad Domunum die VI Augusti 1886, sub tutela D.N. Castellorum. Orate pro eo.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Souvenirs 1886, n° 50, p. 321 et 1887, n° 51, p. 337 (poésie en l’honneur du Jacques). L’Assomption 1897, n° 11, p. 170. Notice biographique sur le P. Jacques Hybord par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Le Petit Savoisien (coupure de presse: nécrologie le P. Jacques Hybord, 1886). Lettres d’Alzon, tome XIII (1996), p. 452. Dans les ACR, du P. Jacques Hybord, correspondances (1880-1883). Lettre du Frère Jacques Hybord au P. Alexis Dumazer, Sète, 8 décembre 1880.