Jean-Baptiste (Jean) CLOCHON – 1906-1975

Avis très favorable.

«. Le Frère Jean est un excellent sujet: âme toute candide, un cœur délicat
et plein d’attentions, dévoué pour faire tout ce qu’on lui demandera,
essayant même quand ce n’est pas dans ses moyens, très humble et
reconnaissant volontiers ses déficiences dans bien des domaines.

On ne peut évidemment pas lui demander n’importe quel travail, car malgré
beaucoup de bonne volonté, le frère éprouve de sérieuses difficultés pour
s’adapter à des besognes nouvelles pour lui. L’emploi qui répond le mieux
à ses aptitudes est évidemment la reliure qui lui permettait de gagner sa
vie avant d’entrer au noviciat.

Il peut être également consacré à des travaux d’intérieur: porterie,
entretien, peinture, sacristie etc… Somme toute, dans toute maison où il
aura un emploi approprié, le Frère Jean sera grandement apprécié par sa
conscience, sa piété, son esprit religieux et son grand dévouement. »

P . Régis Escoubas.
Avis du Maître des novices. Pont-l’abbé d’Arnoult, le 3 avril 1944.

Religieux de la Province de Paris.

Relieur à Paris.

Jean Clochon voit le jour à Paris XVème le 8 octobre 1906, aîné d’une famille de cinq enfants. Durant sa petite enfance, il fait une chute grave, accident dont il va souffrir toute sa vie. D’esprit curieux, doué d’une bonne mémoire, très ordonné, Jean se fait remarquer pour ses aptitudes au travail minutieux et appliqué. Il est placé en apprentissage chez un relieur et suit des cours de perfectionnement le soir. Il aime ce travail et le contact des livres, ne s’intéressant pas qu’à leur couverture. Il est un paroissien assidu aux offices à Saint-Christophe de javel, puis à Saint Jean-Baptiste de Grenelle. Quand sa famille s’installe à Issy-les-Moulineaux (Hauts- de-Seine) en 1932, il fréquente la paroisse de Saint-Etienne et le cercle Maurice Maignen. L’épreuve de la mort d’un de ses frères, époux d’une sœur du P. Athanase Sage, tué au combat en 1940, le mûrit. Il a d’autre part de la peine à tenir la cadence d’un travail à la chaîne quand son entreprise artisanale passe aux méthodes de la reliure industrielle. En 1942, le P. Athanase Sage lui pose la question de la vie religieuse qu’il accueille de tout cœur. Jean est dirigé sur Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime), départ et arrachement à la vie familiale qui lui coûtent.

Formation à la vie religieuse.

Au début de septembre 1942, Jean se présente au noviciat de Saint-Antoine de la Chaume, à Pont-l’Abbé d’Arnoult où le reçoit le P. Régis Escoubas. Il commence un temps de postulat. Le P. Athanase Sage se déplace de Lormoy pour donner l’habit religieux à sa recrue le 28 avril 1943. Jean porte désormais le prénom de Frère Jean-Baptiste. Le P. Athanase ne cessera d’ailleurs d’accompagner son protégé d’une affectueuse sollicitude. Le novice, malgré ses 36 ans révolus,

se met, avec simplicité, tout entier à sa vie religieuse de prière et de dévouement. En dehors des heures de cours et de prière, entre autres travaux demandés aux Frères convers, il s’essaie, lui qui est un citadin, à la garde des moutons et des vaches, ce qui ne va pas sans quelques incidents comiques qu’il aimera plus tard raconter. Le 1er mai 1944, sa vocation semblant dûment éprouvée, le Frère Jean-Baptiste est admis à prononcer ses premiers vœux entre les mains du P. Régis Escoubas.

Affectations: Lormoy et Chanac.

Le Frère Jean-Baptiste va passer 29 ans dans sa première affectation, Lormoy (1944-1973), à part les quelques mois aux Essarts (janvier à mai 1930). Il connaît les évolutions de la maison: scolasticat Saint-Augustin jusqu’en 1959, maison pour la formation complémentaire et pour les vocations tardives (1959-1966), maison d’accueil pour retraites et sessions (1966-1971). Mise en vente, la demeure est confiée au gardiennage du P. Pharisier auquel est adjoint le Frère Jean- Baptiste comme aide et compagnon. C’est là qu’il a prononcé ses vœux perpétuels le 4 mai 1947 et célébré son jubilé d’argent (1969). De cette période de vie, on se souvient : « Dans le dévouement, il est la simplicité; on ne l’entend guère, on ne le remarque pas. Bonnement, à sa manière, parfois un peu lente, il accomplit sa tâche, toujours occupé, jamais agité. Quand il vient à manquer, on s’aperçoit combien il tient une place importante dans la marche de la maison. Sa fierté est d’apporter au bibliothécaire de nombreux volumes, battant neuf, à la reliure élégante et solide ». A la fin de septembre 1973, le Frère Jean-Baptiste s’installe à Chanac (Lozère): on le croit robuste, aimant la promenade solitaire à travers la ville, coiffé de sa casquette de cuir et couvert d’une longue gabardine. Le jour de la Pentecôte, le 18 mai 1975, il doit quitter la table, pris de malaise. Il est transporté à l’hôpital de Mende, puis à Saint-Eloi à Montpellier. Pendant 53 jours, il reste dans un coma prolongé . Le 5 juillet, il est ramené à Mende où il meurt le jeudi 10 juillet 1975. Les obsèques, présidées par le P. Jean-Claude Deborte, sont célébrées à Issy-les-Moulineaux le 16 juillet où le corps est transféré la veille, selon le désir de la famille. Suit l’inhumation dans le caveau de famille.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (I), 1975-1980, p. 13-14. Notice biographique du Frère J.-B. Clochon par le P. Manuel Vandepitte, 4 pages (pour Paris-Assomption).