Jean (Jean-Joseph-Marie) FALHUN – 1932-1982

Dans la hâte d’un départ.
« Voici un petit mot rapide et sans doute maladroit que je vous adresse
d’un car qui me conduit à une première communion solennelle que je prêche
dans le Lot-et- Garonne, c’est dire son caractère hâtif et pressant. A
l’issue d’un certificat d’histoire passé à Bordeaux il y a à peines
quelques heures, le P. Jointer [Provincial de Bordeaux] m’envoie en Grèce
pour un stage culturel. Passant par l’Italie, il m’est difficile de ne pas
prévoir un arrêt à
Rome. C’est ce que je voudrais faire, trop sûr de pouvoir compter sur votre
bonté et sur la bonne hospitalité de Tordi Nona [Rome). J’aurais le désir
de rejoindre Rome le vendredi
29 juin [1962] vers 12h.50 mais ceci est l’horaire des trains de l’an passé
et d’y séjourner jusqu’au 3 juillet suivant. Voudriez vous avoir la bonté
de me faciliter ce séjour, en voyant le Père Supérieur [P. Albertus
Boeckhorst]. J’aurai peut-être aussi besoin de changer quelque argent.
Excusez-moi de vous prendre si tard ».

P. Jean Falhun au P. Alphonse Picot 23 juin 1962, Saint- Joseph (Cavalerie-
Prigonrieux).

Jean (Jean-Joseph-Marie) FALHUN

1932-1982

Religieux de la Province de France.

Formation dans la Province de Bordeaux.

Jean-Joseph-Marie Falhun naît le 27 décembre 1932 à Tréglonou (Finistère). Il fait ses études secondaires dans les alumnats de Saint-Maur (Maine-et-Loire), de 1944 à 1947 et de Cavalerie (Dordogne) de 1947 à 1950. Entré au noviciat de Pont-l’Abbé d’Arnoult (Charente-Maritime) où il prend l’habit le 28 septembre 1950, il y prononce ses premiers vœux le 29 septembre 1931. Le P. Tournellec le décrit comme suit: « Jean Falhun est supérieur à ses compagnons de noviciat par l’étendue de ses connaissances. C’est un intellectuel, délicat, avec un fumet de timidité qui gêne sa conversation dans les premiers contacts. De commerce agréable, il est capable aussi, à cause de sa nervosité de traits cinglants. Il a fait un séjour à l’hôpital à cause d’une maladie intestinale, de nature indéterminée ». Le Frère Jean accomplit ensuite ses années d’étude de la philosophie à Layrac (Lot-et- Garonne), de 1951 à 1953. Le service militaire le retient deux longues années dont une bonne partie passée en Algérie (Bou-Hamama). Revenu à Layrac pour la théologie, il est admis à la profession perpétuelle (ler juillet 1957 et il est ordonné prêtre le 23 mai 1959. « Religieux travailleur, doué, pieux et suffisamment docile, il s’est dévoué à faire du catéchisme et manifeste des préoccupations intéressantes pour la vie apostolique ». Après une année de pastorale à Lyon (1959-1960), le P. Jean est affecté par son Provincial au service de l’enseignement dans les alumnats et collèges de la Province de Bordeaux.

De Bordeaux à Jérusalem.

Pendant 13 ans, le P. Jean se dévoue à l’enseignement: professeur d’anglais à Cavalerie en Dordogne (1960- 1965), puis à Sainte-Barbe à Toulouse (1965-1967) dans la Haute-Garonne.

En 1967, nanti d’une double licence d’histoire et d’anglais, il part pour le collège de Worcester aux U.S.A. où il reste trois ans (1967-1970). Le collège Saint-Sauveur de Redon (Ille-et- Vilaine) où travaillent ensemble Assomptionnistes et Eudistes, après la fermeture de Saint- Maur, est la dernière étape de son enseignement (1970-1973). La Bible a toujours passionné le P. Jean. Le voilà à Jérusalem où, pendant trois ans (1973-1976), il accueille et guide les pèlerins. En collaboration avec Sami Awwad, de Terra Santa, il réalise l’album Cette terre de Dieu et un montage audio-visuel en anglais puis en français. En septembre 1976, il rentre en France. Il est alors question pour lui d’un autre stage à Rome auprès du P. Pierre Touveneraud, mais finalement c’est la vie pastorale qui l’emporte, à Angoulême (Charente).

La Rochelle.

En décembre 1977, il est nommé à la paroisse de Tasdon, à La Rochelle (Charente), quartier de la gare. Les PP. Marcel Lelièvre et Marcel Bizien, ses compagnons de vie, retracent cette courte période de la vie du P. Jean: « Tout en travaillant sur la paroisse de Tasdon, Jean continue, avec l’Association Notre-Dame de Salut, à conduire des groupes de pèlerins en Israël et en d’autres pays. Il fait partie de l’équipe diocésaine de formation permanente, heureux de partager ses richesses avec ses frères dans le sacerdoce, quelques cercles bibliques de La Rochelle et les Clarisses. Tous apprécient sa conviction, sa flamme, son désir de mieux connaître Celui qui donne sens à sa vie ». Habitué des ‘Bretons de La Rochelle’, de l’Association ‘Escale’ et de l’aumônerie militaire dont il devient responsable en décembre 1981, il accepte encore, à la veille de son hospitalisation, un service d’alphabétisation au Foyer des Cordeliers. Le 18 octobre 1982, il rentre fatigué d’un pèlerinage en Espagne et au Portugal. Le 31 octobre, il est hospitalisé aux soins intensifs. Il meurt le samedi 6 novembre 1982, à 50 ans, d’une embolie foudroyante au cœur. Ses obsèques sont célébrées le mardi 9 novembre. Le 10, son corps est inhumé dans le cimetière de son pays natal, Tréglonou où vit encore sa vieille mère de 84 ans.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Docuemnts Assomption, Nécrologe (11) 1981-1983, p. 123. A Travers la Province (Paris), 1982, n° 25 (déc. 1982). En collaboration avec Sami Awwad, Cette terre de Dieu. Dans les ACR, trois correspondances du P. Jean Falhun (1946, 1954,1962). Notices Biographiques