Jean-Paul Trottier – 1913-2004

Notre cher père Jean-Paul est décédé le vendredi ler octdobre, 2004, à l’hôpital du Saint-Sacrement à Québec. Le cancer, dont il souffrait depuis sept ans, avait atteint les os depuis quelques mois, depuis plus d’une année peut-être, et ce cancer le faisait beaucoup souffrir. Il avait été hospitalisé le 10 juin, puis transféré le 23 juin au Manoir de la Rivière à Cap-Rouge. Mais, dans cette résidence, il ne recevait pas les soins qu’exigeait son état, état qui empirait; aussi, le 7 septembre, fut-il de nouveau hospitalisé à l’hôpital du Saint-Sacrement, où il décéda trois semaines plus tard. Il avait reçu, le matin même, la visite de l’un d’entre nous, qui ne perçut pas que le père était à ses tout derniers moments; de fait, le père Jean-Paul est mort moins de deux heures plus tard.

Le père Jean-Paul est né le 16 avril, 1918 à Saint-Tite de Champlain. Après ses études au petit séminaire de Trois-Rivières, études couronnées par le baccalauréat ès arts, il entra au noviciat de l’Assomption à Sillery le 25 juillet, 1941 et fit ses premiers voeux le 17 octobre, 1942. C’est au grand séminaire de Québec qu’il étudia la théologie; il fut ordonné prêtre le 15 juin, 1946.

Sa première obédience le conduisit à la Prep School de l’Assomption à Worcester (Mass.) où il enseigna le français jusqu’en janvier, 1949. Après quelques semaines à New York, il partit pour Mexico City où il arriva le 7 mars; il y rejoignait les pères Cassien Dubost et Clément Lecours ainsi que le frère Edmond Saint-Gelais. Du &nbps;25 décembre 1951 à juin 1952, il est curé          et seul – à Polotitlàn. Après quoi, il retourne à Mexico City pour y être de nouveau vicaire. De l’été de&nbps; 1952 à octobre 1955, il est à Apizaco comme directeur d’un petit externat; le père Roland Guilmain l’y avait rejoint en 1954. En 1955, il retourne comme vicaire à Mexico City.

Le 10 juillet 1958, il est nommé supérieur à Québec, où il arrive le 5 août. Après un premier mandat, il retourne à Mexico le ler juillet 1961, pour y être curé. Mais à l’été de 1964, il revient au Canada comme supérieur du collège d’Alzon à Bury. Le collège doit fermer ses portes à l’été de 1967. Du 20 septembre au début de février 1968, le père Jean-Paul est à Beauvoir.

C’est a Lota (Chili) qu’il va poursuivre son ministère auprès des latino-américains. Il y passera cinq ans, rapidement responsable de la petite communauté; il y est curé et, en 1970, vicaire épiscopal. Mais en 1974, il est de retour à Mexico comme responsable de la formation.

Le 16 juin 1976, il est à Québec; le 5 septembre, il est nommé aumônier à la maison mère des Soeurs de Notre-Dame du Bon Conseil à Chicoutimi. Il y reste jusqu’en mai 1978. II retourne alors à Mexico, a la paroisse de la Imperatriz, puis il est curé à San Bernabé, de &nbps;1985 a 1990 (Doyen en 1987), puis de nouveau à la Imperatriz comme curé (Doyen en 1991) et vicaire épiscopal. Il revient définitivement à Québec le 29 avril 1993.

Le père Marcel Poirier, économe général, qui le connaissait bien, nous a, à l’annonce de son décês, envoyé de Rome le bel hommage que voici:

Je garde le souvenir d’un homme généreux, simple, désinteressé et irrémédiablement optimiste. Jean-Paul a beaucoup aimé la mission du Mexique de même que celle du Chili, y laissant son coeur. 11 y avait cultivé l’art des bonnes relations et tentait le plus souvent d’attenuer les différends entre personnes et groupes. Le raccourci était parfois un peu rapide, mais l’attitude était sincère, celle d’un artisan de paix. Jean-Paul était à l’aise avec les gens simples comme avec les personnes plus instruites. Au Mexique, il s’était fait proche des pauvres tout comme des gens bien nantis. J’ai eu la chance de visiter des familles de l’un et l’autre milieu, toutes sincèrement attachées à ce “Padrecito” en qui elles voyaient un home de Dieu. Le retour au pays lui avait couté et il s’y sentait mésadapté, en comparaison du Mexique, le Québec semblait bien “froid”. 11 ne s’en plaignait guère, tout comme il ne gardait pas d’amertume pour les coups durs du passé. 11 a su bien vieillir; il lisait beaucoup; s’intéressait à la vie de la Congrégration et de l’Eglise; entretenait des nombreuses relations épistolaires et conservait sa joie de vivre malgré la maladie qui le minait. Lorsqu’il a été hospitalisé en juin, sentant sa mort prochaine, il ne tarissait pas de mercis pour tout ce que la Congrégation lui avait donné et il était très heureux de voir les jeunes Mexicains, qui allaient poursuivre l’oeuvre commencée. Dans la mesure où on peut l’être, il était prêt à partir. Le Seigneur qui aime les coeurs simples lui a préparé une place de choix.

Nous nous rappelons que le père Jean-Paul s’intéressait manifestement à tout ce que vivait l’Eglise, notre congrégation.

Nous nous rappelons le sérieux de sa vie religieuse, sa foi ferme, sa fidélité à la prière, sa régularité.

Nous nous rappelons aussi que le père Jean-Paul était un très bon compagnon, attentif aux personnes, bienveillant, serviable, généreux, patient, tolérant, pacifique, calme, d’une relation facile, acceptant toujours avec le sourire les nombreuses taquineries de ses frères; II n’avait que des amis. II nous est facile de garder de lui un agréable souvenir.

Ses funérailles ont eu lieu au Montmartre le 6 octobre, dans la chapelle du Centre, présidées par le père Christian Blanc, supérieur régional, en présence de la communauté, de membres de sa famille, dont sa soeur religieuse de la Providence, de deux de ses condisciples du petit séminaire de Trois Rivières: Mgr. Henri-Paul Massicote et l’abbé Marcel Héroux, de religieuses, dont une Petite Soeur de l’Assomption, et de nombreux fidèles. II repose maintenant au cimetière Saint-Michel de Sillery.


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Bibliographies