Jef Bergmans – 1930-2004

Le temps de sa formation.

Jef Bergmans est né à Lommel le 06/09/1930 dans une famille nombreuse. Dès son jeune âge il se sent attiré vers la vie religieuse. Pour répondre à cette appel, il suit l’exemple de son frère, 11 ans plus âgé que lui et Assomptionniste. Il entre à l’alumnat de Zepperen en 1945 et continue les humanités à Kapelle-op-den-Bos. Puis il entre au noviciat des Assomptionnistes à Taintegnies en 1951. &nbps;De 1952 à 1954 il fait la philosophie  dans la nouvelle maison d’études de Stabroek, ( Antwerpen) fait une année de théologie à Lormoy et retourne ensuite en Belgique pour y accomplir son service militaire. Il continue ses deux dernières années de théologie à Saint-Gérard où il prononce ses vœux perpétuels le 02/09/1957. Il est ordonné prêtre à Bergeyk ( Pays-Bas) le 08/12/1957 par Mgr. Bekkers. Après une année universitaire à Leuven  il part pour le Congo en septembre 1959.

Sa vie missionnaire.

En 1959 il fut nommé professeur au petit séminaire de Musyenene. P. Jef  y enseigna jusqu’en 1964.  En 1965 il fut nommé vicaire dans la paroisse de Muhangi auprès de son frère  père Lieven. Comme cadet des pères Bergmans, il parcourut la brousse et allait jusque dans les coins les moins connus, jusque derrière le Mohole, (six heures de marche) pour y rencontrer des fidèles et propager la foi. Saura-t-on jamais si les deux frères se rivalisaient dans des records de courses à pied et d’endurance au lieu de se modérer ?  Il participa également avec son frère à la construction de l’église en gradins de Muhangi.

En 1967 il rejoignit la mission de Kyondo, région très peuplée et où il créa, en compagnie du Père Henri Schilder, son grand ami, une dizaine de succursales. De physique mince il n’avait pas son égal pour la marche en brousse, son rythme n’était pas à suivre, rapide, de contact sans pareil avec la population. C’était à son époque qu’il fut dit que la folie se retrouvait dans les murs de la mission de Kyondo, comme ses prédécesseurs et ceux qui le suivirent, l’enthousiasme, le dynamisme n’étaient nul part ailleurs aussi intenses. Cependant par l’altitude ( 2300 m.) tous y laissèrent la santé. C’est de là que tous les missionnaires sont partis le cœur usé prématurément et pourtant ils étaient toujours aussi enthousiastes et attachés à l’endroit. Kyondo est toujours resté un lieu d’exaltation, les liens d’amitiés crées à cet endroit sont restés constants et tous ceux qui y sont passés, sont restés de grands amis.

Voici quelques témoignages de missionnaires: «  Je me souviens de Jef à Kyondo avec Henri Schilder  –  pour l’organisation modèle de la catéchèse et du catéchuménat, en collaboration avec le centre de Butembo afin de former des animateurs et aide-animateurs oeuvrant dans les secteurs et les  sous-secteurs crées en brousse –  pour les services dominicaux où ils partaient dans la nuit pour dire deux ou trois messes chacun, avec une course entre deux, pour revenir à 15 heures sans avoir pris le temps de se restaurer, et la journée se terminait par un match de foot avec les jeunes –  pour leur collaboration avec les Italiens de «  Mundo Justo » : des plans étaient toujours à réaliser, la rénovation de l’hôpital, l’installation  d’une centrale électrique et les constructions nouvelles se succédaient. La pastorale était, néanmoins leur première préoccupation, surtout la pastorale des malades de sorte que l’embauche d’infirmières  Canadiennes, Françaises et Espagnoles les préoccupait. Le social n’était toutefois pas délaissé. Père  Jef s’exprimait toujours avec franchise et simplicité, défendait les pauvres femmes ou veuves contre la pratique de certaines coutumes parfois inhumaines et cruelles des Wanandes. L’équipe de Kyondo créa des entreprises diverses ; exploitation horticole, briqueterie, production de ciment,  construction de centrale électrique, menuiserie..etc.   En procurant du travail aux gens, il les apprenait à vivre une vie plus confortable et humaine.  L’enthousiasme et la présence des missionnaires, même dans les endroits les plus éloignés et périlleux marqua la population. Un ancien missionnaire comparait PèreJef à Charles de Foucauld : « trop sévère pour le commun des frères peut être. » C’est à son exemple que l’on doit beaucoup de vocations dans cette région. Sa manière de vivre simplement, comme un pauvre indigène, se tenant à la disposition de familles en détresse faisait de lui un religieux imprégné de la devise de l’Assomption «  Que ton Règne vienne.»

Le P. Jef  a quitté le Congo en 1976  convaincu  que son travail de missionnaire était accompli et que les animateurs et les catéchètes étaient capables de prendre la responsabilité  de leur propre église. Au moment de son départ l’Abbé Mavondo, son vieil ami lui disait : « Tout n’est pas parfait, vous ne pouvez jamais savoir jusqu’où vos paroles portent leurs fruits, c’est seulement le Bon Dieu qui le sait. »<

Curé de paroisse.

En 1979 le Père Jef est nommé dans la communauté de Borsbeek comme vicaire de la paroisse   assomptionniste. Il se rend compte qu’en Belgique son engagement pastoral paroissial doit changer de fond en comble et que sa façon de travailler doit prendre une toute autre coloration. Et il se confie entièrement à  son curé et supérieur, le P. Jean Berchmans, un homme doué de maintes qualités humaines et spirituelles et apprécié pour son dynamisme pastoral. Ensemble ils vont suivre à l’I.P.B. ( centre de formation pastorale paroissiale)un cours de recyclage biblique et un cycle de sessions pour une  formation pastorale théologique adaptée au temps moderne  en collaboration avec des laïcs. Pendant 14 ans il se donne complètement à sa tâche pastorale en compagnon docile et fidèle de son curé mais avec la  fougue et l’enthousiasme du missionnaire.

A l’âge de 76 ans le Père Jean Berchmans Borghoms, jusqu’alors curé, passe les rênes au Père Jef Bergmans qui, après 14 ans de service comme vicaire, devient curé de la paroisse en 1990.

Le Père Jef continue son labeur pastoral avec un grand sens du service, une compassion  avec les pauvres et les malades physiques et spirituels qui relève du cœur.  Il a le dont d’imbriquer beaucoup de laïcs dans le gouvernement et le déroulement de toutes les activités paroissiales et pastorales, de stimuler et d’activer les initiatives des jeunes. «  Notre paroisse est une grande famille nombreuse dont chaque membre porte sa part de  responsabilité » Voilà sa devise. La liturgie dominicale, tant pour les enfants, les jeunes et les adultes est une de ses priorités. Ses prédications sont simples mais basées sur la vie concrète du quotidien.

     

En juillet 1996 il accepte par serviabilité, d’être  provincial de la province de Belgique-Nord tout en étant curé de paroisse. Sa grande priorité est le soin personnel des religieux. Les réunions, les chapitres, les Conseils de Congrégations, et leur préparation , les voyages et le travail administratif que cette tâche implique lui rendent la vie difficile. Et en 1999 le Conseil Général, estimant que les deux fonctions qui lui sont confiées sont incompatibles, le relève de cette lourde charge.

Au mois de juin 2003 il doit être hospitalisé d’urgence, dans la clinique U.Z d’ Edegem pour le traitement d’un cancer. C’est avec foi et confiance qu’il supporte les souffrances de son mal et du traitement chimiothérapique. Le traitement  influence favorablement sa santé de sorte qu’il se croit guéri après deux mois. A son retour de l’hôpital il constate que le diacre et les responsables pastoraux peuvent prendre la relève des soins pastoraux en son absence. Et en commun accord avec eux il demande à l’évêché d’obtenir sa retraite. Au mois d’avril 2004 il obtient sa pension à l’âge de 74 ans. 

Transféré à la communauté de Leuven.

Et il demande au Provincial  d’appartenir dorénavant à  la communauté de Leuven. Le 13/06/2004 on le nomme supérieur de cette communauté. Mais quelques semaines après sa nomination, la maladie reprend de plus fort. Le 10/07/’04  on le transporte d’urgence à la clinique universitaire de Leuven, où il est décédé le 12/07/04. Ses obsèques sont célébrées dans l’église de Borsbeek au milieu de ses paroissiens qu’il a tant aimé pendant 27 ans. Une foule immense était présente à la cérémonie d’adieu et parmi eux plusieurs anciens missionnaires  et Congolais laïcs. Son corps est inhumé au cimetière de Borsbeek à côté de ses frères Assomptionnistes qui se sont voués à l’avènement du Règne de Dieu dans cette région de Flandre.


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Bibliographies