Jérémie (Alfred-Joseph) DOUZIECH
1888-1974
Religieux de la Province de Paris.
Quarante années de professorat.
Né le 12 mars 1888 à Sabès, hameau de Miquels, commune de Rieupeyroux, dans l’arrondissement de Villefranche (Aveyron), Alfred-Joseph Douziech est admis à l’alumnat de Miribel-les-Echelles (Isère) de 1901 à 1906. Il reçoit, le 21 septembre 1906, l’habit à Louvain (Belgique) des mains du P. Emmanuel Bailly et commence son noviciat sous la direction du P. Benjamin Laurès et sous le nom de Frère Jérémie. Il l’achève par la profession le 21 septembre 1907, sous la direction du P. Antoine de Padoue Vidai. Le P. Emmanuel Bailly reçoit sa profession pour les vœux perpétuels, le 21 septembre 1908. Il suit les cours, à Louvain de philosophie scolastique (1908-1911), fait deux années d’œuvres à San Carlo, Locarno (Suisse), de 1911 à 1913. En 1913, il gagne Jérusalem pour les études de théologie. Les Turcs chassent les étudiants et occupent les lieux en décembre 1914. Le Frère Jérémie termine sa théologie à Rome, de 1915 à 1917, et il y est ordonné prêtre le 14 mai 1916 par Mgr. Cepetelli. Commence alors pour le Père Jérémie un long service d’enseignement. Nous pouvons en suivre les différentes étapes: Miribel-les-Echelles (1917- 1921), Saint-Guilhem-du-Désert (Hérault) de 1921 à 1923, Poussan (Hérault) de 1923 à 1926, le collège de l’Assomption à Worcester (U.S.A.) de 1926 à 1933 où sa présence laisse quelques souvenirs. Par souci d’être utile et par besoin d’user ses forces en travaux manuels, il s’y occupe aussi d’un poulailler, dans une dépendance du collège, ce qui lui vaut le surnom de ‘Pull-mann’. Il trace et construit un chemin carrossable joignant le collège à la grande route. Les élèves apprécient avec humour son parler ‘américain’ avec son accent rouergat! En octobre 1933, il inaugure l’alumnat du Christ-Roi à Chanac (Lozère) où il trouve une stabilité de 23 ans.
Professeur exigeant et même rude, il conduit les promenades en performances légendaires. Pointilleux sur les horaires, il est l’excitateur tout désigné, après avoir de grand matin alimenté en charbon la chaudière du chauffage central et alimenté la pompe qui fournit les réservoirs d’eau pour le dortoir. Il n’oublie pas de se livrer aux soins intensifs du jardinage et de la basse- cour qui se révèlent bien utiles pendant la guerre. En décembre 1957, le P. Jérémie est opéré de la cataracte. La perte de l’œil droit met fin à ses fonctions d’enseignant (1958).
Gardien de Vérargues.
En septembre 1954, l’alumnat de Vérargues (Hérault) dirige son contingent de jeunes vers Soisy-sur-Seine (Essonne). En attendant la vente problématique des immeubles et du parc, le P. Donat Teissier y maintient une petite communauté pour s’occuper de l’entretien des lieux et prêter main-forte aux paroisses des environs. En septembre 1958, le P. Jérémie vient lui succéder pour la même mission qui s’achève le 27 décembre 1963, avec la vente de la propriété. Il rejoint Chanac pour 8 mois en 1964, assure un court intérim d’aumônier chez les Oblates du Mesnil-Saint-Denis (Yvelines) durant l’été, en attendant l’arrivée du P. Rémy Kokel et gagne Lorgues le 9 novembre 1964.
Les dernières années à Lorgues.
D’emblée, le P. Jérémie se plaît à Lorgues: il arpente le pays en de longues promenades, s’emploie aux travaux de la maison et ne se laisse pas tomber son ancienne charge de réglementaire qu’il exerce depuis 1906! Son exactitude rigoureuse est maintenue, doit-il interrompre un prédicateur de retraite. Mais ses ennuis de santé se multiplient: sa vue s’affaiblit, il déchiffre mai les aiguilles de sa montre et sonne les repas avant l’heure. La pensée de sa mort occupe sa journée, au point qu’il s’enquiert de l’heure de ses obsèques. Il meurt le samedi 13 juillet 1974. Ses obsèques sont célébrées à Lorgues le lundi 15 juillet, présidées par le P. Aubert Danset.
Bibliographies
Bibliographie et documentation: B.O.A. mars 1975, p. 266. Notice biographique par le P. Manuel Vandepitte (pour Paris-Assomption). Du P. Jérémie Douziech, dans les ACR, sont conservés 3 correspondances (1918-1927) et ses rapports sur Vérargues (1958-1962). Notices Biographiques