Religieux de la Province de France. Vers le sacerdoce. Noël Richard est né le 12 septembre 1904 dans une famille nombreuse et chrétienne de Trégoan, paroisse rurale sise à l’extrême sud-ouest des Côtes d’Armor, limitrophe à la fois du Finistère et du Morbihan. A 12 ans, il quitte les siens pour étudier à Elorrio (Espagne), puis à Vinovo (Italie), près de Turin. A Saint-Gérard en Belgique, il prend l’habit le 4 novembre 1921 sous le nom de Frère Julien-Maunoir, fait profession le 5 novembre 1922 et s’adonne à la philosophie pendant trois ans. Suit l’année de service militaire à Rennes (Ille -et-Vilaine), au secrétariat de l’Etat major, en 1925-1926. Au terme de brillantes études théologiques à Louvain, il est ordonné prêtre le 20 avril 1930. Au service de l’enseignement libre. Le P. Julien fait ses premières armes au collège Saint-Caprais d’Agen (Lot-et-Garonne) où il enseigne pendant 4 ans et conquiert ses baccalauréats. En 1934, il est nommé supérieur et directeur de l’école Sainte-Barbe à Toulouse (Haute- Garonne). Cette école a été fondée en 1882 à la rue Joutx- Aigues pour conserver au centre de la ville un établissement secondaire libre aux lendemains des décrets laïcs de Jules Ferry. Elle a émigré rue Gambetta en 1912, puis rue Deville en 1922. Les grands élèves suivent les cours du Lycée. Acquise par l’Assomption en 1929, elle a le P. Tréhorel pour premier directeur de 1929 à 1934 et troisième supérieur (1933-1934). Une nouvelle ère commence. Le P. Gervais Quenard fait la visite canonique en mai 1935. Il note un bon travail d’éducation chrétienne malgré le local lamentable où vous devez vous défendre même contre les rats. Il invite à trouver autre chose et promet son aide. L’Amicale des anciens élèves est créée le 2 juin, support juridique et soutien moral de la Société immobilière Duportal, fondée le 20 août 1936. Cette dernière acquiert quinze jours plus tard deux propriétés sises Boulevard Duportal, totalisant quelque 1830 m2. Les travaux de construction commencent pour 4 étages. Le dimanche 24 octobre 1937, Mgr de Courrèges préside l’inauguration solennelle. la nouvelle école a aussitôt un nouveau supérieur, le P. Faustin Gerbet, le P. Richard reste directeur. Sa licence ès-lettres terminée, il passe un D.E-S. et travaille à sa thèse sur le prêtre-poète, Louis Le Cardonnel. Le P. Richard est mobilisé en 1939-1940. L’école est réquisitionnée trois fois pendant les années difficiles. En juin 1946, il soutient sa thèse que couronnent l’Académie française et celle des jeux floraux. Pendant une année sabbatique à Paris, il fréquente la Sorbonne, l’Institut catholique et les bibliothèques. Revenu à Toulouse en 1947, le P. Julien qui redevient le P. Noël commence à enseigner A.A la littérature française à l’Institut catholique. En juin 1948, il organise la première kermesse-. il faut rembourser les emprunts. De 1949 à 1953, il est de nouveau supérieur de l’école dont l’agrandissement est nécessaire. En 1951-1952, la façade sur le boulevard est prolongée de dix mètres. L’année suivante, un bâtiment de 300 m2 est construit en équerre. En 1958, un terrain de sports est acquis à Blagnac que fréquentent aussi d’autres écoles et où vont se dérouler désormais les kermesses. Le bénéfice annuel varie entre 400.000 et 650.000 francs. En 1953, il est élu doyen de la Faculté des Lettres de l’Institut catholique et le reste jusqu’en 1974. En 1958, il s’installe à l’Institut catholique et est rattaché à la communauté de la Grande-Allée. Il poursuit son enseignement et ses recherches, publie quelques ouvrages, en prépare d’autres qui paraîtront plus tard. Une retraite active. En 1974, le P. Noël rejoint la communauté de la Grande-Allée. En 1973, il a publié l’historique de cette institution. La présence des Assomptionnistes à Toulouse depuis 1893 l’intéresse beaucoup, mais aussi Nerval, les Déliquescences, Onze ans au Paradis ou l’émigration bretonne au Canada. En 1983, il est nommé à la communauté de Toulouse-Casselardit, une communauté où il fait bon vivre, ni squelettique ni pléthorique, où chacun exerce une fonction conforme à son âge et à ses goûts. De 1946 à 1993, le P. Noël ne publie pas moins de 8 ouvrages: Louis Le Cardonnel, sa thèse de 1946; Le Cardonnel et les revues symbolistes, thèse complémentaire; Victor Hugo poète lyrique (1961), Le Mouvement décadent (1968), La Fontaine et les Fables du deuxième recueil (1972), Une grande OEuvre toulousaine (La Grande-Allée, 1973), Profils symbolistes (1978), Conflits de presse à Toulouse, Le P. Roger des Fourniels, fondateur de La Croix du Midi (1980), Les Toulousains à la guerre de 1940 (1982), Les Déliquescences (1984), Chateaubriand, Le Paradis de la rue Denfer (1985), Louis Le Cardonnel-Cinquantenaire (1986), L’Assomption à Toulouse, Sainte-Barbe (1987), Pastels toulousains (1993). le Père Noël Richard est décédé dans la soirée du lundi 30 octobre 1995 à Agen où il est hospitalisé pour une légère intervention chirurgicale. Arrivé de Toulouse trois mois plus tôt, il a vécu à Layrac manifestement heureux Ses obsèques y sont célébrées le 2 novembre, suivies de l’inhumation dans le caveau de l’Assomption. Avec lui disparaît un homme régulier, un travailleur organisé et minutieux, un Assomptionniste convaincu et fier de l’être. Son investissement intellectuel en littérature, il l’a vécu comme une vocation et un service d’Eglise. C’est l’un des témoins de la tradition intellectuelle de l’Assomption et de l’humanisme chrétien que nous devons maintenir. C’est aussi une figure de ]Institut catholique de Toulouse et de l’Assomption toulousaine, deux amours qu’il n’a jamais dissociés et dont il s’est fait l’historien, souligne le P. Claude Maréchal dans un message adressé à la communauté de Layrac à l’occasion des obsèques du P. Richard. Il laisse à ses confrères les messages d’une fidélité vécue tout au long de sa vie à l’égard de ses amis, le sentiment de gratitude rendu à l’Eglise et à sa famille religieuse pour tout ce qui lui a été permis d’entreprendre et l’affirmation d’une foi inébranlable en l’éternité divine.
Bibliographies
Bibliographie et documentation : Documents Assomption, Nécrologe (VI) 1994-1995, p. 140-145. Assomption-France, Nécrologie année 1995, p. 338-342. La Croix, 25 septembre 1961, p. 5 (article du P. Lucien Guissard). Lettre du P. Julien-Maunoir Richard au P. Paul Charpentier, Toulouse, 31 janvier 1970. Dans les ACR, du P. Julien-Maunoir Richard, rapport sur la nécessité des grades universitaires (1946), sur l’école Sainte-Barbe de Toulouse (1934-1937;1949- 1953), correspondances (1935-1988). Bibliographie principale du P. Richard: thèse sur Louis Le Cardonnel (1946), A l’Aube du symbolisme (1961), Centenaire de l’orphelinat de Toulouse (1973), Le P. Roger des Pourniels (1980), L’Assomption à Toulouse (1987), Vie de Mgr Petit (1991, manuscrit), Pastels toulousains (1993). Cf ci-dessus pour d’autres titres. Notices Biographiques