Julius (Jules-Auguste) GESLIN
1871-1922
Religieux français, missionnaire au Chili.
Renseignements biographiques.
Jules-Auguste Geslin est né le 9 novembre 1871 à Saint-Denis d’Anjou (Mayenne), au diocèse de Laval. Il est baptisé le jour même. Après ses classes primaires, il entreprend des études secondaires au petit séminaire de Mayenne, petite ville à 30 km. de Laval, jusqu’en classe de seconde (1888-1891), puis à celui de la Sarthe, à Précigné jusqu’en philosophie (1891-1894). Nous ignorons la raison pourquoi il ne poursuit pas. Son frère Louis devient prêtre diocésain, par la suite curé du Coudray près de Château-Gontier. Jules gagne sa vie en devenant commis-épicier à Château-Gontier, puis comptable (1894-1896). Il décide de se faire religieux en entrant au noviciat de l’Assomption à Livry, le 8 décembre 1896. Il prend le nom de Frère Julius, mais son choix est celui de la vie religieuse comme frère convers. En 1897, il est envoyé au Chili, à Santiago où il prononce ses premiers voeux, le 1er novembre 1901, et ses vœux perpétuels, le 15 juin 1908. De 1897 à 1904, il rend les services de la sacristie et de l’économat à Santiago. Il passe ensuite une année à Rengo (1904-1905). On le trouve encore à Conception et toujours économe à Talcahuano (1914-1919). Il est ensuite affecté comme surveillant et enseignant à l’alumnat de Mendoza. C’est à l’hôpital de Rengo qu’il meurt le mardi 13 juin 1922, à 51 ans.
Souvenirs fraternels et personnels.
Ces renseignements biographiques, empruntés à la fiche personnelle du Frère Julius et écrits de sa main, peuvent être complétés par la lettre du P. Jean de Dieu Danset, de Mendoza, le 16 juin 1922:
« Je crois que le Frère Julius est entré au noviciat de Uvry en 1895 (1). Deux ans après il vient au Chili. Il allait donc célébrer son 25ème anniversaire cette année-ci (2).
Il est resté fort longtemps à Santiago où il laisse le souvenir d’une activité qui ne savait pas se rnodérer. Je l’eus comme compagnon à la fondation de Talcahuano (3) où il resta cinq ans. Quoi qu’il fût déjà bien malade, il ne se ménagea guère. Outre sa grande piété qui était fort sincère, sa vertu principale a été, je crois, une affection très tendre et un dévoue-ment sans borne pour les Pères (4) qu’il aidait dans leurs travaux apostoliques. Son énergie était telle que, même encore dans ces derniers temps de sa vie, il voulait s’occuper. fl n @y a pas un mois, je l’ai surpris à la chapelle en train d’épousseter les autels et les statues. je dus lui rappeler que le médecin lui défendait tout travail tant soit peu fatigant ».
(1) Nous préférons suivre la mention du Registre: vêture à Livry, le 8 décembre 1896. (2) Parfaite concordance entre les deux indications: 1897-1922, soit un quart de siècle de présence au Chili. Pour la question militaire en 1914, le Frère Julius indique qu’il a été réformé par une commission à Bierné en Mayenne, en 1892. Cette décision est maintenue à deux nouvelles visites, à Conception (1914 et 1915). (3) D’après le Registre du personnel des maisons (1845-1923), la maison de Talcahuano est fondée en 1914, par le P. Jean de Dieu Danset. (4) Ce dévouement et cet attachement affectif aux religieux sont manifestes dans les quelques correspondances conservées du Frère Julius, surtout à l’égard des PP. Emmanuel Bailly et Joseph Maubon. Ce dernier est son supérieur à Santiago. On a conservé 7 correspondances du Frère Julius au P. Joseph Maubon, après le départ de ce dernier d’Amérique du Sud. Le P. Joseph Maubon a été élu assistant général à la mort du P. Pernet (1899). On sait qu’en 1917, à la mort du P. Emmanuel Bailly, le P. Joseph est choisi comme vicaire général de la Congrégation, à un moment où Rome décide pour tous les Instituts un alignement formel de leurs Constitutions sur les dispositions rigoureuses du Droit Canonique sorti en 1917. L’attachement de cette génération d’Assomptionnistes aux Constitutions héritées du Fondateur peut expliquer en partie les atermoiements des chapitres généraux de Lumières (1918) et de Rome (1920). La question de l’obéissance au Pape et aux directives romaines ne fut alors pas une simple rhétorique littéraire…
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Lettre à la Dispersion, 1922, n° 21, p. 145; n° 24, p. 169-170. Notice biographique’par le P. Marie-Alexis Gaudefroy. Dans les ACR, du Frère Julius, une vingtaine de correspondances (1904-1922). Notices Biographiques