Laurent (Laurent-Gislain) WATILLON – 1912-1985

Hommage.
« En tant que président de la Fabrique d’église, je voudrais exprimer, en
quelques mots simples, ce que ressentent tous ceux qui ont connu le P.
Lucien au cours des 22 années
passées au service du Seigneur à Cour-sur-Heure. La première impression que
nous
ressentons est, bien sûr, la tristesse et la douleur que cause la
séparation physique d’un être que nous avons aimé
et apprécié pendant de longues années. La seconde que nous ressentons est
d’une quantité innombrable d’images, de
traits de caractère, de détails qui rendaient le P. Lucien si attachant, si
proche de chacun de nous, et qui a modelé, façonné, distingué notre
communauté paroissiale et l’imprégnera longtemps
encore. Il fut un exemple vivant de simplicité, d’humilité, cet exemple ne
peut nous laisser indifférents. Son sens du dévouement ne peut être passé
sous silence: qu’il s’agisse des visites aux malades, de sa présence auprès
de chacun dans les moments heureux, mais surtout dans les circonstances
difficiles de la vie. Pour rien au monde, il’ n’aurait voulu refuser ou
contrarier une
demande qui lui était adressée. Sa tolérance doit nous amener à repenser
bon nombre de nos jugements … ».

Religieux de la Province de Belgique-Sud. Evocation d’une vie selon l’esprit des Béatitudes. Laurent-Ghislain est né en Belgique, le 3 janvier 1912 à Courcelles. Premier pas déterminant dans la réponse à l’appel au sacerdoce, l’entrée de Lucien au séminaire de Bonne-Espérance (1924-1927) le conduit ensuite à l’alumnat de Sart-les-Moines (1927-1930) où l’on repère déjà les traits dominants de sa personnalité: vocation solide, piété bonne, conduite morale exemplaire, caractère docile et timide. Lucien entre à l’âge de 18 ans au noviciat de Taintegnies, près de Tournai, où il reçoit l’habit le 20 septembre 1930 et prend le nom de Frère Laurent. Il choisit la famille religieuse de l’Assomption à cause de son esprit fraternel. Il prononce ses premiers vœux le 29 septembre 1931. Viennent les études de philosophie à Saint-Gérard, de 1931 à 1934, suivies du service militaire comme brancardier à Beverlo, puis d’une année de présence à Sart-les-Moines, avant la reprise des études de théologie à Louvain (1936-1940). Il prononce ses vœux perpétuels le 29 septembre 1935. Il est ordonné prêtre le 11 février 1940. Il se dévoue les deux premières années de guerre au collège de Bure où il est chargé du cours de néerlandais. Il est ensuite nommé au noviciat de Taintegnies où il seconde l’économe et donne quelques cours d’Ecriture Sainte (1942-1947 et 1948-1952). Parmi cette jeunesse à la vitalité débordante, il valorise au mieux ses qualités d’humour et de patience, car sa bonté, sa bienveillance à toute épreuve et une certaine forme de crédulité offrent un terrain favorable aux farces gentilles de ses jeunes confrères. Puis le P. Laurent qui reprendra par la suite son prénom de baptême, Lucien, va s’adonner à la pastorale paroissiale durant 33 ans dont 11 à Jumet-Gohissart (1952-1963) et 22 à Cour-sur- Heure (1963-1985). C’est dans ce milieu humain Page :359/359 large que se développent au mieux toutes les potentialités d’une vie menée selon l’esprit des Béatitudes. Chez le P. Laurent, pas de marque de duplicité ou de sentiments mélangés: il est l’homme témoin de la bonté de Dieu. Il sait parler aux êtres qui souffrent, notamment aux malades envers lesquels son apostolat est marqué d’un charisme particulier. Il noue des liens de sympathie, solides, tissés au fil des jours, des visites. Il porte un attachement très grand à ses paroissiens. Quand il lui faut quitter Jumet pour Cour-sur-Heure, c’est pour lui un véritable arrachement: « Malgré les vœux et les belles élévations, on reste des hommes et on ne s’arrache pas sans peine à un travail de 11 ans dont certains résultats l’ont été à force de bonté, de persuasion et de patience. Je vous demande une prière pour avoir le courage de faire ce que vous me demandez ». Conscient de sa mission et de ses propres valeurs humaines, le P. Laurent l’est tout autant de ses manques ou de ses pauvretés, ainsi sur le plan de la gestion comptable. Mais il sait se montrer efficace et précurseur en partageant les responsabilités et en comptant sur la compétence de nombreux volontaires catéchistes, animateurs liturgiques, équipes d’entretien des bâtiments. Quand sa santé commence à limiter son action, il est heureux de pouvoir continuer à compter sur la présence efficace de nombreux laïcs engagés. Le P. Laurent est un homme de prière, fidèle à son bréviaire, au chapelet, à l’adoration et à la réflexion spirituelle ou méditation. On sait qu’il éprouve une grande dévotion envers la Vierge. Lorsque vient l’heure du dépouillement, le P. Laurent est prêt. Comme un homme de paix dont la vie reflète les oeuvres, il entre dans le repos éternel, le 27 novembre 1985, à la clinique de Charleroi, à 73 ans. Les obsèques, présidées par le doyen de Thuin assisté du P. Pierre Charon, Provincial de Belgique-Sud, se déroulent le samedi 30 novembre à Cour-sur-Heure. Le P. Laurent a en effet fait part par écrit, dans une lettre composée en avril 1985, de son désir de rester parmi ses derniers paroissiens: « je désire être enterré dans le petit cimetière de Cour-sur- Heure et reposer parmi tous ceux que j’y ai conduits ». Page :360/360

Bibliographies

Bibliographie et documentation/ Documents Assomption, Nécrologe (III) 1984-1986, p. 102-104. Belgique-Sud Assomption, décembre 1985, n° 169, p. 2297-2302. Hommage par M. Paul Cattebeke, 30 novembre 1985.