Laurentius (Jo) DE VRIES – 1927-1985

Retour confiant au Congo.
« Maintenant que le Congo s’ouvre de nouveau, après les dures
épreuves de ces derniers mois, je demande votre autorisation
pour y retourner le plus vite possible. Durant 4 mois, en
Hollande, je me suis mis en traitement pour retrouver
vitalité et courage. J’ai travaillé ici comme vicaire pendant 3
mois. Mes nerfs ont retrouvé leur équilibre. Je sais ce qui m’attend
là-bas, j’y ai passé 10 ans: misère, pauvreté, épreuves de toutes
sortes. J’accepte tout avec l’aide de Dieu et de la Vierge Marie. Je
souhaite tant que ce pays comprenne que nous y sommes
pour lui, pour partager la vie des gens, pour l’Adveniat,
pour que l’A.R.T. de la Congrégation ne soit pas un vain mot, mais
une réalité qui se fera de plus en plus. Le travail redevient
possible maintenant. Même les Sœurs Oblates y sont déjà rentrées.
Mon Père j’attends votre réponse avec confiance et je prie
Dieu de vous inspirer une réponse favorable».

P. Laurentius au P. Dufault, Winssen, 4.03.1965.

Laurentius (Jo) DE VRIES

1927-1985

Religieux de la Province de Hollande, en mission au Congo.

Préparation au sacerdoce.

Né à Bréda aux Pays-Bas, le 26 novembre 1927, baptisé le jour même, Johannes Arnoldus De Vries commence ses études primaires dans sa ville à St Tharcisius school. Il entre à l’école apostolique de Boxtel (1940-1946) et demande son admission au noviciat de Haisteren en septembre 1946, sous le nom de Frère Laurentius. Par la suite, il reprendra son prénom de baptême, Johannes, abrégé en ‘Jo’. Il y prononce ses premiers vœux le 25 septembre 1947. Le P. Aegidius Beckers, son maître des novices, le perçoit ainsi: « je n’oserais pas dire que je connais le Frère Laurentius. Dans les rendements de compte, il me donne l’impression d’être très franc, très cordial, Mais en dehors, il semble plutôt indifférent et très froid. C’est un jeune homme enthousiaste, mais un peu irascible. Je crois qu’avec une direction ferme, ce religieux parviendra à une bonne formation ». Le Frère Laurentius fait ses études de philosophie et de théologie au scolasticat de Bergeijk (1947-1953). « Religieux dévoué qui a plus de facilités pour l’étude que d’attrait, d’un caractère fort, parfois indépendant. et un peu brutal, il devra apporter davantage de maîtrise à sa langue. Il s’est montré parfois sarcastique, toujours prêt à répondre, sur un ton peu aimable. Mais il est vrai qu’il sait présenter des excuses et réparer le mai causé ». Il est admis à la profession perpétuelle le 25 septembre 1950 et il est ordonné prêtre le 21 décembre 1953.

Volontaire pour la mission au Congo.

En octobre 1954, le Père Laurentius part pour la mission au Congo. D’abord professeur au petit séminaire de Musyenene pendant deux ans (1954- 1956), il œuvre très vite dans les postes de Béni,

Mbingi, Mavoya et Lubango (1958-1960). Il est ensuite nommé professeur de mathématiques de technologie et de grec à l’école normale de Muhangi (EAP) de 1960 à 1964. Les troubles mulélistes de 1965 et des impératifs de santé lui font gagner la Hollande de 1964 à 1965. Il cherche à se rendre utile à la paroisse de Winssen pendant cet intermède. Sa santé rétablie et la situation calmée dans la région du Kivu, le Père Laurentius retourne, sur son désir, au Congo qui ne tarde pas à devenir le Zaïre, sous la direction de Mobutu dans la décennie 70. On lui connaît différents postes: Muhangi (1965-1969), Mavoya (1969-1977). En 1977, il passe à Mangina, puis à Béni-Païda. En 1979, usqu’à son départ définitif en 1984 il sert à Mutwanga, une fois que les religieux ont décidé de quitter Béni-Païda. Sa circulation veineuse n’est pas excellente, aussi n’entreprend-il pas de marche dans la brousse et ne peut-il guère sortir de son poste, attendant parfois au presbytère les gens au lieu de se porter à la rencontre des personnes. De plus, il ne conduit pas de véhicule, ce qui limite le caractère opérationnel de son ministère. Il est certain que les dispositions personnelles et les aptitudes du Père Laurentius le rendent plus efficace dans l’enseignement que dans le service paroissial. Ses compagnons de vie lui reprochent un peu ses allures solitaires et parfois un manque d’attention fraternelle sinon un peu de rigidité. A diverses reprises, le Père Laurentius se plaint de mai de gorge. A l’hôpital de Kyondo, il lui est conseillé en septembre 1984 de retourner pour des soins plus approfondis en Europe.

Une vie abrégée.

Aux Pays-Bas, les analyses médicales révèlent très vite que le Père Laurentius souffre d’un cancer des voies respiratoires, en fait le cancer des fumeurs. il subit plusieurs radiothérapies. Le coup lui est dur, car à 58 ans, envisager le sacrifice rapproché de sa vie ne va pas de soi. Il demande au médecin de lui éviter la mort par asphyxie. C’est dans la communauté du Chàteau, à Boxtel qu’il est accueilli et soigné. En mai 1985, il doit rejoindre Heerwijk-Dinther. Les dix mois de traitement ne peuvent enrayer l’évolution fatale du mal. Le Père Laurentius meurt à l’hôpital le 14 juin 1985. Les obsèques sont célébrées le 19 mai, dans la chapelle des Ursulines à Doxtel. Son corps repose au cimetière de Boxtel, dans le caveau des religieux.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (111) 1984-1986, p. 71-72. De Schakel, 1985. Marc Champion, Province du Zaïre, Religieux défunts 1929-1994, Butembo, 1994, p.61-62. Correspondances dans les ACR (1965). Le P. Laurentius De Vries a écrit des chroniques de sa vie missionnaire au Congo dans la revue ‘De Schakel, (1955-1965) Notices Biographiques