Religieux de la Province des Pays-Bas, transféré au Zaïre.
Formation.
Laurentius-Johannes-Josephus Leenaars est né à Goirie, province du Brabant, aux Pays-Bas, le 30 mars 1904. Il fait ses humanités à Boxtel (1917- 1921), puis à Sart-les-Moines (1921-1923). Le 31 octobre 1923, il revêt l’habit religieux à Saint- Gérard (Belgique) et prononce, le 1er novembre, ses premiers v?ux à Taintegnies. Il retourne à Saint- Gérard pour les études de philosophie (1924-1926), enseigne une année à Zepperen, gagne Louvain pour les études de théologie (1927-1931). Profès perpétuel le 1er novembre 1927, il est ordonné prêtre le 31 mai 1931. Jeune prêtre, il enseigne une année à Boxtel (1931-1932), puis aide quelques mois à la paroisse de Woluwe en attendant son départ pour la mission au Congo.
En mission au Congo-Zaïre, pour le clergé.
Après un court stage comme infirmier dans les hôpitaux de Kinshasa, le P. Laurentius ou Laurent, en compagnie du P. Monulphe Bastiaens, arrive à Béni-Paida pour fêter Noël 1932. Il se souvient longtemps de ce premier Noël en Afrique, où pour rendre plus vivante l’humble crèche de l’église, fort sombre, construite en pisé, il prête sa lampe-tempête pour l’office. On lui fait remarquer qu’il estime la mission bien riche pour être aussi généreux! Il est difficile d’imaginer l’humilité de ces humbles débuts où Béni n’avait qu’un seul ‘duka’. En 1935, le P. Laurentius va une année à Bunyuka aider à la fondation, puis il rentre à Paida. En juin 1938, il est de l’équipe fondatrice à Kyondo. En 1940, il est rappelé à Béni pour commencer le petit séminaire qui va être l’objet de sa fierté et de tous ses soins. En 1947, il prend possession du nouveau séminaire de Musienene, bâtiment bien conçu et bien adapté pour l’époque.
Il en reste le recteur jusqu’en 1960. Il fait ensuite un remplacement d’un an à Luofu, région alors troublée, puis il rentre à Béni-Cité jusqu’à la rébellion de 1964. Après un congé en 1971, il trouve Béci-Cité occupée, il réside alors à Paida et réalise son rêve de construire une église au rond point. Le P. aime cette région de Béni pour son soleil et sa population qu’il trouve plus expansive que celle des montagnes. Son besoin vital est de communiquer, de manifester sa sympathie et de partager cet art du dialogue avec toutes les personnes, jeunes, âgés, étudiants, intellectuels, autorités civiles. Sa prédilection le porte vers le petit peuple dont il se fait se faire comprendre, malgré son parler en swahili peu orthodoxe.
Au repos: le soir d’une vie bien remplie.
En février 1975, le P. Laurentius tombe malade. Il craint d’aller à l’hôpital d’où il pressent qu’il serait expédié en Europe: il veut vivre sur place la période actuelle de la vie du Zaïre, un peu tourmentée et pour cela passionnante. Le 10 avril 1975, après avoir été longtemps en danger, il est rapatrié, soigné et bien entouré à l’hôpital de Rotterdam. Un espace est réservé aux missionnaires. Sur la porte de ce lieu, est affichée une grande inscription ‘Brousse’, accompagnée d’une tête de singe. C’est un lieu de bonne humeur dans ce vaste hôpital. Sa forte volonté lui fait surmonter son mal. Il peut disposer d’un temps de repos en famille, fait le voyage en train seul et revient de temps en temps en observation à l’hôpital. Il y meurt brusquement le 13 septembre 1975, à l’âge de 71 ans, après avoir passé 43 ans au Congo-Zaïre. Il est inhumé le 17 septembre à Boxtel. La cérémonie de ses obsèques s’est déroulée, cercueil ouvert et l’on peut contempler son visage décharné, mais serein et beau. Mgr Emmanuel Kataliko, évêque de Butembo, fait parvenir à l’Assomption ce message de sympathie et de reconnaissance pour l’action du P. Laurentius: « Nunc dimittis servum tuum, voilà la phrase que le P. Laurent a maintes fois répétée quand il a fini de faire construire la magnifique église Notre-Dame de l’Assomption de Déni-Cité, à Malepe, avec l’aide du Frère Victor [Boeren], l’année passée. En plus des paroisses qu’il a pu fonder et des églises qu’il a pu construire, notre diocèse de Butembo-Béni lui doit énormément. Nous l’appelions ‘Venerabilis’ ou encore ‘le Papa, et avec raison. En effet de 1940 à 1960, il a été recteur du petit séminaire d’abord à Béni, ensuite à Musienene. Nous tous, les membres du clergé de Butembo-Béni, nous sommes passés entre ses mains. Et dans ses vieux jours à Déni-Paida, étant donné qu’il nous connaissait tous, il ne cessait pas de profiter des occasions pour nous donner des conseils. Qu’il soit auprès du Père comme le patron de nos vocations et de notre petit séminaire ».
Bibliographies
Bibliographie et documentation: Documents Assomption, Nécrologe (1) 1975-1980, p; 17-18. In memoriam P. Laurent Leenaars, 3 pages (d’où est extrait le texte ‘Hommage’). De Schakel, 1975. Marc Champion, Province du Zaïre, religieux défunts 1929-1994, Butembo, 1994, p. 24-25. Du P. Laurentius Leenaarts, dans les ACR, correspondances (1936-1965) dont certaines reproduites dans le bulletin De Schakel.