Léon (Roger-Léon) BOULET – 1911-1967

Un religieux reconnaissant. C’est avec un bien vif plaisir que j’ai appris
successivement mon admission à la profession perpétuelle et aux ordres
majeurs.
Je comprends toute la faveur que vous me faites en réduisant ainsi les
délais qui
avaient été prévus tout d’abord et je vous en remercie bien sincèrement.
Je puis vous assurer de plus que je ferai mon possible pour me montrer
digne de cette faveur. Je ne doute pas que les efforts que j’ai faits pour
remplir ma charge ici [collège de perpignan] n’aient heureusement influencé
votre décision. Croyez que ma donation totale et définitive à
la Congrégation ne pourra que m’affermir dans ces dispositions.
La cérémonie aura lieu ici, dimanche prochain 5 juin
[1938], en la fête de la Pentecôte. Je me permets de vous demander un petit
souvenir auprès de Notre Seigneur pour m’aider à m’y préparer de mon mieux.
Soyez assuré que, de mon côté, je n’oublierai pas ceux à qui je dois cette
grande grâce. Veuillez agréer, mon R. Père, l’assurance de mon filial
attachement ».

Léon Boulet, 29 mai 1938.

Religieux de la Province de Paris.

Un nîmois, voisin de la famille d’Eulalie de Régis.

Roger-Léon est né à Nîmes le 16 mai 1911, rue du Chapitre où sa famille, d’origine lozérienne, tient une boulangerie. C’est dans cette rue qu’a vécu une personne très proche du P. d’Alzon, Eulalie de Régis que l’on trouve à l’origine de la fondation des Oblates. Toute sa formation se fait dans les institutions scolaires nîmoises: école paroissiale de la cathédrale, collège Saint-Stanisias (1923- 1924), petit séminaire de Beaucaire (1925-1929), grand séminaire de Nîmes (1929-1932). Roger remplit ensuite ses obligations militaires à Lyon (1932-1933), à l’issue desquelles il s’oriente vers la vie religieuse. Il reçoit l’habit le 1er octobre 1933 aux Essarts (Seine-Maritime) et prend le nom de Léon et y prononce ses premiers vœux le 2 octobre 1934. Son maître des novices, le P. Léonide Guyo, l’estime « travailleur, intelligent, semblant plus volontaire qu’il n’est, aimant les promenades et les fruits [défendus] du jardin, socius interrompu à cause d’un esprit séminaristique [critique] ». Fr. Léon se rend à Lormoy (Essonne) de 1934 à 1937 pour achever son cursus théologique.

Professeur au collège de Perpignan.

En septembre 1937, le Fr. Léon est affecté au collège Saint-Louis de Gonzague à Perpignan où il reste jusqu’en 1948, à part l’intervalle 1939- 1940. Enrégimenté aux 14èmes Zouaves, le P. Léon prend part aux combats en Moselle, dans l’Aisne et en Belgique avant d’être fait prisonnier le 31 mai 1940 à Haubourdin. Heureusement pour lui, muté à un poste de secours, il peut être libéré en qualité de sanitaire le 17 juillet à Amiens. C’est à Perpignan qu’il a prononcé ses vœux perpétuels le 5 juin 1938 et à Nîmes qu’il a été ordonné prêtre le 2 juillet 1938 dans la chapelle du collège de l’Assomption par Mgr Girbeau.

Un religieux reconnaissant. C’est avec un bien vif plaisir que j’ai appris successivement mon admission à la profession perpétuelle et aux ordres majeurs. Je comprends toute la faveur que vous me faites en réduisant ainsi les délais qui avaient été prévus tout d’abord et je vous en remercie bien sincèrement. Je puis vous assurer de plus que je ferai mon possible pour me montrer digne de cette faveur. Je ne doute pas que les efforts que j’ai faits pour remplir ma charge ici [collège de perpignan] n’aient heureusement influencé votre décision. Croyez que ma donation totale et définitive à la Congrégation ne pourra que m’affermir dans ces dispositions. La cérémonie aura lieu ici, dimanche prochain 5 juin [1938], en la fête de la Pentecôte. Je me permets de vous demander un petit souvenir auprès de Notre Seigneur pour m’aider à m’y préparer de mon mieux. Soyez assuré que, de mon côté, je n’oublierai pas ceux à qui je dois cette grande grâce. Veuillez agréer, mon R. Père, l’assurance de mon filial attachement ».

Léon Boulet, 29 mai 1938.

Notices Biographiques A.A Sa sœur est bien connue des religieux puiqu’elle est institutrice au collège. Après sa période de vie militaire, le P. Léon retrouve avec joie la vie du collège à Perpignan comme professeur de 3èrne, puis préfet de discipline. Sans être un ‘intellectuel’, ni par goût ni par talent un éducateur- né, il réussit à gagner l’estime des élèves et des parents, sans trop souffrir du compagnonnage d’un collègue brillant et original, le P.Michel Gomez. Liturgiste et sacristain, il donne de l’éclat aux cérémonies religieuses, en formant un groupe de ‘clercs’ stylés, en ornant la chapelle avec soin et en dirigeant le mouvement de processions impeccables, ce qui surprend sous des cieux catalans. Son zèle ne se limite pas aux murs du collège puisqu’il est un aumônier apprécié des jeunes scouts et routiers de la ville, plus à l’aise dans l’action sur le terrain que rivé à un travail de bureau. C’est sans doute pour ses qualités d’organisateur que lui est offert le poste d’économe à l’alumnat de Soisy (Essonne) de 1948 à 1930 et au collège de Nîmes (1950-1963) où il assure aussi de l’enseignement de 1957 à 1963. En 1965, il regagne Perpignan en qualité de professeur (1965-1967). Depuis plusieurs années, le P. Léon souffre de malaises cardiaques et éprouve de la peine à assumer ses fonctions. Conscient de son état, il a, en quittant Nîmes, rédigé son curriculum vitge auquel il a joint une sorte de testament trouvé après sa mort: « le demande sincèrement pardon à tous ceux que j’ai pu offenser. Je pardonne de tout cœur à ceux qui m’ont fait de la peine. Je remercie en particulier ceux dont la Providence a bien voulu se servir pour que, à défaut d’humilité, ne me soient pas épargnées les humiliations ». En octobre 1966, lors des fêtes du centenaire du collège, son état est encore stationnaire, mais en décembre 1966, fatigué, se traînant bronchiteux, il est clair, même pour lui qu’il s’avance vers sa fin. Le 10 janvier 1967, le Dr Alcover, cardiologue, le fait hospitaliser, mais sans illusions sur l’efficacité du traitement prescrit, tant le malade est à son extrémité. Il meurt dans sa chambre d’hôpital à Perpignan le vendredi 3 février 1967, affaissé de son fauteuil sur une table toute proche, un livre à terre. Sa sœur de Nîmes, avertie sans délai, souhaite le transfert et l’inhumation dans la concession familiale de Saint-Etienne du Valdonnez (Lozère). Les obsèques y sont célébrées le 7 février.

Bibliographies

Bibliographie et documentation: B.O.A. janvier 1968, p. 228. Notice biographique par le P. M. Vanclepitte, 4 pages pour Paris-Assomption (1967).