Louis-Thomas (Pierre-Louis-Ant.) THOMAS – 1873-1946

Saint-Etienne, 1907.
« Vers la mi-juin, j’ai écrit au P. Gausbert Broha pour lui annoncer mon
retour à Zepperen, ainsi qu’il me l’avait fixé en novembre dernier. Il m’a
répondu d’attendre encore jusqu’à ce qu’il ait reçu de
vous de nouvelles instructions. A l’heure actuelle je ne les ai pas encore
reçues, ce qui fait que depuis un mois et demi je suis fixé moins que
jamais sur ce que je dois faire. D’autre part ma santé ne s’améliore pas.
Ce n’est qu’à force de soins que de temps à autre j’obtiens un semblant de
mieux et, au moindre écart, je retombe dans mes longues et pénibles crises
d’inflammation intestinale. Le médecin m’a laissé comprendre que je ne dois
guère compter sur une amélioration plus sensible. Dans ces conditions, je
comprends que mon supérieur hésite à me prendre chez lui, étant donné les
autres difficultés qui sont la conséquence de l’exil. Cependant ma
situation de sous-diacre me fait un devoir de tenter un suprême effort pour
arriver au but, ne serait- ce que pour être prêtre ad missam, grande
consolation pour un malade incurable. Mais quels sont les moyens
proportionnés à mes faibles forces? Ici j’ai eu l’exemple d’un séminariste
qui a préparé chez lui son diaconat et sa prêtrise».

Religieux de la Province de Lyon. Dans une situation de vie religieuse isolée. Né le 17 novembre 1873 à Saint-Etienne (Loire), Pierre-Louis-Antoine Thomas est le frère de Guillaume, devenu le Frère Jean-Chrysostome (1871-1905) et d’une sœur, devenue, Oblate, morte en 1943 à la communauté de Lorgues (Var). Après ses classes primaires chez les Frères, il est élève du pensionnat Saint-Louis à Saint-Etienne (1883- 1888). Il est employé de 15 ans à 19 ans dans une entreprise de rubanerie à Saint-Etienne et rend ensuite service à la mission de Brousse (Turquie) avant d’être envoyé, comme vocation tardive à l’alumnat de Villecomtesse (Yonne), pour y apprendre le latin (1892-1895). A la suite de son frère, il entre à l’Assomption, prenant l’habit religieux, le 28 août 1894 à Phanaraki (Turquie), des mains du P. Alfred Mariage. C’est à Livry (Seine-Saint-Denis) qu’il prononce ses premiers vœux, le 9 août 1896, sous le nom de Frère Louis- Thomas. Il est reçu à la profession perpétuelle, le 10 août 1897, par le P. Ernest Baudouy. De Livry, il est envoyé au collège de Nîmes (Gard) comme surveillant et professeur de la classe de 7ème (1896- 1899). Etudiant en Belgique à Bure et Louvain (1900-1901), il poursuit ses études ecclésiastiques à Rome (1901-1903) pour les compléter à Louvain où il est ordonné prêtre le 18 septembre 1909 par le cardinal Vannutelli, après avoir connu quelque temps d’interruption, pour raison de maladie, dans sa famille à Saint-Etienne et à Saint-Trond en Belgique. Son état de santé le place dans des situations provisoires et spéciales. A partir de 1909, il ne vit pratiquement jamais en communauté, remplissant des tâches de suppléance pastorale notamment aux Essarts, près de Bron, à la chapelle Notre-Dame de Lourdes, alors dans le diocèse de Grenoble Isère, aujourd’hui dans celui de Lyon (1909-1912). Page : 63/63 Il reste cependant toujours très attaché à sa famille religieuse de l’Assomption. En 1912, il devient desservant d’une chapelle de secours à La Terrasse, à Saint-Etienne, dans le département de la Loire, alors dépendant du diocèse de Lyon. Réformé définitivement en 1915, il échappe aux obligations militaires qui retiennent nombre de ses confrères durant la grande guerre. En 1926, il est conduit à fonder un bureau de presse catholique à Saint-Etienne qui connaîtra une grande activité et permettra à la Congrégation de prendre pied dans la région. Depuis la seconde guerre mondiale, se sentant toujours plus malade, il demande à terminer sa vie dans une communauté, mais il préjuge, après tant d’années d’isolement, de ses aptitudes à pouvoir reprendre les formes de la vie commune. Une semaine passée à Lorgues (Var) lui suffit. Ses agitations nocturnes paraissent mettre la révolution dans cette maison d’habitude paisible et ses supérieurs s’estiment obligés de le confier à une maison de soins spécialisés relevant des Frères de Saint-Jean de Dieu à Marseille (Bouches-du-Rhône). Ceux-ci, à leur tour, l’acheminent vers une autre de leurs maisons, à Lyon. Pendant cinq jours, le Père Louis- Thomas y reçoit la visite des PP. Marie-Elie Chassagne et Eugène Bonon qui lui doivent leur entrée à l’Assomption. Tous deux sont les témoins des dernières semaines de vie du P. Louis- Thomas. Le 30 octobre 1946 au soir, le P. Louis-Thomas rend son âme à Dieu, assisté par un prêtre que le Frère infirmier a eu le temps d’alerter à son chevet, au dernier moment. Le corps du P. Louis-Thomas est transporté à la maison provinciale de Lyon, avenue Debrousse, où les funérailles sont célébrées le dimanche 3 novembre suivant. Les restes mortels du P. Louis- Thomas reposent au cimetière de Loyasse, à Fourvière, à quelques mètres de ceux du P. Félicien Vandenkoornhuyse, décédé à Lyon en 1943. A la mort du P. Louis-Thomas, un religieux de l’Assomption, le P. Ignace Causse, est appelé à prendre sa succession à Saint- Etienne où seront fondées plus tard une église et paroisse dédiée à Notre-Dame de l’Assomption, tandis qu’à Firminy, un autre religieux assomptionniste, le P. Ildefonse Causse, assure également, en isolé provisoire, une autre présence de la Congrégation. Page : 64/64

Bibliographies

Bibliographie et documentation: Lettre à la Famille, 1946, n’, p. 116. Lettre du Frère Louis-Thomas Thomas au P. Emmanuel Bailly, Saint-Etienne, 30 juillet 1907. Du P. Louis-Thomas Thomas, dans les ACR, rapport sur la Bonne Presse à Saint- Etienne (1929), correspondances (1900-1939).